Peinture monumentale
Peintures monumentales
Occitanie ; Hautes-Pyrénées (65) ; Mont ; église Saint-Barthélemy
65317
Anciennement région de : Midi-Pyrénées
Bordères-Louron
Église Saint-Barthélemy
Peinture murale
Enduit (support) : peinture à la chaux
Peintures à base de chaux appliquées sur du mortier frais.
Les peintures de Melchior Rodiguis occupent une place majeure dans l'église de par leur étendue. Ses décors, sous forme de scènes historiées ou de motifs ornementaux se situent sur l'ensemble des élévations en voussures, sur les murs du chevet, sur les piédroits nord et sud, sur le mur ouest. L'iconographie représente Dieu le père au sommet de la voûte de la troisième travée, à sa droite saint Jean et saint Mathieu accompagnées de leur symbole, agenouillés, se faisant face et tenant des phylactères, de l'autre côté, saint Marc et saint Luc, ils sont représentés en homothétie quasi parfaite avec les évangélistes peints au nord. Chaque scène est séparée des autres par un double encadrement fait de bandeaux à motifs ornementaux. Le berceau de la travée 2, au-dessus de la porte d'entrée, reprend strictement la même composition que la travée 3 avec ses registres séparés par les cadres ornementaux. La scène centrale, au sommet de la voûte, est une représentation du prophète Isaïe et de l'Apôtre Paul, assis sur des nuées, se faisant face. Les paroles prophétiques du premier, rappelées dans son phylactère, sont illustrées par la scène de la comparution de Jésus devant Pilate ou devant le grand prêtre Caïphe, placée au sud, tandis que le témoignage de Paul quant à l'obéissance du Christ jusqu'à la mort, il est représenté par la scène du Portement de croix au nord. Les peintures du berceau ou de la voûte du choeur offrent une composition différente de celle des travées 2 et 3 puisqu'elle est ici découpée en 2 scènes au lieu de 3. Leur séparation, marquée par les cadres ornementaux (identiques à ceux des travées précédentes), se fait au sommet de la voûte. Les scènes représentées illustrent l'Assomption de la Vierge et l'Arbre de Jessé. L'Assomption de la Vierge : au bas de la scène, les douze apôtres, tête levée vers le ciel entourent le tombeau ouvert et vide de Marie. L'un d'entre eux, saint Thomas, au centre de la scène, ne voulant pas croire en l'Assomption de la Vierge, reçoit la ceinture qu'elle lui envoie du ciel, où, portée par quatre anges, elle rejoint Jésus tout en haut de la scène. La vierge est vêtue et coiffée comme une courtisane de la fin du moyen-âge, elle est couronnée et nimbée d'or. Son manteau diffuse lui aussi une lumière dorée. Toute droite, les mains en prière, elle se tient sur des nuées. Les anges, encadrés eux-aussi par des nuées, l'accompagnent, bras ouverts et levés vers le ciel. Tout en haut, le Christ, entouré d'un halo rouge et de nuées tourbillonnantes, est prêt à l'accueillir. Il a un bras ouvert et de l'autre pose sa main sur un petit globe surmonté d'une croix. L'arbre de Jessé : Jessé est représenté en géant couché et endormi, la tête soutenue par une main. De son ventre ou de son coeur sort un arbre en haut duquel se trouve Jésus, enfant, sur les genoux de sa mère. De part et d'autre du tronc, des branches donnent lieu à des fleurs à gros pétales qui portent les ancêtres du Christ. Il s'agit des douze rois d'Israël dont David, reconnaissable à sa harpe, représenté à la droite de la Vierge et de l'enfant Jésus. Il est le seul à porter un attribut différent du sceptre. Tous sont couronnés mais chacun porte un chapeau de forme particulière. Les doubleaux 2 et 3, au centre de la nef, présentent des intrados ornés d'une frise