Tableau ; cadre
Tableau et son cadre : Sainte Marie-Madeleine repentante
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Loches ; église Saint-Ours
37132
Loches
Église Saint-Ours
PA00097824
Collatéral Sud
Peinture
Toile (support) : peinture à l'huile
Le tableau mesure hors cadre 132,5 cm de hauteur et 101 cm de largeur. Le cadre mesure 168 cm de hauteur, 139 cm de largeur et 2,5 cm d’épaisseur.
Sainte Marie-Madeleine
La scène, qui symbolise pénitence et rédemption, fait référence à Marie-Madeleine, disciple du Christ, qui s’est retirée dans une grotte à Sainte-Baume, au sud de la France. Ce sont les ordres mendiants (franciscains et dominicains) qui ont développé à partir du 13e siècle cette représentation de la pénitence de Marie Madeleine. La sainte est représentée dans le dénuement, vêtue simplement d’une longue jupe rouge et d’un chemisier blanc, les épaules découvertes, la chevelure longue et détachée, les pieds nus. Ses mains sont jointes sur son genou gauche. Sans bijoux et sans plus de vanité, Marie Madeleine médite, devant sur un crâne posé sur un rocher, un crucifix rustique et un rouleau des Evangiles. Des rochers et des arbres composent l’arrière-plan qui aboutit à une trouée vers un paysage plus lumineux. La composition s’inspire d’œuvres du 17e siècle, époque à laquelle se multiplient, dans le contexte d'un mysticisme grandissant, les représentations de sainte Madeleine, pâmée en extase. On retrouve sur le tableau de Lefebvre une Marie-Madeleine à la poitrine et épaules couvertes par les cascades souples de son abondante chevelure, les mains jointes rougies et déformées par la forte pression des doigts entrelacés comme sur ceux de Guido Reni ou Franscesco Trevisani.
Toile : h = 132,5, la = 101 ; cadre : h = 168, la = 139
A restaurer.
Signature
La toile porte la signature "Ch. Lefebvre", en bas à droite.
Milieu 19e siècle
Oeuvre de Charles Victor Eugène Lefebvre (peintre, Paris, 16 ou 18 octobre 1805-17 mai 1882), peintre d'histoire, de genre et de portraits, entré à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1821 sur recommandation d’Abel de Pujol, dont il sera l’élève ainsi que celui de Le Gros. Dès 1827, il expose au Salon et y est présent en continu jusqu’en 1877. Charles Lefebvre a peint à plusieurs reprises le thème de Marie-Madeleine et a présenté plusieurs toiles sur le même sujet au Salon : en 1842, une Madeleine pénitente ; en 1847 une Madeleine repentante ; en 1861 une autre Madeleine repentante, qui est celle conservée aujourd’hui dans l’église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris. Plusieurs de ses toiles représentant ce sujet subsistent actuellement, toutes différentes : à Loches ; dans l’église Saint-Paul-Saint-Louis et dans la chapelle de Sainte-Madeleine de l’église Saint-Louis-en-l’Ile, à Paris (4e) ; au Musée d’Art et d’Histoire Marcel Dessal de Dreux (propriété du FNAC). Les portraits et les sujets historiques et surtout religieux que Charles Lefebvre peint qui lui valent un certain succès, comme l’attestent les nombreux achats de l’Etat destinés aux musées et bâtiments publics et les commandes officielles pour des églises. Ainsi, la base Arcade contient trente notices qui lui sont consacrées, correspondant à des commandes et réalisation effectuées entre 1836 et 1875. Sept portraits réalisés par Charles Lefebvre sont conservés à Versailles, au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Seize tableaux sont recensés dans les collections du CNAP et cinq tableaux de l’artiste, propriété de l’Etat, sont protégées au titre des MH en France. La présence à Loches de ce tableau dédiée à Marie-Madeleine s’explique par un attachement à la sainte qui a perduré dans la collégiale, fondée à la fin du 10e siècle à l’emplacement d’une ancienne église du 6e siècle dédiée à sainte Madeleine. Au 15e siècle, Agnès Sorel lui avait elle-même offert un reliquaire de sainte Marie-Madelaine en argent et en 1790, une petite statuette en argent doré représentant la Madelaine et un tableau représentant la sainte se trouvaient encore dans l’édifice. Les recherches menées pour documenter le tableau de Lefebvre n’ont pas permis de trouver une trace explicite de son arrivée à Loches au cours du 19e siècle, ni sa raison. Cependant, l’inventaire de l’église du 16 février 1906, en l’article 1 du chapitre 2, mentionne qu’il est revendiqué par la famille de Marsay, propriétaire de la Chartreuse du Liget depuis 1837 : cela restera sans suite. Il est donc possible qu’il ait été donné à l’église par la famille.
Propriété de la commune
Inscrit au titre objet
2021/12/16 : inscrit au titre objet
Commission du patrimoine et de l'architecture du 18/05/2021. Arrêté n°21.284.
Girard Isabelle (conservation des antiquités et objets d'art d'Indre-et-Loire), 2021.
Dossier individuel