Lampe d'église
Lampe d'église : Colombe du Saint-Esprit
Grand Est ; Marne (51) ; Reims ; église Saint-Nicaise
51454
Anciennement région de : Champagne-Ardenne
Église Saint-Nicaise
PA00078784
Dans le choeur de l'église, en suspension.
Verrerie
Verre : moulé
Colombe ; vu d'en bas
Colombe aux ailes déployées.
H = 80 ; la = 40 ; pr = 15
Charbonneaux Georges (commanditaire)
1er quart 20e siècle
1925
L'église Saint-Nicaise est située dans la cité-jardin du Chemin Vert dans le sud de l'agglomération rémoise, cité créée après 1918 par le Foyer Rémois, fondé en 1912 par l'industriel Georges Charbonneaux. Cette église possède une valeur particulière à Reims car la ville a été rasée à 90% lors de la Première Guerre Mondiale. Il s'agit d'un monument emblématique de la Reconstruction qui prend place au sein d'une cité, sorte de cité radieuse, assez exceptionnelle où domine la végétation. L'église a été édifiée à partir de 1923, et sa décoration intérieure achevée en 1935. Les peintures murales on été réalisées par Maurice Denis. Gustave-Louis Jaulmes, artiste français né à Lausanne, a réalisé le reste du décor. Le travail en verre moulé est de René Lalique. Dès l'inauguration de l'église les contemporains ont salué une décoration d'art moderne religieux très homogène et d'une grande qualité. Ce décor a été conçu avec l'ensemble des objets mobiliers par Georges Charbonneaux, le fondateur du Foyer Rémois. A la lueur des archives, il apparaît qu'il s'est énormément investi non seulement pour la construction de l'église mais aussi pour sa décoration (à l'heure actuelle, le Foyer Rémois est toujours propriétaire des objets mobiliers et mène une politique active de restauration). L'industriel Georges Charbonneaux était aussi un amateur d'art et un collectionneur. C'est lui qui effectua le choix des artistes, en s'opposant parfois assez fortement à Jean-Marcel Auburtin. Ce dernier imaginait une décoration plus marquée par l'influence néo-byzantine, dans la droite ligne de l'architecture qu'il avait conçue. Toute la décoration, les peintures murales et les objets, forment un pur produit des Ateliers d'Art Sacré fondés en 1912 en réaction contre le style Saint-Sulpicien et l'académisme, en prêchant un art chrétien à la fois moderne et accessible à tous. Ces Ateliers ont contribué à renouveler l'art et la pensée chrétienne après le trouble de la guerre de 1914. On distingue des personnalités importantes, de premier plan, notamment Maurice Denis qui est le fondateur des Ateliers d'Art Sacré avec Valentine Reyre et Roger de Villiers (1887-1958), maître sculpteur dans les Ateliers. Les verres moulés des baies sont dus à René Lalique (1860-1945) qui a aussi réalisé l'ensemble des luminaires du plafond de l'église avec des fils et un système de montage très discrets (PM51001790). Cette lampe liturgique en verre moulé de René Lalique, représentant la colombe du Saint-Esprit, est éclairée électriquement. On peut noter que l'éclairage électrique est utilisé ici de manière individualisée et non pas en lustre. Ces lampes se veulent discrètes mais contribuent à l'organisation de l'espace intérieur car les câbles descendant de la voûte structurent l'espace. Situées à différentes hauteurs, les lampes donnent un rythme à l'intérieur de l'édifice et c'est un élément très important de cette église. René Lalique réalise ici un premier ensemble décoratif pour une église qui le conduira par la suite dans l'église de Douvres-la-Délivrande (14) et sur l'île de Jersey pour d'autres importantes interventions. (Sources : Jonathan Truillet).
Propriété privée
Classé au titre objet
2013/09/19 : classé au titre objet
Arrêté n° 057. Commission nationale des monuments historiques du 16/06/2011. Commission départementale des objets mobiliers du 27/06/2002.
Service de conservation des antiquités et objets d'art de la Marne
Dossier individuel