POP

Plateforme ouverte du patrimoine

objets mobiliers conservés dans la galerie des ducs de Lorraine

Désignation

Dénomination de l'objet

Chaise ; fauteuil ; tabouret ; buffet ; table ; table de décharge ; armoire

Précision sur la typologie de l'objet - hors lexique

Table de desserte ; dressoir

Appellation d'usage

Objets mobiliers

Titre courant

Objets mobiliers conservés dans la galerie des ducs de Lorraine

Localisation

Localisation

Grand Est ; Meurthe-et-Moselle (54) ; Fléville-devant-Nancy ; château de Fléville

N° INSEE de la commune au moment de la protection

54197

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Lorraine

Canton

Jarville-la-Malgrange

Nom de l'édifice

Château de Fléville

Référence Mérimée de l'édifice

PA00106031

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Dans la galerie des ducs de Lorraine du château.

Description

Catégorie technique

Menuiserie ; sculpture

Matériaux et techniques d'interventions

Chêne : taillé

Description matérielle

Bois de chêne.

Historique

Personne morale créatrice de l'objet

Monbro aîné (atelier)

Lieu de création

Lieu d'exécution : Île-de-France, 75, Paris, manufacture Monbro aîné

Siècle de création

3e quart 19e siècle

Année de création

1853 ; 1855

Description historique

Le château de Fléville, classé au titre des monuments historiques en totalité depuis 2007, a été reconstruit à partir de 1533 par Nicolas de Lutzelbourg dans le style de la Renaissance. Il est vendu en 1811 à Alexandre Label de Lambel (1771-1851), maréchal d'Empire. La galerie des ducs de Lorraine a été aménagée sur une idée du comte Alexandre de Lambel. Cette campagne de travaux est très bien documentée grâce à une petite publication qui lui est consacrée, dûe à Marie-Anne-Jacqueline de Beaumont, comtesse de Lambel, datée de 1857 et conservée à la Bibliothèque Nationale de France. D'après cet ouvrage, les travaux de réparation de la galerie ont été commandités par le général Alexandre-Jean-Maximin, comte de Lambel, et les plans conçus en 1853, par la comtesse, Marie-Anne-Jacqueline de Beaumont-Villemanzy. La lithographie incluse dans l'ouvrage mentionne le nom de l'architecte, Chatelain. Celui-ci correspond vraisemblablement à Charles-Antoine Chatelain, né à Nancy en 1802 et mort en 1873. Formé à l'école des beaux arts et élève d'Achille Leclère, celui-ci devient architecte de la Meurthe à partir de 1845. Nommé architecte diocésain à Nancy et à Saint-Dié en 1848, il reste en fonction jusqu'en 1866. Il a participé à la restauration du palais ducal de Nancy et a conçu de nombreux décors éphémères pour des cérémonies officielles sous la Restauration (décor des fêtes des cérémonies expiatoires des princes de Lorraine en 1828, décor des fêtes à l'occasion du passage de Charles X à Nancy en 1828, décor de fêtes à l'occasion du passage de Louis-Philippe à Nancy). Ces références expliquent sans doute qu'il ait été choisi pour réaliser le décor de la galerie des ducs de Lorraine. A cela s'ajoute son professionnalisme, qui lui vaut l'estime de Viollet-le-Duc. Le programme de cette grande salle consiste à rappeler les gloires de la Lorraine. Le décor repose à la fois sur des peintures murales, un ensemble de boiseries composées de diverses essences (essentiellement du bois de châtaignier), peintes à l'huile en couleur chêne, et des pièces textiles. Développant un programme héraldique à la gloire des grandes maisons de Lorraine, la conception d'ensemble s'articule entre : le plafond, orné d'un semis de croix d'or de Lorraine et de Jérusalem (à l'origine, sur fond bleu pâle, aujourd'hui peint en blanc), encadré par des parchemins reproduisant des paroles mémorables de personnages illustres. Sur les voussures, des motifs d'alérions et de barbeaux de Lorraine et de Bar sont complétés par quatre grandes croix de Lorraine aux angles ; six grands panneaux où sont présentés, sur un fond damassé brun, les armoiries des ducs et duchesses de Lorraine, depuis Gérard d'Alsace jusqu'à Stanislas (du XIe siècle au XVIIIe siècle) ; quatre dessus-de-portes peints en grisaille, ornés des symboles de la Religion, de la Guerre, des Lettres et du Droit, des Sciences et des Arts, chaque médaillon étant entouré de 12 noms lorrains ; des vitraux blasonnés figurés sur les fenêtres hautes, qui présentent les armoiries des 16 principales villes des duchés de Lorraine et de Bar. Comme l'indique la lithographie de 1857, l'ensemble mobilier de style néo-Renaissance a été spécifiquement choisi pour s'intégrer à ce décor héraldique. La présence des armoires des Lambel (4 triangles renversés) et des Neuchaize (9 étoiles) sur le dossier des chaises et des fauteuils, ainsi que la garniture textile d'origine, ornée des alérions de Lorraine (disparue au profit d'une garniture moderne) indique qu'il ne s'agit pas d'une simple production de série et que ces meubles ont été personnalisés pour le château de Fléville. La manufacture Monbro aîné, dirigée par Georges-Alphonse-Bonifacio Monbro (Paris, 1807-Paris, 1884), fils de Georges Marie Paul Vital Bonifacio Monbro, ébéniste-antiquaire, dont il reprend l'affaire en 1838. Cette entreprise, qui fut une des manufactures pionnières du mobilier néo-style sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire, fournit des meubles pour les demeures royales, en particulier le palais de Saint-Cloud et le château de Fontainebleau. Active tant dans le domaine de la restauration des meubles anciens que dans la fabrication, elle s'illustre tout particulièrement dans le style néo-Renaissance, mais aussi dans les styles historicistes (néo-Louis XIV, Louis XV, Louis XVI). Cette spécialisation motive sans doute le choix par la comtesse de Lambel de cette entreprise parisienne, dont nombre de réalisations figurent dans les musées (musée d'Orsay) et les châteaux, mais qui demeure peu représenté dans les listes de protection des monuments historiques (seul le mobilier de l'hôtel de Lunas, à Montpellier, est classé). Cet ensemble mobilier de la galerie des ducs de Lorraine offre une illustration tout à fait originale du lotharingisme romantique. Près de vingt ans après la mode lancée par la princesse Marie d'Orléans avec l'aménagement de son salon des Tuileries, l'exemple de fléville manifeste les avatars de cette tendance à travers une forme de romantisme régional, qui, parallèlement aux travaux de Prosper Morey, à la création de la Société d'archéologie de Nancy et au réaménagement du palais ducal pour accueillir le Musée Lorrain, continue de cultiver cette fascination pour le Moyen Âge et la Renaissance selon une vision fantaisiste, plus proche de l'esprit des peintres troubadours que du souci d'exactitude archéologique des sociétés savantes. Ces tendances héraldiques, basées sur une vision romantique du Moyen Âge, essaiment dans toutes les régions de France au milieu du XIXe siècle, ainsi que l'a montré la publication de Guy Massin-Le-Goff sur les châteaux néo-gothiques en Anjou (exemple du château de Brézé, dans le Maine-et-Loire, dont le mobilier a été classé au titre des monuments historiques en 1983). Sauf la garniture moderne, l'ensemble est dans un bon état de conservation et l'authenticité des décors de la grande galerie est, à l'exception de quelques détails, remarquablement préservée.

