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tableau : Abraham et les trois anges (et son cadre)

Désignation

Dénomination de l'objet

Tableau

Titre courant

Tableau : Abraham et les trois anges (et son cadre)

Localisation

Localisation

Île-de-France ; Seine-et-Marne (77) ; Vert-Saint-Denis ; église Saint-Pierre

N° INSEE de la commune au moment de la protection

77495

Canton

Mée-sur-Seine (Le)

Nom de l'édifice

Église Saint-Pierre

Référence Mérimée de l'édifice

PA00087316

Description

Catégorie technique

Peinture

Matériaux et techniques d'interventions

Toile (support) : peinture à l'huile

Description de l'iconographie

Galimard décrit le tableau ainsi en 1849 : M. Murat a représenté Abraham et les Anges. Cette composition brille par sa simplicité ; il y a une parfaite harmonie de lignes ; seulement, nous reprocherons à l'artiste de manquer d'unité dans le clair-obscur ; l'ombre portée sur deux anges empêche le parti-pris et nuit au beau caractère de cette scène ; surtout lorsqu'on est à une grande distance. C'est peut-être un sacrifice que M. Murat a cru devoir faire pour produire plus d'effet, mais cet artiste est trop savant dans son art pour ignorer que les beaux sujets de la Bible sont soumis à d'autres conditions que les tableaux de genre. Dans le fond, on remarque une figure de femme du plus beau geste et d'une bien grande tournure. L'artiste a axé sa représentation sur le triangle rectange formé par le personnage (Yahvé ?) assis et Abraham presque totalement allongé sur le sol. Les deux anges debout derrière ce groupe forment le sommet d'un second triangle dont le côté droit passe au sommet de l'enfant apportant la cruche d'eau et le gauche le long des reins d'Abraham. La masse semble de l'arbre au large tronc dont les feuilles semblent curieusement être celles d'un érable, est contrbalancée à gauche par la luminosité du paysage où se dressent plusieurs palmiers et la masse claire d'une fontaine maçonnée où une femme vient remplir des cruches. Fréquemment, dans cette scène, c'est Sarah qui apparaît comme personnage féminin annexe, et il ne serait pas impossible qu'ici Murat ait voulu évoquer le jeune Ismaël alros âgé de treize ans et sa mère Agar dont Murat avait représenté l'exil dans le désert en 1842. Les tonalités utilisées par l'artiste sont, hormis l'arbre et l'ombre qu'il projette, claires et chaudes dans une dominante de beiges d'ocres jaunes et rouges éteints où seul le bleu du ciel tranche par sa couleur froide néanmoins assez éteinte.

Dimensions normalisées

H = 159 ; l = 227,5 ; la = 5

Précisions sur l'inscription

Date, inscription concernant l'auteur (peint, sur l'oeuvre). En bas à gauche : J. Murat 1849.

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Siècle de création

2e quart 19e siècle

Année de création

1849

Description historique

Jean-Gilbert Murat (La Pisseloche, hameau de Felletin, 16 septembre 1807 - Paris, 25 septembre 1863) est né en Creuse et nous ne possédons aucun renseignement sur sa jeunesse, ses études ou ses premiers pas dans le dessin et la peinture. Nous le retrouvons, dès l'âge de quinze ans, élvèe de Jean-Baptiste Regnault et de Merry-Joseph Blondel à l'école des Beaux-Arts de Paris où il entra le 4 octobre 1822. En 1830, il reçut le prix Delatour et exposa pour la première fois au Salon en 1831 : il y figura régulièrement ainsi qu'à l'exposition universelle de 1855. Il fut second prix de Rome en 1836 et premier grand prix l'année suivante. il reçut ensuite une seconde médaille au Salon de 1842 pour Agar dans le désert (musée de la Sénatorerie de Guéret), suite iconographique logique de l'oeuvre ici présentée, puis une première médaille, en 1844, poru Les Lamentations de Jérémie (Saint-Léonard-de-Noblat, Haute-Vienne, église Saint-léonard, classé au titre des Monuments historiques le 26 septembre 2000). Il se spécialisa tout au long de sa carrière dans la peinture d'histoire et religieuse décorant entre autres la chapelle Sainte-Madeleine de l'église Saint-Séverin de Paris et effectuant plusieurs portraits pour le musée d'histoire de France de Versailles. Il semble avoir été ensuite malade et ne plus guère avoir peint, jusqu'à son décès à l'âge de 56 ans. Abraham et les trois anges fut présenté au SAlon de 1849 sous le n° 1526. L'artiste reprend ici le thème de l'apparition de Mambré (Gn 18, 9-14). Ce site était une chênaie (ou l'emplacement d'un seul chêne ombreux) dotée d'un point d'eau, choisie par Abraham pour élever un autel à Yahvé et y établir son camp principal en Canaan (à trois kilomètres au nord de l'actuelle Hébron). Lorsque Abraham reçut la visite des trois hommes, il reconnut la présence de son Dieu en leur sein et celle de dexu anges ; ils lui annoncèrent la naissance prochaine d'Isaac et la destruction de Sodome. Beaucoup de pères de l'Eglise virent dans cet épisode une annonce du mystère de la Trinité et les théologiens du Moyen Age y décelèrent la préfiguration du lavement des pieds des apôtres par le Christ. Ce n'est pas ce dernier épisode qui retint l'attention des artistes, mais souvent le repas proprement dit offert par le patriarche comme chez Gérard de Lairesse ou l'Adoration par Abraham de son Dieu qu'il a reconnu comme chez Tiepolo. Néanmoins, certains artistes comme Jean Restout représentèrent cet épisode. Ce dernier fut d'ailleurs le sujet du concours d'esquisses de l'Ecole nationale des beaux-arts en 1854 qui vit une seconde médaille décernée à E.-A. Dupont (1831-1857) et une troisièmre à J.-J. Lefebvre (1834-1911) qui semblent bien tous deux avoir eu en mémoire le tableau de Murat présenté au Salon cinq ans auparavant. En 1854, ce thème fut également celui du concours du prix de Rome remporté par Félix Giacomotti (1828-1909) (Thierry Zimmer).

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Typologie de la protection

Classé au titre objet

Date et typologie de la protection

2016/01/21 : classé au titre objet

Précisions sur la protection

Inscrit le 10/08/2012. Commission départementale des objets mobiliers le 20/06/2012. Commission nationale des monuments historiques le 21/10/2014.

Référence(s) de publication(s)

Hugon, Henri, La Creuse au Salon de Paris de 1790 à 1889. Un siècle de Chronique d'art, dans Mémoires de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, XXII, Imprimerie Betoulle, J. Lecante, Guéret, 1923, p.43-44 ; Vigne, Georges (dir.), Les élèves d'Ingres, cat. exp., musée Ingres-Montauban, 8 octobre 1999 - 2 janvier 2000, musée des Beaux-Arts et d'Archéologie-Besançon, 29 janvier - 8 mai 2000, Musée Ingres, Montauban, 1999, p.153-156 ; Galimard, Auguste, Examen du Salon de 1849, Paris, 1849, p.35-36 ; Gérard, André-Marie, Dictionnaire de la Bible, collection Bouquins, Paris, Robert Laffont, 1989, p.852.

Sources d'archives et bases de données de référence

Fiche rédigée par Thierry Zimmer dans la base CAOA Ariane 77 (77AOA5181).

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel

tableau : Abraham et les trois anges
tableau : Abraham et les trois anges
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