Parement d'autel
Parement d'autel : l'Adoration des mages
Bourgogne-Franche-Comté ; Yonne (89) ; Sens ; cathédrale Saint-Etienne
89387
Sens
Cathédrale Saint-Etienne
PA00113853
Trésor
Tapisserie sur métier
Laine ; soie ; fils métal
Tapisserie en laine, soie et fils d'or et d'argent.
Adoration des Mages
Sous une large arcature surbaissée, la Vierge est assise sur un trône, soutenant l'Enfant Jésus sur ses genoux. A gauche, est agenouillé le Roi Mage le plus âgé, Melchior, qui a déjà remis son offrande à Joseph. Derrière lui, le plus jeune des Rois, Gaspard, est debout, accompagné de son serviteur noir qui tient son présent ; à ses côtés un soldat et un arrière-plan de paysage. A droite, le roi d'âge mûr, Balthazar, est agenouillé, présentant une offrande à l'Enfant Jésus. Derrière lui, se trouvent saint Joseph, un ecclésiastique et deux soldats sur un fond de paysage. Derrière le trône de la Vierge, l'étable de la Nativité, avec l'âne et le boeuf mangeant une gerbe de blé, ainsi que les visages de deux bergers apparaissant dans l'encadrement d'une fenêtre double. Sur la bordure qui entoure la scène, se répètent le monogramme CH, un dextrochère tenant une épée flamboyante avec un phylactère portant la devise de Charles de Bourbon et ses armoiries.
H = 135 ; l = 337
Ce retable se présente sous la forme d'un triptyque dont la partie centrale représente le Couronnement de la Vierge par la Trinité dans une mandorle constituée de séraphins, tandis que dans la partie inférieure, un concert céleste réunit des anges chanteurs et musiciens. De part et d'autre, sont illustrées les deux scènes de l'Ancien Testament qui en sont les préfigures bibliques : à gauche, Salomon couronne sa mère Betsabée ; à droite, Assuérus reçoit dans la salle du trône la reine Esther (leurs noms sont inscrits dans la bordure inférieure) . Au bas de la mandorle figurent les armoiries du cardinal Charles de Bourbon, archevêque de Lyon (l'écu de France au bâton de gueules en bande, surmonté du chapeau de cardinal et posé sur la croix métropolitaine en pal). « réparée » à la Manufacture Nationale des Gobelins entre 1917 et 1922. Elle a été nettoyée par la société Chevalier Conservation en novembre 2000 et février 2002.
Armoiries ; devise ; inscription
Sur la bordure qui entoure la scène, armoiries du cardinal Charles de Bourbon, archevêque de Lyon : l'écu de France au bâton de gueules en bande, surmonté du chapeau de cardinal et posé sur la croix métropolitaine en pal ; devise de Charles de Bourbon : N'ESPOIR/NE/ PEUR ; inscription au revers : « réparée à la Manufacture Nationale des Gobelins du 4 octobre 1917 au 2 aoust 1922, avec une interruption de 11 mois (du fait de la guerre) de février à décembre 1918 ».
Maître de la Vue de Sainte-Gudule ( ?, d’après, cartonnier)
Lieu d'exécution : Belgique, Bruxelles
4e quart 15e siècle
Le carton est attribué au Maître de la Vue de Sainte-Gudule. D'après les armoiries qui figurent sur la tapisserie, il s'agit d'une commande de l'archevêque de Lyon, Charles de Bourbon (1446-1488), qu'il faut situer entre 1476 (son élévation au cardinalat) et 1488 (sa mort). Cette tapisserie est mentionnée dans les inventaires du trésor en 1561 et 1595, avec la précision de son don par le cardinal Louis de Bourbon, archevêque de Sens de 1536 à 1557. Une inscription au revers indique qu'elle a été "réparée à la Manufacture Nationale des Gobelins du 4 octobre 1917 au 2 aoust 1922, avec une interruption de 11 mois (du fait de la guerre) de février à décembre 1918".
Propriété de l'État
Classé au titre objet
1896/02/28 : classé au titre objet
Objet classé par arrêté du 28 février 1896, modifié par l'arrêté du 26 septembre 1903 (référence à l'inventaire de 1885 changée pour celle de celui de 1897).
Trésor : TC A 1 ; Inv. Chartraire n° 1 ; Inv. Fournier 1936 : 74-4
Exposition universelle, Paris, 1900 ; La tapisserie gothique, Paris, Gobelins, juin 1928, n°53 ; Les Trésors des églises de France, Paris, Musée des arts décoratifs, 1965, n° 825, p. 437-438 ; Chefs d'oeuvre de la tapisserie du XIVe au XVIe siècle, Paris, Grand Palais, 1973-janvier 1974, n° 69, p. 162-165 ; Tapestry in the Renaissance : art and magnificence, exposition, mars-juin 2002, New York, Metropolitan museum of art, n°6 p. 79-83 (Elisabeth Cleland) ; L'héritage de Rogier van der Weyden, La peinture à Bruxelles 1450-1520, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-arts de Belgique, 2013, n°81, p. 317.
CHARTRAIRE Eugène, Inventaire du Trésor de l'Eglise primatiale et métropolitaine de Sens, Sens, Paris, 1897, n°1, p.1 ; GUIFFREY Jules, Histoire de la tapisserie depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours, Tours, Mame et fils, 1886, p. 133-134 ; LINAS Charles de, Rapport sur les anciens vêtements sacerdotaux et les anciennes étoffes du trésor de Sens, Bulletin des Sociétés Savantes, t. II, 1857, p. 78 ; MIGEON Gaston, Les arts du tissu, Paris, Laurens, 1929, 258-260 ; MILLIN A.-L., Voyage dans les départemens du midi de la France, t. I, Paris, Imprimerie impériale, 1807, p. 96 ; COSTA Georges, Une note de Prosper Mérimée sur les tapisseries de la cathédrale de Sens, Revue de l'art, n°13, 1971, p. 72-75.
Individuel