planeur Avia 40 P n° 117 immatriculé F-AZQP (ex BGA 680)

Désignation

Dénomination de l'objet

Avion civil

Précision sur la typologie de l'objet - hors lexique

Planeur

Titre courant

Planeur Avia 40 P n° 117 immatriculé F-AZQP (ex BGA 680)

Localisation

Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Marcé ; musée régional de l'Air d'Angers-Marcé

N° INSEE de la commune au moment de la protection

49188

Canton

Seiches-sur-le-Loir

Nom de l'édifice

Musée régional de l'Air d'Angers-Marcé

Description

Catégorie technique

Patrimoine aéronautique

Description matérielle

Couleur coquille d'oeuf. Les contreplaqués d'okoumé le composent. Le poste de pilotage est équipé de : badin, altimètre et variomètre. Planeur de club d'environ 15 mètres d'envergure.

État de conservation (normalisé)

Oeuvre restaurée ; en état de marche

Précisions sur l'état de conservation

Oeuvre restaurée en 1974 par des amateurs anglais du cornish glider club. Nouvelle campagne de restauration en 1991 par Mike Birch, à Londres pendant trois ans.

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Roche Aviation (constructeur)

Lieu de création

Lieu d'exécution : Auvergne, 63, Riom

Siècle de création

2e quart 20e siècle

Année de création

1942

Description historique

Ce planeur 40 P n° 117 a été construit en 1942 par Roche Aviation à Riom (63) à une époque où l'occupant allemand impose de sévères restrictions à la construction aéronautique française. Considéré comme un planeur à hautes performances, il est utilisé par le Centre de sport aérien de Clermont-Ferrand. Peu de temps après, en 1942, la zone dite libre est envahie. Un an plus tard, les Allemands récupérèrent tous les matériels volants pour être envoyés en Allemagne. Le planeur Avia les intéresse et il est envoyé dans un centre aérien pour la formation de jeunes intégrés aux Hitlerjugend. En juin 1945, le planeur est récupéré, avec trois autres appareils identiques, par les troupes d'occupation britanniques. Les Anglais sont, eux aussi, intéressés par les performances des Avia 40 P et les envoient en Grande-Bretagne. Dans les années 1970, l'Avia 40 P n'est plus considéré que comme planeur d'entraînement aux hautes performances : ses caractéristiques sont déjà dépassées mais, en revanche, il offre l'avantage d'accrocher très bien l'air. En 1974, l'Avia 40 P n° 117, en mauvais état, est arrêté après 526 heure s de vol et 664 lancers. Après avoir été restauré dans les années 1990, le vol d'homologation, d'une durée de 15 minutes, a lieu le 14 mai 1996. Mike Birch le rapatrie en France où il vole un peu à Saint-Auban-sur-Durance (04), commune où se trouve situé le Centre national du vol à voile. Il gagnera 545 heures de vol supplémentaires. Son certificat de navigabilité classique expirant en 1998, son propriétaire obtient un certificat de navigabilité restreint pour avion de collection (CNRAC). L'Avia participe au Vintage gliders club d'août 2006, où il accomplit deux vols. Après être revenu à Saint-Auban, son nouveau propriétaire, François Ragot, propose d'en faire don au musée régional d'Angers-Marcé, spécialisé dans l'aviation légère. Le planeur y est ramené. Il est l'un des deux Avia 40 P existant ancore au monde, l'autre figurant dans la collection du Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget. L'aéroplane est de couleur coquille d'oeuf. En 1945, la France récupère un stock énorme de peinture Novémail P 50, fabriquée pour le compte des Allemands. Cette peinture va être livrée à tous les aéroclubs et tous les avions et planeurs vont se retrouver peints, à la fin des années 1940, dans cette couleur coquille d'oeuf, ce qui permet, d'ailleurs, une meilleure protection de l'intérieur contre les rayons UV. L'appareil n'a subi aucune modification. Les contreplaqués d'okoumé qui le composent sont d'origine. Le poste de pilotage est équipé des ses instruments d'origine : badin, altimètre et variomètre. Les colles utilisées pour son assemblage lors de récentes restaurations sont conformes aux normes de sécurité. Ce planeur est en état de vol. Compte-tenu de sa rareté il ne vole plus et est présenté au public en statique lors des manifestations à caractère aéronautique. Ce planeur a été offert par son précédent propriétaire en 2011 au musée régional de l'Air d'Angers-Marcé. Conçu dans le contexte historique du vol à voile dans l'entre-deux-guerres, le modèle Avia 40 P compta en tout 125 appareils, dont la plupart ont disparu au cours de la Seconde Guerre mondiale. Bien documenté sur le plan technique grâce à la sauvegarde d'un jeu de plans complet, conservé au musée d'Angers-Marcé. A l'instar de ce qui s'est produit en Allemagne après le traité de Versailles, les planeurs en France, après l'armistice du 24 juin 1940, étaient destinés à continuer de former des pilotes dans la zone dite libre. Après l'invasion de cette zone en novembre 1942, les Allemands ont récupéré tous les appareils de l'aviation de Vichy ainsi que les planeurs pour la formation de leurs futurs pilotes. L'Avia 40 P est un aéronef très intéressant car il est lié à la naissance de l'aviation populaire française, à l'éducation de la jeunesse par le vol à voile et à des personnalités comme Jean Malterre, Aimée Jarlot et Eric Nessler.