Retable
Retable : L'Annonciation, la Vierge en majesté tenant l'Enfant, le Baptême du Christ
Île-de-France ; Yvelines (78) ; Carrières-sur-Seine ; église paroissiale Saint-Jean-Baptiste
78124
Houilles
Église paroissiale Saint-Jean-Baptiste
Lieu de déplacement : Île-de-France, 75, Paris, musée du Louvre
Sculpture
Pierre : taillé ; calcaire lutétien ; calcaire : polychromé
Calcaire lutétien provenant de Paris ou d'une carrière au sud-est de Paris (analyse d'Annie Blanc et Lise Leroux, LRMH).
Le retable de Carrières reprend d'un côté le format allongé des devants d'autel ce qui permet une iconographie abondante et narrative, qui se déploie ici notamment dans le cadre des scènes latérales. D'autre part, il présente au centre une image de la Vierge en majesté, mise en valeur par sa taille plus importante que les autres figures, par le surhaussement de l'arcade qui la coiffe et par le détachement des deux colonnettes qui l'encadrent, lesquelles forment ainsi, avec l'arc supérieur, une manière de baldaquin. Tous ces traits évoquent les statues de culte posées auparavant et à la même époque sur les autels. Cette image centrale exprime à elle seule le dogme central de l'Incarnation, mais les scènes latérales enrichissent le discours iconographique, en rappelant d'un côté que le "oui" de la Vierge au moment de l'Annonciation a participé à l'accomplissement du salut et, de l'autre, que la paroile de Dieu a proclamé, au jour du baptême du Christ : "Celui-ci est mon fils bien aimé" (Mt, III, 17). (P.-Y. Le Pogam, Les Premiers retables XIIe - début XVe s. : une mise en scène du sacré, 2009, p. 34 sqq)
H = 90,6 ; l = 184 ; pr = 19.5
Oeuvre restaurée
Oeuvre restaurée (voir article publié dans Technè, p. 73-77 par Agnès Cascio, Stéphanie Deschamps-Tan, Pierre-Yves Le Pogam : "Le retable de Carrières-sur-Seine : études des vestiges d'une riche polychromie du XIIe siècle".
12e siècle
Ce retable a été découvert fortuitement en 1838, lors de travaux dans l'église de Carrières-sur-Seine. Les ouvriers mutilèrent accidentellement les parties les plus saillantes, ce qui explique les manques actuels (comme le visage du Christ dans le Baptême), dans une oeuvre par ailleurs remarquablement conservée. Les trois blocs furent ensuite oubliés pendant quelques années, avant d'être vendus illégalement par le curé à un antiquaire parisien, Pierre Joyaux. Cependant, l'oeuvre fut restituée à la communauté paroissiale suite au procès mené par l'Etat, mais suscité par les amateurs et archéologues les plus célèbres de l'époque (Didron, Guilhermy, Viollet-le-Duc). En 1915, de manière légale cette fois, la fabrique paroissiale, propriétaire de l'oeuvre, décida de s'en dessaisir et vendit le retable au musée du Louvre. On a parfois élévé des objections sur l'identification de l'oeuvre comme un retable. Ces réserves sont infondées, car la typologie de l'oeuvre relève pleinement de la catégorie des retables, notamment à cause de la partie centrale surhaussée. Le retable de Carrières est donc l'un des plus anciens exemples de retable conservés, voire le premier si l'on ne tient pas compte du cas litigieux du retable du musée de Luxembourg. [...] " (P.-Y. Le Pogam, Les Premiers retables XIIe - début XVe s. : une mise en scène du sacré, 2009, p. 34 sqq)
Propriété de l'État
Classé au titre immeuble
1862 : classé au titre immeuble
Edifice classé sur la liste de 1862. Provenance : Carrière sur-Seine (autrefois, Carrières-Saint-Denis, Yvelines) ; Paris, commerce d'art (Joyau), octobre 1845 ; restitué à l'église en 1848 ; acquis par le musée du Louvre en 1915 (dép. des Sculptures, RF 1612).
RF 1612
DOM
Dossier individuel
75056