Reliquaire ; croix
Reliquaire de la Croix dite Palatine
Île-de-France ; Paris (75) ; Paris 4e arrondissement ; cathédrale Notre-Dame
75104
Cathédrale Notre-Dame
PA00086250
De 1963 (?) à 2012 : vitrine 12 ; dès 2012 : vitrine 13.
Orfèvrerie
Or ; argent : doré ; bois
Trésor n°1 (mention au moment du classement). D'un côté, bois de la Vraie Croix, de l'autre inscription. Croix : bois (deux essences), or, émaux opaques enfoncés sur or. Deuxième quart ou milieu du XIIIe s. (cat. Byzance, 1993, p. 444, n°340) ; XIIe s. pour P.-M. Auzas (cat. Notre-Dame de Paris, le Trésor, 1989, p. 18, de part l'attribution à Manuel Comnène mort en 1180). Empire grec de Trébizonde. H. max. = 21 cm ; L. des bras : 6,7 et 9,3 cm ; l. de la hampe verticale : 1,9 cm ; l. des bras : 1,7 cm ; ép. max. : 1,1 cm. Reliquaire : cristal et vermeil. 1827-1828. H. = 52 cm ; l. = 30 cm ; socle : 28 - 11,5 cm ; largeur des bras : 10 cm et 13 cm. Le reliquaire se compose d'un socle porté par quatre pieds à volutes contenant sous glaces biseautées, au-dessus d'une inscription latine, un clou de la croix. La tige revêtue au départ de riches feuillages, est encadrée de volutes qui soutiennent la croix à double traverse entourée d'une cornière dentelée et de cinq têtes d'angelots aux extrémités des bras de la croix. A l'intérieur de la croix de vermeil à double traverse se trouvent sous glaces biseautées : de face, une plaque en or cloutée sur le bois, petits clous en or, et une inscription grecque qui indique que la relique a appartenu à Manuel Comnène (empereur de Byzance mort en 1180 ou plutôt Manuel I Comnène de Trébizonde 1238-1263), traces d'émaux dans les lettres grecques et dans les points d'entourage ; au revers, sept importants fragments du bois de la Vraie Croix. Se range dans un écrin reprenant la forme du reliquaire, recouvert de cuir rouge (parties abîmées), orné de dorures dont le plan de la croix palatine et inscription Croix Palatine.
H = 52 ; la = 30
Inscription concernant le propriétaire ; date
Dans le socle : Vera Crux dicta Palatina. Au revers : Pars Sacri Clavi. En-dessous : Ex munificentia Illust,mi et Reverend,mi in Christo Patris D.D. Hyacinthi Ludovoci de Quelen Archiep,i Parisiensis Aq,r L. Lusson architec,ii Inv,it P. Quentin Can,us Direx,t J.P.FAMECHON.AURIFEX.FECIT
12e siècle ; 2e quart 19e siècle
Ce reliquaire est l'oeuvre de Jean-Pierre Famechon, orfèvre parisien. Le travail sur la croix serait d'un atelier de la région de Trébizonde (cat. Byzance, 1993, p. 444). Trésor des princes de Galicie à Lwow en 1340 (?, cat. Byzance 1993). Cité dans les inventaires de la couronne polonaise à partir de 1475. Manuel Comnène en aurait fait cadeau à un prince de Pologne (?) ou plutôt prise aux princes de Galicie en 1340 (?). La princesse palatine, Anne de Gonzague de Clève (1616-1684), l'a reçue de son beau-frère de Jean Casimir Wasa, roi de Pologne, qui l'avait apportée avec lui lorsqu'il se retira en France. Elle la laisse à sa mort en 1684 à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Le premier reliquaire a été exécuté pour Saint-Germain-des-Prés sur des dessins de Charles Le Brun. En 1793, seule la croix fut sauvée. Elle fut remise à Mgr de Quelen en 1827 par M. Roussineau, curé de Dourdan. La croix fut déposée au Trésor de Notre-Dame en 1828, dans le reliquaire de J.-P. Famechon où elle surmonte depuis une relique du saint Clou provenant également du trésor de l'ancienne abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Une fois l'authenticité de la relique constatée, une croix de vermeil formée de deux cristaux (bois de la Vraie Croix et lames d'or de l'inscription) et de deux autres dans le pied (pour le saint clou légué aussi par la princesse Palatine à Saint-Germain-des-Près) fut exécutée, et la translation solennelle à Notre-Dame eut lieu le 22 février 1828.
