Sous-vêtement
Jupon
Jupon
Occitanie ; Gard (30) ; Calvisson ; maison du Boutis (propriété de l'association Les Cordelles-Boutis en Vaunage)
30062
Calvisson
Maison du Boutis (propriété de l'association Les Cordelles-Boutis en Vaunage)
Grande salle (salle du Mariage)
Tissu
Coton : brodé, matelassé
Jupon en coton blanc matelassé en partie supérieure et, en partie inférieure, en broderie de Marseille ou ""boutis"". Le décor est organisé en deux registres. La partie inférieure comporte une bordure ajourée surmontée d'une bande à décor de losanges intercalés de petites fleurs. Elle est ornée d'un grand motif central présenté dans un médaillon. Trois fleurs de Petite Camargue sont disposées dans un coeur d'où émergent des branchages et fleurs (marguerites et pois de senteur), représentant les différentes étapes de la croissance de la plante, de la graine à la fleur. Le fond est orné de vermicelles verticaux très fins. Le jupon a été coupé, probablement à la suite d'accident et reconstitué en coupant une partie en mauvais état : les coeurs, en point de Vauvert remplacent les paniers par endroits, agrémentée de points de noeuds. Les vermicelles sont aussi perpendiculaires à la bordure du bas. La partie supérieure est matelassée mais n'est pas achevée, ce qui permet de comprendre le montage de la pièce, du bas vers le haut.
H = 88 ; la = 240
Bon état.
Inscription
Inscription : MR.
19e siècle
La broderie de Marseille est une technique traditionnelle appelée aussi ""boutis"", ""broderie au cordon serti"" ou ""broderie en ronde-bosse"". Elle consiste à remplir de bourre un dessin reporté et piqué sur deux épaisseurs d'étoffe, permettant de donner du relief au tissu. Elle est née à Marseille à la suite de l'édit royal du 26 octobre 1686, interdiction l'importation des indiennes, mais conférant à la ville le droit d'importer des toiles blanches de coton à condition qu'elles soient piquées à Marseille. Cette technique était pratiquée en atelier, mais était aussi transmise de génération en génération chez les femmes. La pratique se répand dans les villes et villages du Bas-Languedoc. Le jupon en boutis comptait parmi les pièces les plus précieuses des costumes traditionnels, souvent porté lors des mariages. Il était confectionné dans les foyers dès la naissance de la fille. Selon Francine Nicolle, ouvrière d'art en boutis et spécialiste de la technique, cette pièce est remarquable par la qualité de l'exécution, la hauteur du boutis (50 cm) mais aussi parce qu'elle est représentative du savoir-faire de la Vaunage : en effet, le jupon présente plusieurs fleurs dites ""rosettes de Petite Camargue"". Ce motif était très utilisé dans la région de Milhaud, Bernis ou Nîmes (fleur de Nîmes ou Vauvert). Par ailleurs, le jupon comporte une broderie dite ""en points de Vauvert"", qui consiste à former un motif en escalier. Cette pièce avait été mise en dépôt et présentée au musée du Vieux-Nîmes avant d'être vendue.
Propriété d'une association
Inscrit au titre objet
2024/07/11 : inscrit au titre objet
Commission régionale du patrimoine et de l'architecture du 19/03/2024.
Catégorie : pièces diverses relatives à la Vaunage.
"Les Belles de mai : deux siècles de mode à Marseille, collections textiles du musée du Vieux-Marseille (XVIIIe-XIXe siècle), cat. exp., Bordeaux, Alors hors du temps, 2002. NICOLLE Francine, Boutis des villes, boutis des champs, Aix-en-Provence, Edisud, 1999. NICOLLE Francine, L'art du piquage en Provence, Aix-en-Provence, Edisud, 2002. NICOLLE Francine, Symboles dans la broderie au boutis, Aix-en-Provence, Edisud, 2003. NICOLLE Francine, La leçon de boutis, Aix-en-Provence, Edisud, 2011"
Fiche n° 3.2 rédigée par Flore César, CAOA du Gard.
Dossier individuel