Tableau
Tableau : la Descente de croix
Auvergne-Rhône-Alpes ; Loire (42) ; Pélussin ; église Saint-Jean-Baptiste
42168
Anciennement région de : Rhône-Alpes
Pélussin
Église Saint-Jean-Baptiste
Peinture
Toile (support) : peinture à l'huile
Composition triangulaire dans la veine des Descentes de Croix de Jouvenet, Rubens et Le Brun.
Descente de croix ; Christ ; mort ; couronne ; épine ; clous ; instrument de la Passion ; linceul ; La Vierge ; larme ; douleur ; sainte Marie Madeleine ; saint Joseph d'Arimathie ; saint Jean ; La Croix ; échelle
Le Christ très pâle prend place au centre de la composition. Il est descendu dans un linge blanc en position assise. Saint Jean le soutient. La Vierge debout est en pleurs. Marie-Madeleine agenouillée a le pied du Christ dans sa main. En bas, agenouillé, Joseph d'Arimathie réceptionne dans un linge les instruments de la Passion (les clous et la couronne d'épines).
H =300 ; la = 220
Oeuvre restaurée ; repeint
Oeuvre restaurée : nombreuses restaurations et repeints, vernis très lourd. Intervention lors de son exposition : Pascale Deloddere (couche picturale), Philippe Boulet (cadre).
Benay Pierre (commanditaire)
1er quart 18e siècle
1705
La Descente de Croix de Le Brun se trouvait au couvent des Carmélites de Lyon à cette époque (commandée vers 1679 à Charles Le Brun par le Maréchal de Villeroy pour la chapelle de sa famille au couvent des Carmélites de Lyon). Cette toile est peinte par Daniel Sarrabat (1666-1748). Peintre parisien, il fit sa carrière à Lyon. A l'occasion d'une exposition récente au musée du Brou à Bourg-en-Bresse, la carrière de Sarrabat fut reconstituée par le commissaire de l'exposition, François Marandet qui a pu lui attribuer de nouvelles oeuvres. Daniel Sarrabat est né à Paris en 1666 dans une famille d'horlogers, de confession protestante. Il est apparenté au célèbre graveur Abraham Bosse, son oncle par alliance. Il se forme à Paris, auprès du peintre Bon Boullogne l'Aîné, et est lauréat du grand prix de l'Académie royale en 1688 avec le tableau Noé, sa famille et les animaux sauvés de l'arche, conservé au musée des Beaux-Arts de Lyon. A Rome, sa vie de débauche lui vaudra des menaces de renvoi de l'Académie. C'est en 1695 qu'il quitte Rome pour Lyon où il trouvera sa clientèle de commanditaires privés. Il y épouse la fille du peintre Gilles de Hainaut et est agréé à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1702. En ce début du XVIIIe siècle, il apparaît comme le meilleur peintre d'histoire à Lyon et dans sa région. Il mourra à l'hôtel-Dieu de Lyon en 1748, ce qui laisse à penser que le succès l'avait quitter. Il est à noter que Sarrabat poursuivit, tard dans le siècle, le style de Poussin. Plusieurs de ses oeuvres sont classées au titre des monuments historiques, comme le cycle de sainte Marie-Madeleine, conservé dans l'église de Thoissey, dans l'Ain, le cycle décoratif de la vie d'Hercule conservé à l'hôtel de l'Europe à Lyon ainsi que plusieurs tableaux à l'hôtel-Dieu. Cette Descente de croix correspond au début de la période florissante de sa carrière, à Lyon. Lors de son inscription en 2007, l'oeuvre n'était pas attribuée. François Marandet a comparé le profil de la Madeleine du Noli me tangere de Thoissey à la Madeleine de la Descente de croix et nota la similitude des coloris et une caractéristique de l'oeuvre de Sarrabat : des visages qui se dérobent au regard avec la présence de personnages-repoussoir. Poursuivant ses recherches dans les archives de l'Ardèche, il y trouva le testament du commanditaire Pierre Benay. Dans ce testament, daté de 1705, ce dernier demande à ce qu'une chapelle privée soit érigée à Virieu en sa mémoire et que l'autel soit décoré d'un retable représentant une descente de croix. Le nom de l'artiste n'est pas précisé dans le document d'archive. Suite à l'endettement de son fils, le retable est vendu en 1749, avec une grande partie de ses biens, à la famille. Par la suite, le tableau fut roulé et caché pendant la Révolution puis transféré à Lyon dans les années 1920. A cette époque, le tableau a déjà perdu son attribution. Il est dans l'église de Pélussin depuis 2010. Cette Descente de croix dérive de nombreux modèles en vogue à l'époque de sa réalisation. On note, en particulier, une similitude dans le visage de la Vierge avec celle de la Descente de croix de Charles Le Brun qui se trouvait au couvent des Carmélites de Lyon, commande passée en 1679 par le maréchal de Villeroy pour la chapelle de sa famille (tableau conservé au musée des Beaux-Arts de Rennes). On peut aussi le comparer à la Descente de croix de Rubens. Cependant, celle de Sarrabat est peu mouvementée par rapport aux deux autres. En outre, il a rétréci la taille de la croix pour se concentrer sur les personnages, qu'il a unifiés autour du Christ mort et des instruments de la Passion, ce qui fait son originalité. Avec la Descente de croix de Pélussin s'ouvre la période de maturité de l'artiste, qui s'illustra dès l'année suivante avec le cycle relatif à la vie de sainte Marie-Madeleine, commandé pour l'église de Thoissey. Ses oeuvres tardives sont moins mouvementées et les modèles, moins grands qu'au début de sa carrière, sont aussi plus figés.
Propriété d'une association
Classé au titre objet
2013/03/04 : classé au titre objet
Arrêté n° 010. Arrêté d'inscription le 25/09/2007.
L'éclat retrouvé, Bourg-en-Bresse, 2011.
Marandet François, Daniel Sarrabat (1666-1748), catalogue de l'exposition Bourg-en-Bresse, l'éclat retrouvé, 2011.
Dossier individuel