de motifs végétaux (feuilles d'acanthe) en grisaille sur fond rouge bordés de rubans plissés. Pour les extrados, il s'agit d'un entrelacs de losanges en grisaille sur fond noir. Le dégagement complet de l'arc a permis la mise au jour de la signature du peintre, inscrite dans deux des 7 médaillons de forme ronde à cadre doré (ocre jaune) répartis à intervalles réguliers. Sur le mur nord, Le dégagement des badigeons a permis de mettre au jour une scène représentant le martyre de Saint Barthélémy. Le saint, attaché sur une croix, est posé sur une planche surélevée par des tréteaux, il vêtu d'un pagne et va subir son martyre, Sept soldats en cuirasse, armés de couteaux, de haches et de pierres tranchantes commencent à le ligoter pour l'écorcher vif. La scène a lieu sous le regard de trois personnages : deux d'entre eux semblent être des courtisans, le troisième est couronné. Tout en le regardant, c'est à ce dernier que les deux premiers montrent la scène qui en train de se dérouler. Le fond de la scène est parsemé de motifs rouges sur fond blanc réalisés au pochoir semblant imiter des brocarts appliqués, une tenture. Mur sud : l'élément majeur est la représentation d'un ange en buste qui surplombe la baie en plein-cintre. Sur les piedroits : deux figures d'évêques en pied, ces personnages portent la mitre et la crosse tout en s'avançant vers le chevet. L'évêque bénissant est représenté au sud, il est figuré à plus grande échelle que celui du nord qui, à la différence du premier, tourne sa tête vers la partie occidentale de l'église. Il porte un livre dans sa main droite. Sur le mur ouest, représentation d'Elie réconforté par un ange lors de sa fuite dans le désert.
Dimensions non prises.
Oeuvre restaurée
Décor peint bien conservé, fortement repeint lors de la campagne de restauration par l'atelier Malesset. Oeuvre restaurée en 2012 par A. Aussilloux, A.-L. Capra et J. Dattée.
Inscription concernant l'iconographie ; signature
Inscription située sur la scène de l'Assomption de la Vierge : 'LA. ASSVMTION. DE. NOST. RA DAMA', inscription située sur la scène de l'arbre de Jessé : 'EGREDIETVR. VIRGA. DE. RADICE. IESSE. ET. FLOS. DE. RADICE. EIVS. ASSENDET. ISAIAS'. Signature de l'auteur inscrite dans un médaillons sur l'arc triomphal : 'LA. FEITA MEL. CHI OR', 'RODI GIS. DSA NT. BER. (T)AN'.
3e quart 16e siècle
1564
Le décor le plus ancien recensé se trouve sur le mur sud, il s'agit d'une litre funéraire. Le second décor est celui de Melchior de Rodiguis, peintre de Saint-Bertrand, traité du 12 mars 1573. Un troisième décor est visible , il a été effectué pour la chapelle des Gays à la fin du 16e siècle ou au début du 17e siècle. Melchior Rodiguis était un peintre itinérant de Saint-Bartrand-de-Comminges auquel ont attribue notamment les décors de nombreux édifices : église Saint-Calixte de Cazeaux-Frechet, église Saint-Martin d'Aranvielle, nef et abside de Jézeau, nef de Saint-Blaise de Ris, Notre-Dame de Garaison... La datation du décor est connue grâce à un 'bail à besogne' retrouvé dans les minutes notariales de Bertrand Bernyn, notaire royal de la vallée du Louron. Le 12 mars 1564, ce dernier prend acte de l'accord passé, entre Melchior Roduguis et les habitants de Mont pour la décoration de l'église contre la somme de 'trente sept écutz petitzé et son hébergement par les marguilliers de l'église. Le registre du notaire atteste la présence du peintre à Mont en juillet 1565 et laisse supposer qu'il décorait l'église au même moment qu'il signait ces actes.
Propriété de la commune (?)
Classé au titre objet
1908/12/05 : classé au titre objet
Dossier individuel