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Plateforme ouverte du patrimoine

dalle funéraire de François de Salignac de La Mothe-Fénelon

Désignation

Dénomination de l'objet

Dalle funéraire

Appellation d'usage

De François de Salignac de La Mothe-Fénelon

Titre courant

Dalle funéraire de François de Salignac de La Mothe-Fénelon

Localisation

Localisation

Hauts-de-France ; Nord (59) ; Cambrai ; cathédrale Notre-Dame de Grâce

N° INSEE de la commune au moment de la protection

59122

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Nord-Pas-de-Calais

Canton

Cambrai

Nom de l'édifice

Cathédrale Notre-Dame de Grâce

Référence Mérimée de l'édifice

PA00107395

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Chapelle d'axe du déambulatoire

Description

Catégorie technique

Sculpture

Matériaux et techniques d'interventions

Marbre : taillé

Dimensions normalisées

Dimensions non prises

État de conservation (normalisé)

Manque

Précisions sur l'état de conservation

Il y avait un décor entre la statue de Fénelon et l'entablement, aujourd'hui disparu.

Inscription

Inscription concernant l'auteur ; date

Précisions sur l'inscription

P.J. DAVID 1826

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Siècle de création

19e siècle

Description historique

Fénelon, archevêque de Cambrai, mort en 1715. En 1794, en exécution d'un arrêt du Comité de Salut Public, tous les cercueils en plomb pouvant être récupérés dans la ville de Cambrai durent être acheminés à Douai, chef-lieu du département. En application de cette décision, les tombeaux des archevêques furent profanés et les cercueils de plomb chargés dans des charrettes. Le hasard voulut que le cercueil contenant les restes de Fénelon soit trouvé effondré. Les ouvriers chargés de ce funèbre travail récupérèrent alors les plaques de plomb éparses en laissant les ossements entassés dans le caveau. Dix années plus tard, au mois de Messidor An XIII et sur ordre du préfet de Cambrai, des recherches sont entreprises dans les ruines de l'ancienne cathédrale pour retrouver les restes de Fénelon en vue d'ériger un monument à sa mémoire. Le maire de Cambrai, Mr Pierre Joseph Douay, accompagné de l'évêque, Mgr Belmas et de témoins des événements évoqués plus haut se rendent sur les ruines de l'ancienne cathédrale et entreprennent des recherches qui permettent de retrouver les ossements de l'archevêque, mêlés aux débris de la plaque gravée qui fermait le tombeau.L'empereur Napoléon, qui avait suscité ces recherches, ordonne alors par décret qu'un monument soit érigé pour recevoir les cendres du grand homme et que les plans afférents en soient établis. Le projet prend rapidement forme. Au cours de cette même année (le 14 Floréal An XIII), le Conseil Général du Nord 'supplie sa Majesté Impériale d'ordonner qu'un monument digne de l'illustre auteur de Télémaque sera érigé à sa gloire; qu'à cet effet il sera ouvert au secrétariat de toutes les sous-préfectures de l'empire une souscription volontaire pour subvenir aux frais de construction de ce monument'(2). L'ouverture de cette souscription sera autorisée par le préfet le 5 juin 1806. Dans une lettre datée de Fructidor An XIII, le sous-préfet de Cambrai écrit ' Je m'honore d'avoir donné l'idée de placer le mausolée de Fénelon sous la flèche de la métropole et de préserver ainsi ce beau monument d'architecture gothique de la ruine prochaine dont il est menacé'. Cette proposition recueille en effet l'accord de la mairie qui décide alors de racheter les terrains où se trouvait l'ancienne cathédrale en grande partie détruite et de consolider et restaurer la flèche devant abriter le mausolée. Une série de plans conservés par aux archives départementales du nord témoignent de ce premier projet. Une aide est sollicitée par la commune auprès du gouvernement. Par un décret rendu en son quartier impérial de Varsovie, Napoléon ordonne qu'un prélèvement d'un quart supplémentaire sur les droits énoncés au tarif actuel de l'octroi sera opéré du ler janvier 1807 au ler Janvier 1812 et que le produit de ce quart supplémentaire sera employé 'aux dépenses que causera le monument à élever à Cambrai en l'honneur de l'illustre Fénelon'. L'acquisition des terrains est entreprise, et plusieurs parcelles sont achetées au cours de l'année 1808. Mais dans la nuit du 30 au 31 