Peinture monumentale
Peintures monumentales de la chapelle Saint-Martial et des combles
Nouvelle-Aquitaine ; Haute-Vienne (87) ; Saint-Junien ; collégiale Saint-Junien
87154
Anciennement région de : Limousin
Saint-Junien
Collégiale Saint-Junien
PA00100454
En ville
Chapelle Saint-Martial (dite 'crypte') au rez-de-chaussée : mur sud, autres murs et voûtes ; combles : murs est, ouest et sud
Peinture murale
Enduit (support) : peint, rouge, jaune, bleu, vert, blanc, noir
La chapelle Saint-Martial, au rez-de-chaussée, fut construite en 1223 par le prévôt Gérald de Montecuculli. Au-dessus existait un premier étage, qui servit selon les époques soit de salle de réunion, soit d'archives ou de trésor ; il fut arasé en 1906, laissant place à une charpente et une toiture : seuls quelques vestiges de peintures, tronqués dans leur partie haute, sont encore en place dans les actuels combles, au sud et à l'ouest.
Figures (évêque, martyre), ornement à forme géométrique ; cycle narratif : saint Martial ; ornement à forme architecturale
Le décor dans les combles s'organise en deux registres. Au registre inférieur des éléments ornementaux : un décor de cercles, soit sur fond blanc, soit sur fond jaune, qui renfermaient peut-être en leur centre un motif ; et un décor de quatre-feuilles, au centre duquel est placé un écu, qui n'a pas reçu d'armoiries. La porte d'accès est soulignée par une archivolte peinte de dents de scie ; cette ornementation qui couvre en partie un personnage dut être ajoutée dans un 2e temps. Au registre supérieur, une suite de personnages dont il ne reste que des pieds et des bas de robes. Seul un évêque apparaît presqu'entièrement, sur le mur sud près de la porte ; la majeure partie de son visage est détruite, à l'exception de quelques boucles dorées de ses cheveux. Des scènes de martyres étaient également représentées : sur le mur sud deux pieds sont liés sur une sorte de tronc d'arbre ; sur le mur ouest une roue dans laquelle semblent pris plusieurs personnages. La gamme chromatique est composée en majorité de jaune et de rouge, mais un très beau vert a servi de fond aux scènes, ce qui leur donne beaucoup de préciosité.£Au rez-de-chaussée, sur le mur sud de la chapelle, deux registres incomplets illustrent des épisodes de la légende de saint Martial. Le choix de cette iconographie peu courante s'explique par la destination du lieu : la chapelle conserva les reliques du saint évangélisateur de l'Aquitaine, transférées de l'abbaye Saint-Martial de Limoges à la collégiale ; d'après les textes, des cérémonies et des processions y étaient organisées. Au registre supérieur : après la résurrection d'Alpinien grâce au bâton donné par saint Pierre à Martial lors de son départ de Rome, le saint et ses disciples Alpinien et Austriclinien arrivent devant une ville qui pourrait être Toulx-Sainte-C- roix ou Limoges. Au registre inférieur : des religieux portent une châsse contenant les reliques de saint Martial, sous laquelle passent des pèlerins, alors que sur le côté droit un groupe d'estropiés tend les bras, dans l'espoir d'obtenir une guérison miraculeuse.£Le reste de la chapelle est décoré d'un faux appareil de trois tonalités en camaïeu : le rouge, le jaune, le vert-bleu, couvrant la totalité des murs et voûtes.
Dimensions non prises.
Oeuvre menacée ; oeuvre restaurée
Les peintures dans les combles, qui n'ont jamais fait l'objet de restaurati- on, sont abîmées régulièrement aujourd'hui encore par des infiltrations d'eau et l'humidité du local. La légende de saint Martial, très abîmée lors de sa découverte, a été restaurée en 1954 par Gaston Chauffrey, et en 1986 par la société ARCOA : ses tonalités ont beaucoup changé. Le décor de faux appareil a été traité en 1986 par la société ARCOA : en mauvais état, il bénéficia d'une restauration assez poussée afin de rendre visible l'éclat des couleurs.
2e moitié 13e siècle ; limite 13e siècle 14e siècle ; 1ère moitié 16e siècle
Ces peintures murales ont été découvertes en 1931. L'examen stylistique incite à dater les peintures des combles de la deuxième moitié du 13e siècle, dans une phase antérieure à la réalisation de la légende de saint Martial au rez-de-chaussée. Cette dernière peut être datée de la fin du 13e siècle (contexte historique) ou de la première moitié du 14e siècle (indices stylistiques). Le décor de faux appareil dut être appliqué au début du 16e siècle, recouvrant alors un autre décor de faux appareils blancs à simple lit et doubles joints rouges probablement du 15e siècle. Le Centre de recherche des Monuments historiques conserve des relevés de la légende de saint Martial, réalisés en 1931 et en 1954.
Propriété de la commune
Classé au titre immeuble
1840 : classé au titre immeuble
Liste de 1840, immeuble par destination.
Protection non informatisée en 1993.
Eric Sparhubert. 'Un exemple de programme architectural à l'époque des conciles de Latran III et IV : l'allongement du chevet de la collégiale de Saint-Junien (Haute-Vienne) '. Dans : 'Cinquantes années d'études médiévales. A la confluence de nos disciplines'. Actes du colloque organisé à l'occasion du Cinquantenaire du CESCM à Poitiers, 1er-4 septembre 2003. Poitiers : Centre d'Etudes supérieures de Civilisation médiévale, p. 255-256.
SRI (93870941XA, 85871207ZA, 93870942XA, 93870939VA, 93870940XA)
Dossier individuel
1997
2000