Tableau
Tableau : Saint Jérôme
Île-de-France ; Yvelines (78) ; Magny-les-Hameaux ; église Saint-Germain-de-Paris
78356
Maurepas
Église Saint-Germain-de-Paris
IA00027630
Peinture
Toile (support) : peinture à l'huile
Huile sur toile (toile de lin d'épaisseur moyenne), préparation rougeâtre, couche picturale lisse sans empâtement, cadre en tilleul sculpté et doré de la seconde moitié du XIXe siècle (hors classement).
Portrait ; saint Jérôme au désert ; à mi-corps ; Christ en croix ; crâne
Saint Jérôme au désert, portraituré à mi-corps, contemple avec ferveur le Christ sur la croix, crucifix qu'il tient de la main droite, supportée par un crâne, et porte un pierre à sa poitrine de la main gauche.
H = 118 ; la = 95
Oeuvre restaurée
Tableau anciennement rentoilé à la colle. Tableau et cadre restaurés de novembre 2012 à juin 2013 par Michel Huet (traitement du support, rentoilage à la cire-résine, changement du châssis), Marie-Paule Barrat (traitement de la couche picturale) et Jean-Pierre Galopin (dorure et cadre).
Reni Guido (atelier)
1er quart 17e siècle
Tableau attribué à Guido Reni (1575-1642) et son atelier. Les circonstances de la découverte : la restauration de l'oeuvre. Ce tableau, accroché très en hauteur dans l'église paroissiale, est repéré en 2007 à l'occasion d'une visite de recensement des objets dignes d'intérêt. Ne pouvant bénéficier à l'époque d'un examen approfondi, il est à l'époque considéré comme une copie de grande qualité du XIXe siècle de l'oeuvre exécutée vers 1624-1625 par Guido Reni et conservée à la National Gallery de Londres. C'est à l'occasion de sa restauration en 2012 que l'ancienneté de cette peinture est évoquée pour la première fois par les restaurateurs, après qu'ils aient eu accès au revers de l'oeuvre et surtout à sa toile originale dégagée de l'ancien renfort qui la masquait jusqu'alors. Si la provenance de cette oeuvre n'est pas connue, plusieurs hypothèses pourraient expliquer son arrivée dans l'église de Magny avant le début du XXe siècle (l'oeuvre est mentionnée dans l'inventaire des objets de l'église, réalisé à la suite de la séparation des Eglises et de l'Etat en 1905) : celle d'une donation faite au XIXe siècle par un riche collectionneur de la commune ou celle d'une donation plus ancienne, en relation directe avec le milieu janséniste et les Solitaires présents dans l'abbaye de Port-Royal-des-Champs située à quelques kilomètres de là. Cette dernière hypothèse, qui paraît au premier abord la plus séduisante au regard de l'iconographie de l'oeuvre - le choix de figurer saint Jérôme, ermite ascète et contemplatif, retiré dans le désert de Chalcis (Syrie), méditant les Ecritures - n'est pas sans rappeler la retraite d'illustres Solitaires de Port-Royal-des-Champs, tels que Robert Arnauld d'Andilly, qui installés dans l'ancienne abbaye des religieuses, se livrent à des travaux d'érudition, à la traduction des Pères de l'Eglise et à la réécriture de la vie des saints. Attribution : il est indéniable qu'un grand nombre de traits communs rapprochent fortement l'oeuvre de Magny-Les-hameaux de l'oeuvre anglaise, aussi considérée comme une copie de Reni jusqu'à sa restauration au milieu des années 1980. On y retrouve ce qui fait l'intensité et le réalisme tant appréciés en France chez les maîtres italiens du XVIIe siècle, et que Reni maîtrise à la perfection. Ainsi, dans la représentation du saint, père de l'Eglise et traducteur de la Bible en latin, le pathos marquant le visage est accentué par la bouche ouverte - que l'on remarque aussi sur le Moïse et les tables de la Loi (Rome, Galerie Borghèse) peint par Reni dans les mêmes années 1624-1625 - et l'usage savant de la lumière traitée en clair-obscur. Le modèle puissant de la figure émerge alors d'un fond sombre grâce à la mise en place d'un drapé rouge souvent employé par le peintre dans ses compositions. Pour autant, si la conception des oeuvres sous le monopole de Reni, qui en réalise probablement le modèle initial, rares sont les oeuvres entièrement autographes. En effet, son atelier, comme celui de la plupart des artistes, est très fréquenté, et la présence de nombreux élèves et assistants rend difficile l'établissement de la paternité de toutes les peintures qui en sont issues, d'autant plus que les interventions du maître peuvent être de qualité et de nature très variées en fonction des oeuvres. C'est sans doute pourquoi l'attribution du tableau de Magny est prudemment proposée par Daniele Benati, professeur en histoire de l'art moderne à l'université Alama Mater de Bologne, sous la forme Guido Reni et atelier.
Propriété de la commune
Classé au titre objet
2015/07/06 : classé au titre objet
Arrêté de classement n° 053. Commission départementale des objets mobiliers 11/12/2014. Commission nationale des monuments historiques 27/01/2015. Inscrit au titre objet le 09/02/2015.
Salvy, Gérard-Julien, Guido Reni, collection Maîtres de l'Art, Gallimard, Paris, 2001.
Marie-Hélène Didier (conservateur des Monuments Historiques d'Île-de-France) ; Cécile Garguelle-Hébert (conservateur des antiquités et objets d'art des Yvelines) ; documentation peinture du musée du Louvre ; archives départementales des Yvelines (1V 308)
Dossier individuel