Propriété de l'Etat (?)
Classé au titre objet
1962/12/10 : classé au titre objet
Inv. NDP n°0001, 1a pour le reliquaire de la croix, 1b pour le clou, 1c pour le socle. Serait le numéro 334 de l'Inv. mss 1906 : dans l'armoire n° 26 de la sacristie du Chapitre, une croix en vermeil avec un morceau de la vraie Croix [cit.]. A moins que cette dénomination ne concerne la croix reliquaire Inv. NDP n°3.
Notice rédigée à partir de l'inventaire de Laurent Prades, en charge du patrimoine mobilier de la cathédrale (2015)
Byzance. L'art byzantin dans les collections publiques françaises, Paris, musée du Louvre, 1992-1993
Abbé Roussineau, L'ami de la religion, t. LIV, p.329, 1827 à propos de la spoliation de Saint-Germain-des-Prés. Chanoine L. Raffin, La Croix Palatine, étude historique et descriptive, 1939. Durand, Janninc, La Vraie Croix de la princesse palatine au trésor de Notre-Dame de Paris : observations techniques, in Cahiers archéologiques, n°40, 1992, p. 139-146. Dabrowska-Zawadzka, Elsbieta, La relique du Saint Clou de la Couronne de Pologne aujourd'hui à l'église Notre-Dame de Paris, in Bull. de la Soc. nat. des Antiqu. de France, 1994, p.340-354. Auzas, Pierre-Marie, Notre-Dame de Paris : le trésor, 1989, p. 18. Durand, Jannic, La Vraie Croix de la princesse Palatine au trésor de Notre-Dame de Paris, in Bull. de la Soc. nat. des Antiqu. de France, 1994, p.355-358
Registre du chapitre : 19, 22 février et 13 septembre 1828 et 7 mars 1792. Registres capitulaires, t. V, p242-259 et t. XIII, p. 34-36, 15 avril 1913 : M. Pisani lit un rapport à son Eminence [cardinal Léon-Adolphe Amette] sur le recouvrement des Reliques insignes de Notre-Dame. En 1830 et en février 1831, les sacristies de N. Dame avaient été pillées ; les reliques avaient été mises à l'abri et sauvées pour la plupart, Mgr de Quelen pensa à les sauver en les retirant de N.D. Elles furent transportées dans le plus grand secret, secret confié seulement à trois chanoines au château de la Ctesse de Chantemesle, né de Bussy, à la Croix St Leufroy, dans le diocèse d'Evreux. En 1843, Mgr Affre délégua deux chanoines, M.M. Mourdin et Molinier, pour aller retirer les reliques et les rapporter à Paris. on fit l'ouverture du coffre d'où on sortit 12 paquets numérotés. En voici le contenu [...] 4. La Croix Palatine. 5. La relique du S. Clou qui se place à la bse de la Croix Palatine [...] Cette relique est les précédentes sont encore en la possession du Chapitre [...]. Ces reliques furent remises à Mgr Affre et au Chapitre dans la chapelle archiépiscopale à l'hôtel Chenizot, puis elle furent portées à la Maison des Filles de la Charité rue du bac. Elles furent définitivement rapportées à Notre-Dame en 1852. Correspondance au sujet de la prise de clichés en 1985. Prêt pour l'exposition Byzance.
ARCH. PHOT. (MH63P575, MH63P576, MH63P577, MH63P578, MH63P579, MH63P580, MH63P581, MH63P582, MH63P583)
Dossier individuel
2015
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