Ampoule à saint chrême
7
Ampoule à saint chrême
Occitanie ; Hérault (34) ; Pézenas ; Collégiale Saint-Jean
34199
Anciennement région de : Languedoc-Roussillon
Collégiale Saint-Jean
PA00103633
Trésor - vitrine 7, n° 5
Orfèvrerie
Argent
Les vases ou ampoules aux saintes huiles en métal précieux, de cuivre, d'étain, de cristal ou même d'ivoire, sont mentionnés dès l'antiquité chrétienne sous le nom de ampulla chrismatis. Sur les inventaires figurent à Nîmes en 1218, des chrêmiers en bois. L'appellation chrémeau, est un terme utilisé couramment depuis le 19e siècle. C'est un récipient aux dimensions réduites destiné à conserver les huiles saintes utilisées pour les onctions. Parmi les huiles saintes, on distingue :- le saint chrême ( sanctum chrisma) utilisé pour les sacrements (baptême, confirmation), la consécration des églises et des autels, l'ordination des prêtres, le sacre des évêques et la bénédiction des cloches des églises consacrées. - l'huile sainte ou huile des catéchumènes (oleum sanctum ou oleum catechumenorum) utilisée pour le baptême, l'ordination sacerdotale et la consécration des églises et des autels- l'huile des infirmes ou des malades (oleum infirmorum) utilisée lors de l'extrême-onction et de la bénédiction des cloches.Ces trois ampoules de l'huile des infirmes (OI), des catéchumènes (OS ou OC) et du saint Chrême (SC) portent souvent les initiales des huiles permettant de les identifier et parfois un décor ciselé ou gravé. Elles peuvent être réunies dans un petit coffret oblong. Mais les ampoules à double fiole sont aussi en usage. Les ampoules simples contiennent ordinairement l'huile des infirmes, portée au chevet des malades. Les onctions se font par une spatule, parfois solidaire du couvercle.
H = 9 ; d = 4,3
Poinçon
Le poinçon de maître étant apposé trois fois, il s'agit certainement d'un maître dit abonné, utilisé en principe lorsque l'orfèvre n'habitait pas dans la ville de la corporation. En effet le poinçon de maître abonné se distingue par l'apposition de deux ou trois poinçons du maître, insculpés les uns à côté des autres. Afin d'éviter les déplacements, l'orfèvre payait un forfait pour l'année au lieu de payer un droit de marque pour chaque pièce, se trouvant ainsi dispensé des poinçons de la marque, charge et décharge. Il apposait lui-même son poinçon sur l'uvre, le paiement des droits se faisant avant insculpation de la lettre-date sur l'objet achevé par le garde élu. Mais le respect de la réglementation semble avoir été d'une certaine souplesse et nombreuses sont les anomalies, comme ici l'absence de lettre-date qui n'a pas de raison d'être. En l'absence de cette information permettant de dater l'uvre précisément, on peut supposer que cette uvre a été réalisée après 1790, date à laquelle les maîtres-orfèvres piscénois dépendent de la juridiction de Montpellier et avant 1798, date à laquelle sont inculpés les nouveaux poinçons officiels, institués par la loi du 19 brumaire an VI.
Lieu d'exécution : Pézenas
4e quart 18e siècle
1790 ; 1797
Après la suppression en 1773 de la monnaie de Narbonne, la Jurande de Pézenas est régie par la monnaie de Montpellier. Jean-Baptiste Lamoureux (1746 - ?), apprenti chez Antoine Saint à partir de 1759, est reçu maître pour Pézenas le 27 septembre 1777 par le juge de la monnaie de Montpellier et fait insculper son poinçon aux lettres IBL couronnées. A la veille de la Révolution, la corporation des orfèvres piscénois est de moins en moins active : la jurande de Pézenas ne compte que six maîtres en 1784 et trois en 1786 : Antoine Saint (1734-1789), François Cosme (1759-1820) et Jean-Baptiste Lamoureux, derniers gardes de la jurande piscénoise. Après avoir été suspendue quelques années, la jurande de Pézenas est supprimée en 1790 et les maîtres-orfèvres piscénois dépendent désormais de la juridiction de Montpellier. Cette oeuvre est un des rares témoignages de la production piscénoise de la fin du 18e siècle.
Propriété de la commune
Inscrit au titre objet
1995/11/20 : inscrit au titre objet
25/04/95 classement demandé
Duret, D. (abbé). Mobilier, vases, objets et vêtements liturgiques : étude historique. Paris : Librairie Letouzey et Ané, 1932.Thuile, Jean. Histoire de l'orfèvrerie du Languedoc. Répertoire des orfèvres. Paris, 1964, vol. 2, p.338.Thuile, Jean. L'orfèvrerie en Languedoc du XIIe au XVIIIe siècle. Généralité de Montpellier. 1966, p. 281-293
Base In Situ 34 1OM79
Dossier individuel
1999
1999