Machine à lever à bâti fixe
Machine à lever à bâti fixe : grue Paindavoine N° 4
Bretagne ; Finistère (29) ; Brest ; port de commerce
29019
Port de commerce
Sur le quai du 5ème bassin ouest du port de commerce. Epi n° 2.
Patrimoine portuaire
Type : à relevage de flèche dit aussi grue kangourou. Grue mobile sur rails de roulement.
Pds = 12 t
Oeuvre restaurée
Oeuvre restaurée : la grue a fait l'objet d'une mise en sécurité. Elle n'est plus en état de marche pour des raisons de sécurité mais elle est toujours sur son chemin de roulement.
Lieu de provenance : Nord-Pas-de-Calais, 59, Lille
3e quart 20e siècle
1956 ; 1958
Plusieurs études récentes permettent d'étudier la typologie des grues. Dans chaque grand port, on pouvait autrefois découvrir plusieurs dizaines de grues ce qui totalisait quelques centaines sur le littoral français. Ce nombre a été beaucoup réduit ces dernières années, du fait des démolitions, ce qui a été le cas de la grue Gusto à Saint-Nazaire. Quelques éléments sont préservés comme la grue Titan de 1954 de Nantes, et une grue à Saint-Nazaire. La période récente a vu quelques mises en valeur : une grue Titan de 1949 à Marseille, une grue ferroviaire à La Ciotat restaurée par la société d'économie mixte qui gère le port. Une grue de marque Paindavoine, proche de celle-ci, se trouve sur le site de l'armement Seegmüller à Strasbourg, située dans le secteur de mise en valeur du port autonome de Strasbourg. Une autre grue, plus récente, du port de La Pallice, va être déplacée sur l'avenue qui mène aux installations portuaires en tant que signal d'entrée. Enfin une grue dans le port de Bordeaux se trouve dans le périmètre du classement au titre du patrimoine mondial de l'UNESCO et rencontre un regain d'intérêt de la part de la ville. Sont classées au titre des monuments historiques : la petite grue Applevage de Nice (PM06002381) datant des années 1937-1938, reconstruite à l'identique après la guerre, et la grande grue Titan du port de Nantes (PM44000873), construite en 1966. Le port de commerce de Brest a fait l'objet de nombreux projets d'extension qui ont tous avorté. Il n'est jamais parvenu à acquérir une dimension transatlantique. L'histoire de la grue Paindavoine n° 4 est liée aux événements douloureux de la Seconde Guerre mondiale : l'Occupation, une Libération qui sera ardue et sanglante et la Reconstruction. Le port de commerce, en 1945, est presque totalement détruit. Par miracle, la grande grue d'armement de l'arsenal, édifiée en 1905, échappera aux bombardements mais sera démolie en 1978. La grue Paindavoine n° 4 de 12 tonnes est la dernière subsistante du dispositif mis en place lors de la Reconstruction. Appartenant au type à relevage de flèche dit aussi grue kangourou, elle aurait été construite entre 1956 et 1958. Son constructeur est l'entreprise lilloise Paindavoine qui à partir des années 1930, fabrique des engins de levage comme Applevagen Caillard eu Havre ou Joseph-Paris à Nantes. Grâce à ce nouvel outillage, le port de Brest va, dans les années 1950, pouvoir dépasser le million de tonnes de marchandises déchargées par an (4 millions de tonnes aujourd'hui). La grue a cessé de fonctionner en 2004. Le treuil semble être celui d'origine mais il est hautement probable qu'il y a eu des adaptations sur le circuit électrique. Il s'agit d'une grue à crochet mais on pouvait aussi lui adapter une benne pour la manutention des Wracks. Au niveau de la typologie, elle n'est pas exceptionnelle mais ce type de spécimens à tendance à le devenir à partir du moment où il se raréfie : or, le parc de grues d'après-guerre est aujourd'hui exsangue, celui des grues de l'Entre-Deux-Guerres, totalement anéanti. Ce type de grues aurait été produit à une centaine d'exemplaires. Il existe une typologie sur les différents fabricants. En ce qui concerne les Paindavoine, il n'existe pas à ce jour d'autres exemplaires à part ceux des ports de Strasbourg et de Brest. (Source : Jean-Louis Kérouanton).Sur le plan historique, la ville de Brest a subi des bombardements meurtriers en 1940, 1942 et, surtout 1944. Lors de sa libération, en septembre 1944, Brest est détruite à 75 %. Les combats ont fait 1800 victimes : 1200 soldats américains et 600 civils français, situation qui engendra un traumatisme durable. Les installations du port de commerce ont été, quant à elles, systématiquement sabotées par les troupes d'occupation et la plupart des grues de levage sont tombées dans les bassins. Il faudra attendre dix années pour que le port retrouve une activité normale. C'est pour cela que la grue Paindavoine N° 4, la seule de son type subsistant dans le port de commerce de Brest, constitue un symbole de la reconstruction du port et, par extension, de la ville. (Source : Christine Jablonski). L'amiral François Bellec, expert du patrimoine maritime, a vu le port de Brest se reconstruire dans les années 1950. Les premières grues installées après la Libération étaient des grues Clyde qui avaient été offertes par la ville de Glasgow, jumelée à la ville de Brest. Les Paindavoine qui sont arrivées après étaient beaucoup plus sophistiquées. On dirait même que l'ingénieur a donné tout son savoir-faire avec ces mouvements de contrepoids et ces articulations complexes. Ce type de grue a fait sensation quand il est arrivé à Brest. (Source : Amiral François Bellec). La grue est visible du public sur le port de commerce.
Propriété privée
Classé au titre objet
2013/07/15 : classé au titre objet
Arrêté n° 047. CNMH du 05/04/2012. Chambre de Commerce et d'Industrie de Brest propriétaire.
Dossier individuel