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Plateforme ouverte du patrimoine

reliquaire de la Passion

Désignation

Dénomination de l'objet

Reliquaire

Appellation d'usage

De la Passion

Titre courant

Reliquaire de la Passion

Localisation

Localisation

Île-de-France ; Yvelines (78) ; Saint-Cyr-l'Ecole ; église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte

N° INSEE de la commune au moment de la protection

78545

Canton

Saint-Cyr-l'Ecole

Nom de l'édifice

Église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte

Description

Catégorie technique

Orfèvrerie ; sculpture

Matériaux et techniques d'interventions

Argent : découpé, gravé ; bois : taillé, doré ; bronze : doré ; porphyre ; cornaline ; or ; onyx ; émail ; émeraude ; diamant ; cuivre ; papier : doré

Description matérielle

Reliquaire en bois doré avec une plaque en argent découpée à jour et gravée et trois bijoux-reliquaires (colonne de la flagellation en bronze doré, portant une inscription et contenant deux fragments de porphyre, camée en cornaline, monté dans un médaillon en or, figurant la Vierge de l'Immaculée Conception et portant au revers une relique de la Vraie Croix, intaille en onyx figurant une Vierge de Pitié portant la relique de la Sainte Tunique ; les reliques sont authentifiées par un cachet dont les armoiries ne sont plus identifiables), émail, cornaline, onyx, émeraudes, diamant, cuivre, porphyre, papier doré. Le travail de sculpture du bois est de qualité (son exécution est si fine que l'on peut avoir l'illusion qu'il est fait de métal), l'ornementation en est chargée : godrons sur la base, frises de feuillages, résille de fleurs, et motif en lambrequins portant des fleurs de lys. La monstrance contient une plaque en métal découpé qui sert de support à trois reliques de la Passion : la croix, la colonne de la flagellation et la tunique. Au centre : une colonne en cuivre (?) contient deux fragments de porphyre ; de part et d'autre sont suspendus des bijoux : un camée figurant la Vierge de l'Immaculée Conception porte au revers une relique de la croix ; une intaille figurant une Vierge de Pitié porte celle de la tunique. Les reliques sont authentifiées par un cachet dont les armoiries ne sont plus identifiables, hormis une couronne et un chapeau de cardinal. La plaque a été manifestement conçue pour la présentation de ces reliquaires de forme disparate : les volutes sont systématiquement organisées autour de la colonne qu'elles enserrent à partir de deux coquilles, et le cercle des bijoux est conçu pour compenser la différence de leur dimension. Ainsi le pourtour du médaillon ovale est orné d'un motif de bâtons brisés d'émail rouge et vert. Quatre trous étaient prévus pour les anneaux de suspension qui n'existent plus, le maintien étant assuré par du fil de fer. Une marque usée, illisible à l'oeil nu, apparaît sous le cordon du cachet enroulé autour de la base de la colonne. L'intaille, en onyx, présente quatre attaches arrasées à l'arrière qui font penser à la réutilisation d'une broche.

Indexation iconographique normalisée

Colonne ; Immaculée Conception ; Vierge de Pitié ; ornementation

Dimensions normalisées

H = 58 (avec la croix sommitale) ; d = 37 (grand diamètre de la base ovale) ; d = 20 (petit diamètre de la base ovale) ; h = 15 ; la = 29 (monstrance) ; h = 12 ; la = 17 (plaque d'argent)

État de conservation (normalisé)

Bon état

Précisions sur l'état de conservation

Objet réparé à deux reprises vers 1900 et en 1950. Dorure moderne.

Inscription

Inscription ; cachet ; armoiries

Précisions sur l'inscription

Armoiries (non identifiables) : une couronne et un chapeau de cardinal.

