Sculpture
Deux terres cuites représentant La chasse au sanglier et une Scène de chasse au renard
Bourgogne-Franche-Comté ; Nièvre (58) ; Saint-Honoré-les-Bains ; château de La Montagne
58246
Château de La Montagne
PA00135229
Terre cuite
La protection des deux terres cuites de PIerre-Louis Rouillard est engagée parallèlement à une demande d'extension de l'immeuble. Le château de La Montagne est édifié vers 1776 par l'architecte Caristie. Au XIXe siècle, un des propriétaires, le marquis Théodore d'Espeuilles crée une importante poterie sur la propriété et fait intervenir l'architecte Félix Duban qui réalise un ensemble complet dans les années 1839-1840 modifiant le décor intérieur du château (escalier d'honneur, grand salon et bibliothèque notamment). La poterie, fondée en 1847 a fonctionné jusqu'en 1920 et fabriquait des plats et vases rustiques à la manière de Bernard Palissy. Le château est inscrit depuis 1995 ainsi que les communs avec une extension au parc en 2002. La Poterie est classée. Dans l'escalier d'honneur, un groupe sculpté présentant une chasse au sanglier, oeuvre de Pierre-Louis Rouillard a été classée au titre objet le 30 juillet 2003 en tant qu'immeuble par destination. Le relief est également inclus dans l'inscription du château du 20 mars 1995 en tant qu'immeuble par nature en raison du lien étroit entre le groupe de Rouillard et le château dont attestent les documents historiques. L'étude préparatoire du relief monumental est également proposée à la protection. Pierre-Louis Rouillard (1820-1881, né et mort à Paris) est un sculpteur animalier, auteur notamment d'oeuvres monumentales. Elève de Jean-Pierre Cortot à l'école des Beaux-Arts de Paris, il deviendra professeur de sculpture et anatomie et d'anatomie comparée à l'école de dessin et mathématiques (1840-1881) ainsi que sculpteur pour le Museum d'histoire naturelle. Dix ans après ses travaux pour le château de La Montagne, il travaille à de nombreux châteaux et décors parisiens (palais Garnier, fontaine Saint-Michel, tribunal de commerce) qu'il orne le plus souvent de sculptures animalières. Ses oeuvres sont reproduites à l'échelle monumentale pour le décor de lieux publics, comme le jardin du grand rond à Toulouse mais aussi en modèles réduits pour être commercialisés, à la faveur du goût pour la sculpture animalière. IL produit également des modèles pour des trophées de prix de concours agricoles ou pour des pièces d'orfèvrerie (Froment-Meurice, Christofle) comme le surtout de table du palais des Tuileries. La copie permet une grande diffusion de ces modèles auprès d'une clientèle bourgeoise. Peu de modèles en plâtre ou en terre sont toutefois conservés, suite à de nombreuses destructions lors de la guerre de 1870 puis la perte en 1968 des modèles conservés dans les réserves de l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs. La première terre cuite constitue une esquisse du groupe sculpté de l'escalier qui le reprend fidèlement. La seconde est un haut-relief inscrit dans une demi-lune posé sur une console métallique au-dessus d'une porte de couloir : y est présentée également une scène de chasse, cette fois au renard. Elle porte la mention : essai de cuisson 1841. Une troisième terre cuite est conservée au château de La Montagne, intitulée Le chien et le lièvre, elle représente un chien à l'affût devant un lièvre tapi sous un buisson, interprétable comme une autre scène de chasse, menée comme les deux autres, par des chiens. Ce bas-relief porte la signature de Rouillard. Placé dans un dessus de porte, ce relief est immeuble par nature et à ce titre compris dans l'inscription du château.
Propriété privée
Inscrit au titre objet
2022/01/20 : inscrit au titre objet
Commission régionale du patrimoine et de l’architecture du 7/10/2021.
Arrêté 2022/N°32
Dossier individuel