Vêtement d'intérieur ou d'extérieur
Tunique de héraut de ville
Tunique de héraut de ville
Bretagne ; Finistère (29) ; Carhaix-Plouguer ; hôtel de ville
29024
Carhaix-Plouguer
Hôtel de ville
Dans la salle du conseil de l'hôtel de ville.
Tissu ; broderie
Tissu uni : brodé
Riche dalmatique de héraut de ville, en drap blanc décoré d'un semis d'hermine, avec au centre un médaillon qui porte les armoiries de la ville de Carhaix, en l'occurrence un boeuf, car la ville constituait alors une grande place pour le marché aux bestiaux. Ces armoiries sont surmontées d'une couronne ducale. Les armoiries sont rapportées et beaucoup plus tardives. Elles correspondent à des armoiries du XVIIIe siècle, par la forme de l'écu, la couronne et les ornements qui entourent l'écu, typique de l'héraldique du XVIIIe siècle. Les armoiries empiètent sur le semis d'hermine. La disposition de ce semis peut expliquer le terme de baudrier car c'était en fait porté avec un colletin au niveau du cou. Ce colletin est perdu, mais on comprend pourquoi il n'y a pas du tout de décor dans la partie supérieure du vêtement.
H= 87 ; la = 96 (manches ouvertes) ; la = 101 (bas du vêtement)
Armoiries
Armoiries brodées en médaillon devant et au dos : boeuf surmonté d'une couronne ducale.
16e siècle
Cette casaque de héraut de ville est la tenue de fonction du personnage annonçant les décisions royales que le sénéchal est chargé de porter à la connaissance du peuple. Il clame également les décisions de la communauté de la ville et précède les cortèges officiels. Le blason de la ville y est représenté sur un champ d'hermines. Il se peut que la casaque soit de 1644, date à laquelle est attestée le blason. Pièce de textile civile exceptionnelle. Le héraut de ville était l'officier chargé de faire certaines publications solennelles ou de porter des messages importants. Il existe quatre grades au sein de l'office d'armes : le roi d'armes qui supervise une marche d'armes, le maréchal d'armes qui le seconde et est amené à le remplacer, le héraut proprement dit, le poursuivant d'armes qui est un apprenti héraut. Apparus vraisemblablement au XIIe siècle, les hérauts d'armes sont intimement liés au développement de l'héraldique. Issus de rangs des jongleurs et des ménestrels, les officiers d'armes se spécialisèrent dans les tournois, les joutes ou encore les pas d'armes. Ils les annonçaient, y menaient les chevaliers et les commentaient. Ils relataient leurs faits d'armes partout où ils se rendaient. La hiérarchie de l'office d'armes est également assujettie, du moins sur le plan symbolique, à la chevalerie et aux tournois. En effet comme l'indique Olivier de la Marche dans ses mémoires, il faut sept ans à un poursuivant d'armes pour pouvoir devenir héraut. Cette durée correspond au temps nécessaire à un écuyer pour devenir chevalier. S. Ropatz, dans un article de La revue de Bretagne et de Vendée (t. IX, 1866), signale le baudrier armorié du héraut de ville. Pol de Courcy, dans l'édiction 1864 du Guide Joanne, indique : On voit aussi à la mairie une riche dalmatique de hérault de ville, en drap blanc semé d'hermines, avec les armes de Carhaix brodées sur le dos et sur la poitrine. Le Goffic, dans L'âme bretonne (t. II, p. 95), évoque la dalmatique du dernier héraut d'armes de Carhaix, qu'il date de 1551. Selon les comptes de la ville, elle aurait coûté 593 livres 9 sols. Ce genre de tunique pour les hérauts est appelée une cotte d'arme. Elle était revêtue pour faire les publications solennelles dans la commune.
Propriété de la commune
Classé au titre objet
2015/04/13 : classé au titre objet
Arrêté de classement n° 018 bis. Commission départementale des objets mobiliers 22/11/2012. Commission nationale des monuments historiques 08/10/2013. Inscrit par arrêté du 20/12/2012.
Christine Jablonski (conservateur des Monuments Historiques de Bretagne) ; conservation des antiquités et objets d'art du Finistère
Dossier individuel