Lambris de revêtement
Boiseries
Du cabinet de Buffon
Lambris de revêtement (boiseries) de l'ancien cabinet d'histoire naturelle du Jardin du Roi dit cabinet de Buffon (provenant du cabinet de Bonnier de la Mosson à l'hôtel du Lude, rue Saint-Dominique)
Île-de-France ; Paris (75) ; Paris 5e arrondissement ; 57 rue Cuvier ; Museum national d'Histoire naturelle
75056
Cuvier (rue) 57
Museum national d'Histoire naturelle
PA00088482
Cabinet du roi
Menuiserie
Bois : taillé, assemblé
Ensemble de sept doubles portes avec leurs tympans et leurs parcloses vitrées. Franck Bourdier : <I>Fantastique et inquiétant, le cabinet des animaux desséchés [du cabinet de Bonnier de Mosson à l'hôtel du Lude, rue Saint-Dominique], vaste et très haut de plafond, se réclamait du même goût baroque que le laboratoire. En bois de Hollande verni, supportées par un soubassement galbé, les vitrines étaient surmontées de têtes d'animaux en bois sculpté, garnies de cornes végétales. Le long des glaces s'enlaçaient des serpents, également sculptés. Les dessus de portes étaient l'oeuvre de Jacques de Lajoue, peintre d'architectures imaginaires que Bonnier avait mis alors fort à la mode. Sur la cheminée de marbre et sur la console en bois doré figuraient de curieux berceaux de fleurs et de verdures constitués par un assemblage de cristallisations artificielles. A l'intérieur des armoires, l'on distingue, de gauche à droite, de grands papillons collés sur des cartons blancs, ailes déployés, des petits oiseaux aux vives couleurs montés sur des branches de feuillages et des gorgones marines. Dans les vitrines des soubassements, des minéraux rares, des étoiles de mer, des coquillages, des fossiles. Disséminés un peu partout : des animaux empaillés, des éponges gigantesques, des madrépores. A l'angle de la dernière armoire, une corne de narval, montée sur une tête de bois, reconstitue la licorne fabuleuse.</I>
Dimensions non prises.
Oeuvre restaurée
Ensemble restauré par Patrick Dubois.
18e siècle
1739 ; 1740
Il s'agit des cinq armoires construites et sculptées sous Louis XV pour Bonnier de la Mosson et acquises par Buffon à la vente de cet amateur. Cet ensemble qui n'a d'équivalent qu'à La Rochelle a été démembré au début du siècle. Les boiseries provenant du Cabinet de Bonnier de la Mosson à l'hôtel du Lude, rue Saint-Dominique, construit par Robert de Cotte .Joseph Bonnier de la Mosson avait accumulé d'extraordinaires richesses d'art et de science dans son hôtel de la rue Saint-Dominique, l'hôtel du Lude, disparu aujourd'hui. Bruno Pons indique en 1984 que <I>Les vitrines et les armoires furent ajoutées après coup en superposition d'un décor de boiserie préexistant, semble-t-il comme on peut le distinguer sur les dessins [relevés de Courtonne]. </I> Les dates de 1739 et 1740 portées sur les dessins de Jean-Baptiste Courtonne semblent marquer un certain point d'achèvement des cabinets. Le cabinet Bonnier de la Mosson était un des plus riches cabinets de curiosités du XVIIIe siècle.Cet ensemble fut dispersé en vente publique à sa mort.On sait que les objets du cabinet et les oeuvres d'art qui ornent d'autres salles furent vendus en 1745. Un catalogue conservé à la Bibliothèque nationale (n°V-32663) porte en marge les prix et même souvent le nom des acheteurs. Buffon acheta, pour la somme considérable de 3.000 livres, les boiseries sculptées en chêne de Hollande qui décoraient la salle dite des « animaux desséchés » et les fit remonter au Cabinet du jardin du Roi (Jardin de sPlantes). Puis ces boiseries furent à nouveau déposées à la fin du XIXe siècle. Le cabinet de Buffon a subsisté intact au Museum d'Histoire Naturelle de Paris jusqu'en 1934, époque à laquelle le Bâtiment (remontant à Louis XIII) qui l'abritait, a été détruit pour faire place à des constructions modernes. Les armoires aux serpenteaux provenant du Cabinet de Bonnier de la Mosson furent alors déposées jusqu'au jour ou Jacques Dupont et Jean Feray les ont localisées à proximité du calorifère. Les boiseries sculptées ont été classées au tire des Monuments historiques en 1958. Quant aux quatre dessus de portes de Lajoue, Franck Bourdier indique qu'il n'en reste qu'un seul connu en collection particulière. C'est Yves Laissus, ancien directeur de la bibliothèque centrale du Museum qui entrepris de les faire sortir d'une longue pénitence en 1980. Il fut aidé en cela par Jean Feray, inspecteur des Monuments historiques et par Michel Gallet, conservateur des antiquités et objets d'art de Paris. Cinq années de collaborations et de négociations aboutirent à la reconstitution des boiseries dans ce qui était alors la salle de conférence de la bibliothèque et à leur accesssibilité au public en 1996.
Propriété de l'Etat
Classé au titre objet
1958/10/28 : classé au titre objet
Boiseries.
Pons, Bruno, L'hôtel du Lude puis Bonnier de la Mosson puis De Grimberghem..., in cat. exp. Le faubourg Saint-Germain : La rue Saint-Dominique, hôtels et amateurs, org. par la délégation à l'action artistique de la ville de Paris et la Société d'histoire et d'archéologie du VIIe arrondissement, Paris, Musée Rodin, 1984, p.150-161 (sources et bibliographie de référence) ; Bourdier, Franck, Le Fastueux cabinet de Bonnier de la Mosson, in Connaissance des arts, n°59, août 1959, p.52-59 ; Bourdier, Franck, Le Cabinet d'histoire naturelle du Museum, in Sciences et l'enseignement des sciences, revue française des Sciences et des Techniques, numéro 18, mars-avril 1962 ; Dézallier d'Argenville, L'Histoire naturelle éclairée dans une de ses parties : la Lithologie et la Conchyliologie, Paris, 1742 (Chapitre X : Des plus fameux cabinets d'Europe touchant l'Histoire naturelle), p.198-200 ; Catalogue raisonné d'une collection considérable de diverses curiosités en tous genres contenues dans les cabinets de feu Monsieur Bonnier de la Mosson, Bailly et Captaine des Chasses de la Varenne des Thuilleries & ancien Colonel du Regiment Dauphin par E. F. Gersaint
Cabinet de Bonnier de la Mosson par Courtonne, Jean-Baptiste (1712-1781) : Relevé par Courtonne des décors d'armoires et d'étagères qu'il réalisa pour le collectionneur Bonnier de La Mosson dans son hôtel de la rue Saint-Dominique (l'hôtel du Lude construit par Robert de Cotte), 1739 ; MAP 80/38/18 (AOA169)
DOM
Dossier individuel