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canon dit des ostensions

Désignation

Dénomination de l'objet

Canon

Appellation d'usage

Dit des ostensions

Titre courant

Canon dit des ostensions

Localisation

Localisation

Nouvelle-Aquitaine ; Haute-Vienne (87) ; Saint-Léonard-de-Noblat ; église de la collégiale Saint-Léonard

N° INSEE de la commune au moment de la protection

87161

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Limousin

Canton

Saint-Léonard-de-Noblat

Nom de l'édifice

Église de la collégiale Saint-Léonard

Référence Mérimée de l'édifice

PA00100467

Description

Catégorie technique

Armurerie ; fonderie

Matériaux et techniques d'interventions

Bronze : fondu, gravé

Description matérielle

Petite bouche à feu en bronze d'environ 1 m de long, calibre 28mm, pesant près de 20 kg et présentant un écu. La culasse manque. Il est fort probable que cette lacune résulte d'un accident lors du dernier tir de la pièce. Au niveau de l'ouverture arrière du tube on remarque les traces d'un filetage moderne. Ce détail témoigne d'une probable réparation ancienne du tube ou d'une modification destinée à faciliter le chargement de la pièce par l'arrière lors des tirs. L'affût destiné au transport de cette pièce a disparu. Cette bouche à feu présente une morphologie caractéristique des pièces d'artillerie de la fin du 16e siècle ou du tout début 17e siècle avec un premier renfort à pans coupés décoré d'un écu et une volée lisse ornée d'initiales en relief. Elle est à rapprocher du fauconneau en bronze daté de 1574 et découvert au château de Murols en 1985 ou du petit canon en bronze conservé au musée de Saint-Vic à Saint-Amand-Montron, daté du début 17e siècle. Ce canon fait l'objet d'un projet de présentation dans l'église de Saint-Léonard-de-Noblat, avec un deuxième canon dédié aussi à Saint Léonard et conservé au musée des Beaux-Arts de Limoges.

Indexation iconographique normalisée

Écu ; saint Léonard de Noblat ; diacre ; portant ; livre ; chaîne ; épaule ; signe alphabétique

Description de l'iconographie

Sur le premier renfort se trouve un écu portant une représentation gravée de saint Léonard, vêtu apparemment en diacre, un livre dans la main droite et une entrave sur l'épaule gauche, encadré des lettres S et L.

Dimensions normalisées

L = 100 ; pds = 20 kg ; d = 2,8

État de conservation (normalisé)

Manque ; modifications

Précisions sur l'état de conservation

Manque : la culasse ; modifications : la culasse a été bricolée et modifiée à la fin du 19e siècle (trous filetés), probablement pour permettre un chargement par arrière : on a dû monter une culasse mobile à vis avec des éléments métalliques ferreux, modification qui l'a fragilisée, cassure caractéristique d'explosion.

Inscription

Inscription concernant le commanditaire ; dédicace

Précisions sur l'inscription

Inscription concernant le commanditaire au-dessus de l'écu : L NICARD en lettres gothiques ; dédicace : motif décoratif des lettres en relief S et L répétées sur toute la longueur de la volée.

Historique

Personnalités liées à l'histoire de l'objet

Nicard L. (commanditaire, donateur, ?)

Siècle de création

4e quart 16e siècle ; 1er quart 17e siècle

Description historique

Selon Patrick Brissard, cette représentation de l'entrave sur l'épaule du saint est une particularité assez rare : deux autres représentations de ce type repérées tels le vitrail de l'église de Stoke d'Abernon (Surrey), fait en Flandre au 16e siècle, et le retable d'Armillis (Amalfi) vers la fin du 15e siècle. Il semblerait que cette gravure assez sommaire ait été réalisée après la fonte du canon en remplacement d'armoiries aujourd'hui disparues ; la modification d'éléments décoratifs est une pratique peu courante mais elle permet d'éviter la fabrication (toujours coûteuse) d'une nouvelle pièce. Cette dédicace à un saint est très rare : outre le célèbre canon de saint Paul conservé dans les collections du musée du Bargello à Florence et fondu par Cenni, le canon de sainte Barbe conservé au musée maritime de Malte à La Valette, le canon portant un relief de saint Jacques en cavalier des collections du musée de l'Armée, il n'existe pas d'autres canons de ce type connus à ce jour. Au-dessus de l'écu se trouve l'inscription L NICARD en lettres gothiques et la qualité de cette gravure indique qu'elle vient de fonderie, c'est-à-dire qu'elle a été réalisée en même temps que la bouche à feu. Cette inscription renvoie probablement au commanditaire de l'oeuvre et non au fondeur selon l'usage largement répandu à l'époque. Le nom du fondeur était généralement plus discret (initiales à l'arrière sur la plate-bande de la culasse). Motif décoratif des lettres en relief S et L répétées sur toute la longueur de la volée. Ces dernières peuvent faire référence à saint Léonard mais sur les canons de cette période conservés dans les collections publiques les initiales se trouvant sur la volée sont généralement celles du souverain ou celles du commanditaire de la pièce. Ce canon a été donné en 2009 à la confrérie de Saint-Léonard par Mme Charpentier née Mariaud : il était entré dans la famille Mariaud en 1860 en dot du mariage de Flavie d'Augères avec Sicaire Mariaud. Il est connu dans ces deux familles pour avoir tiré à l'occasion de l'ouverture des ostensions de Saint-Léonard ou lors d'évènements familiaux (naissances). Mais aucun document connu n'évoque de coups de canon lors d'ostensions, il s'agit uniquement d'une tradition orale. Le nom NICARD renvoie au nom de l'archi consul de Saint-Léonard-de-Noblat au début du 17e siècle, sieur Nicars archi consul, qui accompagna le prieur de Saint-Léonard pour remettre le 20 avril 1638 à la reine Anne d'Autriche une relique de saint Léonard. Avant 1550, les bouches à feu étaient la propriété personnelle du roi et portaient ses armes et son emblème personnel. A partir de 1550, elles deviennent la propriété de la Couronne et portent les armes de France. Cette petite bouche à feu de la confrérie des ostensions de Saint-Léonard est une pièce très intéressante en raison de son ancienneté car très peu de canons en bronze de cette époque ont été conservés. Le cuivre étant un matériau stratégique en raison de son extrême rareté, les pièces en bronze étaient depuis le Moyen-Age régulièrement refondues pour permettre la fabrication de nouveaux canons.

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Typologie de la protection

Classé au titre objet

Date et typologie de la protection

2017/01/10 : classé au titre objet

Précisions sur la protection

2012/12/20 : Commission départementale des objets mobiliers ; l'arrêté de protection date cette pièce du 4e quart du 16e siècle. 2013/07/10 : inscrit au titre objet. L'objet appartient à la Confrérie de saint Léonard et est conservé chez un particulier à Saint-Léonard-de-Noblat.

Numéro de l'arrêté de protection

Arrêté de classement n°001.

Référence(s) de publication(s)

Oroux, abbé, Histoire de saint Léonard et de son culte, 1760.

Sources d'archives et bases de données de référence

Adeline Rabaté (conservateur des Monuments Historiques, Limousin) ; Sylvie Leluc

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel

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Vue générale.
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© Monuments historiques
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Détail de l'écu.
Détail de l'écu.
© Monuments historiques
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Détail de l'inscription.
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© Monuments historiques
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canons
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© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion GrandPalaisRmn Photo
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