Croix de cimetière
Croix de cimetière ou calvaire
Occitanie ; Pyrénées-Orientales (66) ; Font-Romeu-Odeillo-Via ; église Sainte-Colombe-de-Via
66124
Anciennement région de : Languedoc-Roussillon
Église Sainte-Colombe-de-Via
Sculpture
Composé d'un côté du Christ en croix encadré par deux saintes femmes et de l'autre de la Vierge de l'Assomption.
Croix fleurdelisée flanquée de deux saintes femmes, ornée de deux instruments de la Passion (tenaille et marteau), trois éléments disparus). Du côté face, le Christ en croix, côté recto : Vierge de l'Assomption. C'est une oeuvre naïve et savante à la fois et prouve l'adresse et tout le savoir faire du forgeron. Pièce rare dans les Pyrénées-Orientales, cette croix ne peut être apparentée aux croix traditionnelles des autels des défunts qu'on rencontre au centre des cimetières ni aux croix de sépultures pyrénéennes. Les diverses pièces sont serties au rivet de fer. Il n'y a aucune trace de soudures postérieures à la date de fabrication. La croix est scellée au plomb sur le socle en granit. La Vierge est couronnée et supportée par la lune, les mains jointes. Les saintes femmes sont en attitude de pleureuses et auréolées. Elles encadrent le Christ.
H totale (croix et socle) = 261 cm ; h de la croix = 70 cm ; la de la croix = 58,5 cm ; h du Christ = 22 cm ; la du Christ (de main à main) = 25 cm
Oeuvre en bon état de conservation mais comptant avec trois éléments de la Passion disaprus.
Inscription ; dédicace ; auteur ; date
Inscriptions sur le recto et le verso. Au recto : sous le Christ FRANCES GALIAI, au-dessus du Christ : INRI, au-dessous du support des saintes femmes : FARRE DUDALLO 1726 ; au verso sous la Vierge FRANCES CARCASONA DE BIA
2e quart 18e siècle
1726
Utilisée en remploi. Comme semble l'indiquer le texte sur la croix, l'oeuvre à certainement été réalisée pour la sépulture d'un particulier de Via, Francesc Carcasona, l'an 1726. Ce dernier semble être issu d'une famille importante du village puisque une dalle funéraire du XVIII est placée sur le parvis de l'église et porte l'inscription Joan Carcasona. Cette croix a été par la suite utilisée comme élément de l'autel des défunts du cimetière. Depuis 1904, un socle surmonté d'une colonne lui sert de promontoire, le tout posé sur une meule ronde (diamètre 110 cm) qui pourrait bien être l'ancienne table de l'autel des défunts. Le Calvaire est placé aujourd'hui non pas au centre du cimetière mais sur un côté, accolé à l'église et donc déplacé de son lieu d'origine, occultant ainsi la sculpture de la Vierge. Cette croix est un unicum car les personnages en relief dans la fonte de fer sont rares. De plus elle est signée du nom d'un forgeron d'Odeillo en 1726. Olivier Poisson dans le procès-verbal de la Commission nationale des Monuments historiques rappelle que le fer dans les Pyrénées-Orientales comme dans d'autres secteurs des Pyrénées, notamment l'Ariège, est une longue histoire. LEs hématites du Canigou ont fait que la tradition métallurgique est attestée depuis l'Antiquité. Le procédé technique de la forge catalane démontre un écosystème où la production de fer est très ancienne et très enracinée. Les portes à pentures ou ferrées sont en assez grand nombre dans ce département depuis le XIIe siècle, avec au moins une douzaine ou une quinzaine d'exemplaires conservés. Le travail ici est très intéressant car il s'agit de fer forgé et non fondu, travaillé à chaud avec un outil. C'est vraiment l'art du fabre, maréchal ferrant ou forgeron. L'intérêt de la pièce est d'être datée, signée, localisée : elle constitue donc un jalon extrêmement intéressant pour l'art du fer dans la région.
Propriété de la commune
Classé au titre objet
2015/09/14 : classé au titre objet
Commission départementale des objets mobiliers le 18/11/2011. Cette croix est présentée en tant qu'objet mobilier car elle a été remontée après 1904 sur un socle qui est lui-même composite et on ne sait rien de son emplacement d'origine.
Fiche d'oeuvre d ela conservation des antiquités et objets d'art en 2011
Dossier individuel