Ponton ; embarcadère
Ponton-embarcadère
Hirondelle le bien gagné ; Hirondelle-le-bien-gagné ; Hirondelle le bien-gagné
Ponton-embarcadère : Hirondelle le bien gagné
Île-de-France ; Yvelines (78) ; Conflans-Sainte-Honorine
78172
Patrimoine fluvial
2e moitié 19e siècle
1873 ; 1886
Pour comprendre l'histoire et l'intérêt de ce ponton, il faut se tourner vers les bateaux de passagers qui circulaient sur la Seine dans le dernier quart du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Ces navires effectuaient un tranport de voyageurs sur le fleuve. Afin qu'ils puissent accoster et assurer l'embarquement et le débarquement des passagers, des pontons étaient installés à intervalles plus ou moins réguliers. Bateau-mouche est le vocable populaire qui est donné en région parisienne aux bateaux à vapeur assurant ce service. La première entreprise, la Compagnie des bateaux-omnibus est créée par Emile Plasson en 1867. En 1873, apparaît un concurrent, la Compagnie des Hirondelles parisiennes. Chacune de ces entreprises a besoin de pontons pour effectuer les opérations de transbordement des passagers. En 1883, naît un troisième exploitant, la Compagnie des bateaux-express, montrant la vitalité du trafic de voyageurs sur la Seine. Trois ans plus tard, les trois sociétés fusionnent sous le nom de Compagnie générale des bateaux parisiens qui survivra jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Les pontons-débarcadères font partie du paysage parisien, l'apogée de ce mode de transport se situant vers 1900. Les documents photographiques d'époque montrent la présence assez envahissante de la publicité sur les édicules, les passerelles et les bastingages des bateaux-mouches. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, certaines lignes de chemin de fer font faillite et on constate la revanche du transport fluvial sur le rail. Le nombre de pontons entre Charenton et Suresnes était de quatre-vingt-treize. La Compagnie des Hirondelles parisiennes possédait avant la fusion de 1886, dix pontons à Paris et six autres sur la Marne. Le ponton du type amarré (et non fixe) Hirondelle le bien-gagné appartenait à cette entreprise. Il a été construit entre 1873 et 1886, date de la fusion des trois société. Il est en acier riveté. Il comprend une cale qui a été transformée en espace habitable de 100 m2 ; un pont et une terrasse couverte, correspondant à l'endroit où embarquaient les passagers et la salle d'attente, d'une superficie de 32 m2 qui est, à présent, un salon. Les rares éléments de décor ont été conservés. Certaines fenêtres ont été changées mais sans modification des dimensions. Le logement du pontonnier, transformé en cuisine, a conservé tous ses aménagements. Les structures métalliques de ces deux pièces sont parfaitement conservées ; les lambrequins sont encore présents ainsi que les poteaux et les assemblages métalliques. L'embarcadère a conservé ses grilles de protection mais elles ont perdu la partie coulissante qui permettait d'interdire aux retardataires d'embarquer. Le guichet où le pontonnier délivrait les billets est un peu altéré mais a été pour l'essentiel conservé. La cale est en moins bon état. Elle est aujourd'hui divisée en trois parties : une partie débarras, une partie bureau-bibliothèque et une partie salle de bain. On ne connaît pas le lieu d'amarrage d'origine de ce ponton. On sait seulement qu'après 1911, il a été déplacé à Andrésy. Ce déplacement correspond à l'époque où la Compagnie générale des bateaux parisiens s'est spécialisée dans le remorquage. Il a alors servi de ponton de service ou d'atelier flottant. On ne sait que peu de choses sur son sort ultérieur jusqu'en 1995, année où il est acheté par un particulier qui fait installer une double-coque en raison de l'usure des tôles d'origine. D'après L. Roblin, il serait l'un des derniers vestiges des bateaux-mouches naviguant sur la Seine et la Marne au tournant du 20e siècle.
Propriété privée
Classé au titre objet
2015/07/06 : classé au titre objet
Laurent Roblin, Des bateaux-mouches aux bateaux-bus en Ile-de-France, Cahiers de la Batellerie.
Dossier individuel