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Typologie de la protection

Classé au titre objet

Date et typologie de la protection

2015/05/05 : classé au titre objet

Précisions sur la protection

Arrêté de classement n° 029. Commission départementale des objets mobiliers 12/11/2012. Commission nationale des monuments historiques 10/06/2014. Inscrit par arrêté du 30/01/2013.

Référence(s) de publication(s)

Beaumont, Marie Anne Jacqueline de, comtesse de Lambel, Galeries des ducs de Lorraine au château de Fléville, Nancy, 1857, p. 99.

Sources d'archives et bases de données de référence

Stéphanie Quantin (conservateur des Monuments Historiques de Lorraine)

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier avec sous-dossier

Partie constituante

Chaise (16) ; fauteuil (4) ; tabouret (4) ; buffet (3) ; table ; table de décharge ; armoire

Références des parties constituantes étudiées

PM54002031 ; PM54002032 ; PM54002033 ; PM54002034 ; PM54002035 ; PM54002036 ; PM54002037 ; PM54002038 ; PM54002039

1/4
1er étage, salle des Etats de Lorraine, vue partielle
1er étage, salle des Etats de Lorraine, vue partielle
© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, tous droits réservés
Voir la notice image
1er étage, salle des Etats de Lorraine, vue partielle
1er étage, salle des Etats de Lorraine, vue partielle
© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, tous droits réservés
Voir la notice image
1er étage, salle des Etats de Lorraine, vue partielle
1er étage, salle des Etats de Lorraine, vue partielle
© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, tous droits réservés
Voir la notice image
1er étage, salle des Etats de Lorraine, détail
1er étage, salle des Etats de Lorraine, détail
© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, tous droits réservés
Voir la notice image