Janvier 1809, un ouragan renverse la flèche, rendant caduques toutes les démarches entreprises jusque là. Cette catastrophe porte un brutal coup d'arrêt aux démarches en cours. Les difficultés du régime et les changements politiques que connaît le pays détournent quelque temps la commune de son projet, et il faut attendre plus de dix ans pour que se manifestent de nouvelles initiatives. La première émane de la Société d'Emulation de Cambrai qui demande à deux architectes, Mr Courtecuisse, de Cambrai, et Mr Gauthier, de Paris, de fournir les plans d'un monument à ériger sur la Place Notre Dame, près de Saint Géry. C'est le projet de Courtecuisse, daté du 10 janvier 1820, qui est retenu et approuvé par le Conseil Municipal. Il s'agit d'un temple néo-classique comportant une colonnade posée sur un haut soubassement et soutenant une coupole. Le Conseil des Bâtiments Civils du Ministère de l'Intérieur examine ce projet et le refuse. Le préfet notifie à la commune cet avis défavorable 'sous le motif qu'un tel monument ne peut s'ériger sur une place publique et qu'ayant pour objet un prince de l'église, les convenances exigent qu'il soit placé dans un temple'. On examine alors la possibilité d'installer le monument dans la cathédrale. Le rapport de la commission chargée de cette question est soumis au Conseil Municipal le 14 mars 1821. La solution proposée est d'installer le monument dans la chapelle d'axe derrière le sanctuaire. Cette proposition est adoptée et un nouveau projet est demandé à Gauthier, architecte des hospices de Paris. C'est ce projet qui sera finalement adopté le 21 août 1821 et exécuté. Pour la réalisation de la statue, on décide de faire appel au sculpteur David d'Angers, avec lequel un marché est signé le 8 février 1822. Le ministère de l'Intérieur fournit le marbre nécessaire. Les travaux se déroulent durant les mois et les années qui suivent, jusqu'à l'inauguration du monument en Janvier 1826. Au cours de la cérémonie d'inauguration, l'évêque, Mgr Belmas, rend un hommage appuyé à l'oeuvre de David d'Angers auquel il adressera quelques jours plus tard le texte de son discours accompagné de ces mots: 'J'ai à coeur d'établir autrement que par des paroles fugitives la preuve de mon exactitude à vous payer ce que vous m'avez forcé de vous devoir'. David d'Angers se montre très satisfait de son oeuvre, dont il réalisera plus tard une réplique en bronze d'une échelle moindre actuellement conservée au musée du Louvre. Dans une lettre du 16 février 1826, il écrit: 'Avant de quitter Cambrai, je suis allé revoir ma statue. J'ai été confirmé dans ce qu'on m'avait dit, à savoir, que les paysans viennent s'agenouiller devant le monument et y dire des prières. Ils appellent le prélat 'Saint Fénelon'. L'oeuvre connaîtra une fortune critique considérable,, relayée par l'édition de lithographies par E.Marc (9) et par la multiplication de répliques d'échelles diverses par la fonderie Barbedienne. David d'Angers montrera dans la suite de son oeuvre un attachement particulier à la personnalité de Fénelon dont il réalisera également un buste et qu'il fera figurer parmi les gloires de la France au fronton du Panthéon. Concernant le décor disparu du monument de Fénelon, l'examen du projet de Gauthier conservé aux archives départementales du Nord montre que l'espace vide situé entre la statue de Fénelon et l'entablement était occupé, dès l'origine, par un décor de guirlandes végétales entourées d'un ruban, au centre duquel se trouvait une couronne entourant un médaillon. Sur ce médaillon se trouvait une 'figure symbolique de la foi' sous la forme d'un calice et d'une hostie encadrés des lettres J et S. Des cartes postales anciennes et un cliché Boutique du début de ce siècle montrent que ce décor était encore en place à cette époque. On ignore à quelle date et pour quelles raisons ce décor disparut. Il ne semble pas que des éléments de ce décor aient été conservés (Jean-Pierre Blin).

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de l'Etat

Typologie de la protection

Classé au titre objet

Date et typologie de la protection

1907/06/05 : classé au titre objet

Observations

Une brochure rédigée par Jean-Pierre Blin en 1994 reprend l'ensemble des éléments documentaires disponibles sur ce monument.

Références documentaires

Dénomination du dossier

Dossier individuel