Historique

Lieu de création

Lieu d'exécution : Île-de-France, 75, Paris

Siècle de création

17e siècle ; 1er quart 18e siècle

Description historique

Reliquaire réalisé dans un atelier parisien au début du XVIIIe siècle ; les bijoux-reliquaires qu'il contient datent du XVIIe siècle. Une datation plus précise, par le style, de 1650-1660 pour le bijou en cornaline, ainsi que la provenance d'un atelier parisien ont été proposées par Yves Carlier du Département des Ressources Documentaires du château de Versailles. Une datation plus haute peut-être envisagée pour le bijou en onyx dont les éléments en barrette sertis d'émeraudes et de diamants taillés en table sont caractéristiques du début du XVIIe siècle, selon Michèle Bimbenet-Privat, chef du Département des Objets d'Art du musée du Louvre. Historique : l'objet était connu localement, il figure dans l'ouvrage de la société historique sur la commune paru en 2013, avec mention d'une appartenance à Anne d'Autriche, don de Louis XIV à la Maison royale de Saint-Cyr, qui est reprise d'un inventaire des objets du culte de la paroisse, commandé par l'évêché en 1933. Les seuls objets figurant dans les listes de 1793 comme devant être donnés à la paroisse sont trois tableaux. Le reliquaire figure dans l'inventaire du 5 mars 1906 de l'église paroissiale Saint-Cyr-Sainte-Julitte au n° 31. L'affirmation du curé sur la présence du reliquaire dans le presbytère correspond à la période ou le culte y était provisoirement célébré, en 1894, lors de la reconstruction de l'église paroissiale, fermée pour vétusté. La nouvelle église a disparu dans le bombardement de 1944. Dans l'église paroissiale actuelle, construite en béton en 1962, il n'y a pas d'objets anciens. Le reliquaire ne figure pas dans l'évaluation des objets en vue des réparations des dommages de guerre dans laquelle sont signalés par ailleurs des chandeliers en cuivre et des ornements provenant de l'Ecole Royale. Il aurait, selon la tradition orale, été à nouveau sorti du presbytère pour être réparé vers 1950, à M. Chenu, père, menuisier à Saint-Cyr. La provenance supposée de la Maison Royale de Saint-Cyr a pu être confirmée par une recherche documentaire dans le fonds des Archives départementales. Aucune mention de l'objet comme tel n'a pu être trouvée, ni dans les visites de la Maison Royale, ni dans les inventaires révolutionnaires. S'attachant surtout aux châsses précieuses des différents saints comme saint Candide ou Dieudonné, offerts par le pape, ces documents mentionnent trois reliquaires de la croix amis aucun ne signale une relique de la colonne ni un reliquaire associant trois reliques de la Passion. C'est dans le Recueil des titres concernant le spirituel que l'on peut identifier l'un des éléments de ce reliquaire, dans la relation du prélèvement d'un fragment de croix à Rome en 1703 inséré dans un reliquaire d'or de figure ovale fermé d'un côté d'un cristal de roche, et de l'autre d'une agathe environnée de diamans, et d'émeraudes, sur laquelle est gravée une image de piété ainsi que de son envoi à Louis XIV, donnant pouvoir de plus à sadite majesté de garder ledit reliquaire, ou de le donner à d'autres, et de l'exposer à la vénération publique des fidels en telle Eglise, ou oratoire qu'il luy plaira... La description de l'écrin dans lequel est mise en place la relique est suffisamment précise pour y reconnaître le médaillon de la Vierge de Pitié, toutefois cela implique une intervention des reliques. Cette dernière expliquerait le caractère, typique du XIXe siècle, des inscriptions désignant les reliques. On sait par ailleurs qu'un certain nombre d'objets a pu être soustrait à la fonte ou à la vente en 1793. Ainsi, trois reliquaires, emportés lors de la dispersion des pensionnaires et des dames sont actuellement conservés au trésor de la cathédrale d'Orléans. Le bijou qui a servi de support à la relique de la croix aurait ainsi été offert à Madame de Maintenon en 1703 pour qu'elle puisse porter cette dernière sur elle. On peut par conséquent supposer une date assez tardive pour la présentation des trois reliques ensemble : soit à l'initiative de Françoise d'Aubigné elle-même après la mort du roi, pour rassembler les reliques qu'il lui avait offertes, soit, en souvenir d'elle, par la communauté qui a longtemps fait de sa chambre un lieu de mémoire.

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Typologie de la protection

Classé au titre objet

Date et typologie de la protection

2015/07/06 : classé au titre objet

Précisions sur la protection

Arrêté de classement n° 055. Commission départementale des objets mobiliers 11/12/2014. Commission nationale des monuments historiques 27/01/2015. Inscrit au titre objet le 09/02/2015.

Référence(s) de publication(s)

Milhiet, J.-J., Les demoiselles de Saint-Cyr, maison royale d'éducation, 1686-1793, catalogue de l'exposition aux Archives départementales des Yvelines, 6 février-2 mai 1999, Somogy. ; Chenu, G., Rose, J., Histoire de Saint-Cyr à travers sa paroisse, de l'origine à nos jours, association de Saint-Cryr, 2013.

Sources d'archives et bases de données de référence

Marie-Hélène Didier (conservateur des Monuments Historiques d'Île-de-France) ; Catherine Crnokrak (conservateur des antiquités et objets d'art des Yvelines) ; Archives départementales des Yvelines : fonds de Saint-Cyr, Recueil des titres concernant le spirituel, D 105, pp. 262-263 ; série 1 V inventaire de 1906

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel