Chasuble ; étole de clerc
De Madame La Dauphine
Chasuble et étole dites de Madame La Dauphine
Île-de-France ; Yvelines (78) ; Versailles ; cathédrale Saint-Louis
78646
Cathédrale Saint-Louis
PA00087667
Tissu ; broderie
Tissu uni (rouge) : brodé ; fil métal : argent, doré ; perle
Chasuble de forme française et étole taillées dans un tissu de velours de soie rouge brodé de motifs en bandes verticales en fils d'argent doré. S'enroulant autour d'une tige, des couronnes tressées terminées par des boules alternent avec des étamines, la taille dégradée des boules apporte le relief à ce motif dans un effet d'ensemble dynamique. A l'arrière, la guirlande se rétrécit au niveau des épaules. Cette diminution peut confirmer la tradition selon laquelle le tissu d'origine serait une traîne, aillant agrémenté une robe de cour. Un autre motif très fin de feuillage rempli de perles, a peut-être été brodé par les soeurs pour faire le raccord entre les deux pièces de tissu. On perçoit d'ailleurs une certaine gêne à adapter le tissu à cette nouvelle forme, en conservant le plus possible de broderie, tout en la recouvrant d'une dentelle d'argent aux fuseaux de qualité et d'une colombe, pour marquer le caractère désormais liturgique du vêtement. Inscription au revers.
Inscription
Inscription brodée au revers : Fait du manteau de Mme la Dauphine fille de Louis XVI.
19e siècle
Selon la tradition, cette chasuble serait taillée dans un vêtement ayant appartenu à la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Marie-Thérèse-Charlotte de France (1778-1851). Devenue par mariage duchesse d'Angoulême, elle aurait donné à la vicomtesse d'Agoult, lors de son départ en exil en 1830, sa robe de cour pour la transformer en vêtement liturgique. Anne-Charlotte-Henriette de Choisy, vicomtesse d'Agoult était en effet dame d'atours de la duchesse d'Angoulême. La chasuble a été conservée par les chanoinesses de Saint Augustin du Couvent des Oiseaux à Paris, a été déposé au diocèse lors du départ de cette communauté en 2010, de l'école de Verneuil-sur-Seine. Dans le portrait peint par Alexandre-François Caminade en 1827 (conservé au château de Versailles), la duchesse porte ce type de robe de cour à traîne. Le motif brodé de lame et lame guillochée sur rembourrage a été rapproché d'échantillons de broderie réalisés pour l'impératrice Joséphine conservés au musée des Arts Décoratifs par Véronique Belloir (musée Galliera) qui confirme la datation proposée par Danièle Veron-Denise, autour de 1820.
Propriété d'une association diocésaine
Classé au titre objet
2015/07/06 : classé au titre objet
Arrêté de classement n° 051. Commission départementale des objets mobiliers 11/12/2014. Commission nationale des monuments historiques 27/01/2015. Inscrit au titre objet le 09/02/2015. Propriété de l'association diocésaine de Versailles.
Marie-Hélène Didier (conservateur des Monuments Historiques d'Île-de-France) ; Catherine Crnokrak (conservateur des antiquités et objets d'art des Yvelines) ; Laura Arnaud (conservation des antiquités et objets d'art des Yvelines) ; annales du couvent des Oiseaux, documentation transmise par soeur Marie-Claire Tihon
Dossier individuel