Monument funéraire
Monument sépulcral
De saint Junien
Monument funéraire (monument sépulcral) de saint Junien
Nouvelle-Aquitaine ; Haute-Vienne (87) ; Saint-Junien ; collégiale Saint-Junien
87154
Anciennement région de : Limousin
Saint-Junien
Collégiale Saint-Junien
PA00100454
En ville
4e travée du choeur
Sculpture
Calcaire : taillé ; plâtre ; bois ; fer : forgé
Le monument sépulcral est de forme rectangulaire, réalisé dans du calcaire fin de La Rochefoucauld. Il est sculpté à l'est ainsi que sur les deux tiers de ses grands côtés. La partie ouest est en plâtre nu. Il comporte une plinthe et il est posé sur un socle en granite taillé. Au centre de la partie en calcaire du côté sud est ménagée une porte cintrée à double battant en bois, renforcée par de grosses ferrures. Trois languettes en fer forgé servent à maintenir la porte fermée au moyen de deux cadenas, d'une serrure et d'une seconde placée dans la pierre. Le dessus du monument comporte, vers l'est, deux éléments coniques très aigus en fer.
Ornementation (à palmette, à perle, à pomme de pin, à rinceau, à médaillon, à arcature, à colonnette, chapiteau) ; acrotère ; Christ glorieux (le Tétramorphe, mandorle) ; ange ; Agneau de Dieu (croix grecque) ; Vieillards de l'Apocalypse ; Vierge à l'Enfant (assis, auréole, lys, Enfant Jésus : sceptre : ?, mandorle : ange)
Un glacis décoré de palmettes aux tiges entrelacées et un bandeau bordé de perles entourent la dalle plate du couvercle. Une pomme de pin surgit au milieu du glacis de la face nord (celle du sud a été brisée) et les coins orientaux se relèvent comme des acrotères. Face est : le Christ glorieux est assis dans une mandorle inscrite dans un rectangle dont le Tétramorphe occupe les écoinçons. Le Christ au nimbe crucifère bénit de la main droite et tient un livre de l'autre. Deux bandes verticale- s encadrent le panneau : chacune sur fond de rinceaux montre sept médaillon- s circulaires avec des bustes d'anges. Face sud : au-dessous de la porte, deux anges en posture contournée soutiennent un disque à bordure perlée où se détache l'Agneau de Dieu en avant d'une croix grecque. Douze Vieillards de l'Apocalypse trônent sous des arcatures superposées en deux rangs de part et d'autre (ornementation extrêmement riche : colonnettes, chapiteaux, et bandes qui divisent le panneau sont guillochés de divers motifs ; de petites architectures surmontent les arcs). Les Vieillards couronnés portent une viole et un sceptre terminé par une boule. Le centre de la face nord représente la Vierge à l'Enfant au centre d'une mandorle supportée par quatre anges. La Vierge assise sur un coussin est nimbée, elle tient un lys dans la main droite et retient l'Enfant de l'autre. Ce dernier, également nimbé, est debout sur le genou gauche de la Vierge et tient un sceptre (?) dans la main gauche. De part et d'autre sont répartis douze autres Vieillards de l'Apocalypse, dans le même décor que ceux de la face sud.
H = 132,5 ; l = 272,6 ; la = 84 (Plinthe en calcaire : l = 289, la = 98) ; Socle en granite : h = 16. Partie sculptée sur les grands côtés : l = 185. Porte : h = 51,3 ; battant gauche : la = 23,4 ; battant droit : la = 22,1. Mandorle de la Vierge à l'Enfant : h = 72, la = 42
Oeuvre complétée
Oeuvre complétée : par l'ajout de la partie en plâtre du côté ouest.
Inscription
Inscription gravée au revers de la face orientale, à l'intérieur du tombeau, elle se développe sur deux registres épigraphiques sensiblement égaux (24, 5 cm à gauche et 22, 5 à droite) que partage une grande croix latine terminée par une hampe à l'imitation des croix processionnelles : HIC IACET/CORPUS/SANCTI IVNIANI/IN IPSO VASE/IN QVO SEPE/LIVIT EVM/BEATUS RO/RICIVS EPISCOPUS/RAINAVIVUS/VERO PETRA/GORICENSIS/EPISCOPVS QVI ME/RVIT MAR/TIR FIERI/COLLEGIT E/VM IN CRI/NEIS LIGNE/IS INFRA/VASE POSITIS (Ci-gît le corps de saint Junien, dans le sarcophage même où l'ensevelit l'évêque saint Rorice. Rainaud, évêque de Périgueux, qui mérita de devenir martyr, rassembla les reliques dans des coffrets de bois déposés au pied du sarcophage). Inscription sur la face orientale du monument (champ épigraphique l = 80 cm) : HIC IACET CORPVS SANCTI IVNIANI IN VASE IN QVO PRIVS POSITVM FVIT (Ci-gît le corps de saint Junien, dans le sarcophage où il fut d'abord placé). Inscription sur la face nord du monument, sur le pourtour de la mandorle (hauteur moyenne des lettres : 3, 2 cm) : + AD COLLVM MATRIS PENDET SAPIENTIA PATRIS. ME CHRISTI MATREM PRODO GERENDO PATREM. MVNDI FACTOREM GENITRIX GERIT ET GENITOREM. MATERNOS QVE SINVS SARCINAT HIC DOMINVS (Au cou de la Mère pend la sagesse du Père. Je m'affirme la mère du Christ en portant le Père. La mère porte le créateur et le père du monde. Ici le Seigneur pèse sur le sein maternel).
1er quart 12e siècle ; 4e quart 12e siècle
Le monument sépulcral de saint Junien semble résulter de deux campagnes de travaux au 12e siècle. L'inscription intérieure date des toutes premières années du 12e siècle (1100 ou 1102). Les deux autres inscriptions ainsi que le décor sculpté datent du dernier quart du 12e siècle. La partie du monument qui est en plâtre est un ajout postérieur à 1816 : elle couvre l'extrémité du sarcophage qui, plus long que le monument initial, s'engageait sous le maître-autel.
Propriété de la commune
Classé au titre immeuble
1840 : classé au titre immeuble
Liste de 1840, immeuble par destination.
Eric Sparhubert. 'Un exemple de programme architectural à l'époque des conciles de Latran III et IV : l'allongement du chevet de la collégiale de Saint-Junien (Haute-Vienne) '. Dans : 'Cinquantes années d'études médiévales. A la confluence de nos disciplines'. Actes du colloque organisé à l'occasion du Cinquantenaire du CESCM à Poitiers, 1er-4 septembre 2003. Poitiers : Centre d'Etudes supérieures de Civilisation médiévale, p. 253-254, fig. 1 et 2 p. 258.
SRI (93871386VA, 93871385VA, 93871390XA, 93871392XA)
Dossier individuel
1997
1997