Reliquaire de la Vraie Croix
Reliquaire de la Vraie Croix
Occitanie ; Pyrénées-Orientales (66) ; Corneilla-de-Conflent ; église
66057
Anciennement région de : Languedoc-Roussillon
Prades
Église
PA00104007
Transept nord, dans l'armoire dite de la plata
Orfèvrerie
Argent : repoussé ; bois
Abstraction faite de la hampe, dont la douille atteste le 18e siècle et des palmettes de métal ajouré, ajoutées sans doute à la même époque, la croix-reliquaire est composée de plaques d'argent fixées sur âme de bois, à l'aide de clous également en argent. Une des faces laisse voir, par une découpure, un énorme morceau de la Vraie-Croix, long d'une dizaine de centimètres.
H = 24
13e siècle
Il importe ici de rappeler que le prieuré augustin de Sainte-Marie de Corneilla fut fondé, en vertu des recommandations testamentaires du comte Guillem-Raymond de Cerdagne (mort en 1095), qui avait sa résidence d'hiver au palais de Corneilla, par son fils et successeur Guillem-Jorda (1095-1109), par un acte du 4 mars 1097. Or, Guillem-Jorda, neveu de Raymond de Saint-Gilles (par sa mère Sancia de Barcelone, soeur utérine de ce dernier), fut, de 1102 à 1109, un des principaux chefs des Croisés dans la Terre-Sainte, aidant puissamment en 1104, à la prise de Giblet, désigné, en 1105, par son oncle Raymond comme héritier de toutes ses conquêtes et tuteur de son plus jeune fils, Alphonse-Jourdain. Maître du 'Pays de Kamolta', avec les places de Giblet, Tortose et le Mont-Pélerin ou 'château de Saint-Gilles', il continua le blocus de Tripoli, s'empara d'Archas (Arka) et contribua à la prise de Tripoli (10 juin 1109). Peu de jours après, il était assassiné d'un coup de flèche, probablement à l'instigation de Bertrand, comte de Toulouse et fils aîné de Raymond de Saint-Gilles. Or, la tradition du Prieuré était que la relique insigne de la Vraie-Croix avait été obtenue et donnée par le comte. Nous avons toutefois rencontré un texte qui prouve qu'une relique de la Vraie-Croix y existait déjà quelques années avant le départ de Guillem-Jorda pour la Terre-Sainte et même avant la date de la première croisade elle-même. Il s'agit d'un serment féodal prêté au comte de Cerdagne Guillem-Raymond (donc entre les années 1068 et 1095) par son neveu (fils de sa soeur Clémence) Raymond-Arnal de So, pour le château de So (Usson). Ce serment est, en effet, prêté 'super altare Sancti Raphaelis, quod situm est et consecratum in ecclesia Sancte Marie Corneliani, tactis lignis Dominice Crucis et reliquiis innumeris eiusdem loci' (Liber Feudorum Maior). L'église Sainte-Marie de Corneilla, citée dès 1019, existait bien avant la fondation du prieuré.
Propriété de la commune
Classé au titre objet
1976/05/04 : classé au titre objet
DOM
Dossier individuel