Statue (9)
Neuf statues : Saints liés à l'ordre de la Visitation
Bourgogne-Franche-Comté ; Jura (39) ; Dole ; église du Sacré-Coeur
39198
Anciennement région de : Franche-Comté
Dole
Bedugue (la)
Église du Sacré-Coeur
Sculpture
Calcaire : taillé
Chaque statue mesure environ 1,80 m de haut. L'ensemble est en pierre calcaire provenant des carrières de Tonnerre. Leur teinte blanchâtre a longtemps fait supposer qu'il s'agissait de statues de plâtre (Sylvie de Vesvrotte).
Saint François de Sales ; sainte Jeanne de Chantal ; sainte Marguerite-Marie Alacocque ; saint Jean de la Croix ; saint Jean l'Évangéliste ; saint Augustin d'Hippone ; saint Charles Borromée ; sainte Madeleine
Baudrand reçoit mission de sculpter les saints fondateurs de l'ordre de La Visitation en 1610, à Annecy : l'évêque de Genève saint François de Sales et la bourguignonne sainte Jeanne de Chantal. Marguerite-Marie Alacoque, déclarée bienheureuse en 1864, trouve sa place fort logiquement comme inspiratrice du culte du Sacré Coeur. Saint Jean de La Croix, rénovateur en 1568 du Carmel, est l'auteur du mystique Cantique Spirituel qui fait référence à l'Amour fulgurant envers Le Christ. L'apôtre préféré du Christ, l'évangéliste Jean, symbolise toute la dimension d'Amour qu'incarne la figure de Jésus-Christ. Saint Augustin est l'auteur d'écrits à la base de nombreuses règles destinées à gérer la vie des moines. Il est souvent associé à l'Amour de Dieu et représenté avec un coeur transpercé de traits ou un coeur embrasé. Ses liens spirituels avec les autres statues de saints livrés par Joseph Baudrand sont avérés, en particulier avec saint Jean de la Croix qui fit souvent référence à lui. Saint Charles-Borromée (1538-1576) devint archevêque de Milan. Sa douceur, son abnégation durant la famine et la peste en Italie du Nord - en témoigne son dévouement pendant la peste de Vercelli- fit de lui un Père de la patrie en 1576. De manière inattendue, on rencontre Marie-Madeleine au sein de cette galerie de la spiritualité visitandine. Pécheresse repentie de l'amour sensuel, elle rencontra Le Christ et fut saisi d'un Amour qui remplit son être du seul désir de Dieu. Sa conversion exemplaire, soutenue par la Contre-Réforme, pouvait montrer le chemin de la vocation aux religieuses (Sylvie de Vesvrottes).
Lieu de provenance : Bourgogne-Franche-Comté, 39, Dole, couvent des Visitandines
3e quart 19e siècle
La première commande notoire, obtenue par Joseph Baudrand (Dole, 1834 – Besançon, 1897), émane du couvent des Visitandines de Dole, dont l'implantation dans cette ville remontait au 29 mai 1646. La petite congrégation de religieuses s'était établie tout d'abord rue Mont- Roland près du couvent des Carmélites. À la Révolution, la communauté est dissoute et le bâtiment qui les abrite est racheté par un maître de forges. Quelques soeurs s'ins- tallent ensuite à Poligny d'où elles regagnent Dole en 1826. Vers 1842, la petite commmunauté recomposée achète, in extremis, l'ancien collège Saint-Jérôme qui était occupé alors par des particuliers. Soutenues par de vieilles familles doloises, les religieuses relèvent le couvent de La Visitation de Dole. L'église qui avait été consacrée en 1520, s'était enrichie des monumentales statues d'apôtres (PM39000472), posées sur des socles représentant les prophètes. Lorsque les soeurs de la Visitation achetèrent l'ancien monastère, il ne restait plus que le choeur et une nef amputée. Les statues des apôtres avaient été données en 1817 à la Collégiale par le maître de forges, Léonard Caron, qui avait acquis le couvent de La Visitation pendant la Révolution. À la suite de travaux importants réalisés en 1852, la congrégation doloise fait appel à Joseph Baudrand pour concevoir un ensemble de huit statues de saints ainsi qu'une autre, d'un format plus monumental, représentant le Christ du Sacré Coeur. Ces effigies de saints et saintes, familiers de la ferveur visitandine, furent placées sur les socles des prophètes, de chaque côté du Sacré Coeur, symbolisant l'universalité de l'Amour divin. Mais les temps changent, le vieillissement des soeurs a pour ultime conséquence la fermeture du couvent en 1977 et le retour des dernières soeurs à la Maison-mère d'Annecy. Le monastère dolois est ensuite vendu à la ville de Dole en 1977. Au début des années 1980, l'ensemble du couvent de La Visitation est restauré et affecté au Conservatoire de musique de Dole. Les statues de Joseph Baudrand sont transportées au centre technique municipal de Dole, puis déposées en 2011 dans la crypte de l'église du Sacré-Coeur de La Bedugue dans l'attente d'une restauration (Sylvie de Vesvrotte).
Propriété de la commune
Inscrit au titre objet
2011/11/25 : inscrit au titre objet
Commission départementale des objets mobiliers du 13/12/2010. Arrêté n°5. Au moment de l'arrêté, les statues sont encore en dépôt au centre technique municipal.
Vesvrotte Sylvie de, "Le sculpteur Joseph Baudrand (Dole, 1836 – Besançon, 1897), de l'ambition à l'amertume", travaux 2012 de la Société d'émulation du Jura, Lons-le-Saunier, 2013, p. 359-384.
Dossier individuel