Autel ; retable ; tabernacle ; croix d'autel
Maître-autel
Ensemble composé d'un maître-autel, retable, tabernacle et croix d'autel
Île-de-France ; Essonne (91) ; Corbeil-Essonnes ; église Saint-Etienne
91174
Corbeil-Essonnes
Église Saint-Etienne
PA00087864
Menuiserie ; sculpture ; peinture
Calcaire : taillé ; bronze ; bois ; soie ; terre cuite ; toile (support) : peinture à l'huile, marouflé
Pierre calcaire de Caen ; pierre calcaire d'Aubigny ; bronze ; six toiles marouflées ; bois ; soie ; trois rosaces en terre cuite ; peinture décorative. L'ancien autel, en pierre, renferme dans sa table les reliques de sainte Blandine, saint Clément et saint Victor. En partie basse, on trouve trois rosaces en terre cuite en bas-relief, ornées du pélican et de l'agneau pascal ; en partie haute, dans les sic compartiments du retable, des toiles marouflées représentent des scènes de la vie de sainte Geneviève, saint Pierre, saint Etienne, saint Louis, saint Simon et sainte Catherine. La porte du tabernacle en bronze est ornée en bas-relief du Sacré Coeur de Jésus. L'intérieur du tabernacle, en bois, est revêtu de soie blanche. L'ornementation comporte des colonnes peintes et sculptées : de chaque côté de l'autel et de la porte du tabernacle ; entre chaque rosace du tombeau, et toile marouflée du retable. Un piédestal pour recevoir la croix surmonte le tabernacle.
Francis et Aimé Jacquier (atelier)
Bée Simon Pierre (donateur)
Lieu d'exécution : Basse-Normandie, 14, Caen, atelier Francis et Aimé Jacquier
4e quart 19e siècle
1881
L'atelier Francis et Aimé Jacquier à Caen, spécialisé en ameublement et décoration d'édifices religieux, réalisa cet ouvrage d'art avec deux types de pierre : la pierre calcaire de Caen fut employée pour l'autel à proprement parler, mais aussi pour la construction de nombreux édifices reconnus en Normandie (l'abbaye aux hommes et l'abbaye aux dames de Caen), en France et à l'étranger : la Tour de Londres et l'intérieur de la Maison Blanche. La pierre calcaire d'Aubigny (Bourgogne) fut employée quant à elle pour les marches de l'autel ; cette carrière fournit également des matériaux pour la réalisation de grands monuments nationaux, tels que le Louvre, le Jardin des Plantes, l'Opéra Garnier, les piliers de la Tour Eiffel, la cathédrale d'Auxerre, etc... On peut citer au rang des oeuvres de l'atelier Jacquet : deux bas-reliefs dans l'église Notre-Dame-des-Victoires (1876) à Paris, des groupes sculptés dans l'église Notre-Dame de Vernins (Aisne) et l'église Saint-Martin à la Craye-sur-Mer (Calvados), au début du XXe siècle, et plusieurs maîtres-autels (église de l'île de Sein - Finistère, 1902 -, église de la Craye-sur-Mer et église Saint-Pierre de Neuilly-sur-Seine, fin XIXe-début XXe s.) ; en Essonne, la seule autre oeuvre dûe à cet atelier est la chaire à prêcher de l'église de Morigny-Champigny, inaugurée en 1890. Le maître-autel de l'église Saint-Etienne de Corbeil-Essonnes a été spécialement conçu pour cet édifice, à la demande du donataire et desservant, l'abbé Bée. L'ouvrage fut présenté par l'atelier Jacquier à l'Exposition de Tours en mai 1881. La construction de l'église Saint-Etienne date du début du XIIe siècle. Elle appartient à Ansel (ou Anseau) de Garlande (époux d'Agnès de Rochefort de Monthléry) qui reçoit en 1107 du futur roi Louis VI le Gros la châtellenie de Gournay-sur-Marne. Ansel devient sénéchal en 1108. Il fait alors don de l'église Saint-Etienne au monastère de Gournay-sur-Marne, dépendant de l'ordre de Cluny. Au début du XVIIe siècle, l'église subit de gros dégâts, en raison des explosions répétées de la poudrerie d'Essonnes : murs ébranlés, voûte effonfrée, vitraux brisés, dégradations du maître-autel. En 1821, le départ de la poudrerie permet d'envisager de grands travaux intérieurs et extérieurs qui tarderont toutefois, faute de moyens financiers. Registre de délibérations du Conseil de fabrique d'Essonnes : 1876, le 23 avril, délibéré sur le projet de construction du maître-autel ; 1878, le 7 juillet, approbation du projet de construction d'un maître-autel ; 1881, le 24 février, l'abbé Simon Pierre Bée, curé de la paroisse, propose de prendre à sa charge le prix de la construction du maître-autel, tel qu'il est détaillé sur les plan et devis présentés par M. Jacquier aîné, sculpteur à Caen, et approuvé par le Conseil de fabrique ; 1881, le 25 mai, consécration de l'autel majeur par Monseigneur Goux, évêque de Versailles. Des reliques de saint Victor, saint Clément et sainte Blandine sont scellées dans le tombeau de la table d'autel.
Propriété de la commune
Inscrit au titre objet
2006/04/05 : inscrit au titre objet
Commission départementale des objets mobiliers : 17/03/2006.
Duchet-Suchaux, G., Pastoureau, M., La Bible et les saints, guide iconographique, nouvelle édition, 1994. ; Michel, G, Notice historique sur l'église Saint Etienne de Corbeil-Essonnes, Association de la sauvegarde de l'église Saint Etienne de Corbeil-Essonnes, 1997. ; Felici, L., Encyclopédie de l'art, nouvelle édition, 2000.
Documentation de la conservation des antiquités et objets d'art de l'Essonne ; Don du maître-autel, 1881 ; consécration de l'autel majeur, 1884, registre de délibérations, 1866-1930, Archives diocésaines, KO652 ; Projet de construction du maître-autel d'Essonnes : correspondance de travaux et plan du sculpteur, 1878-1880, fonds séquestrés des paroisses, Archives départementales, 9V/49 ; Histoire de Corbeil à travers les siècles, L. Combes-Marnès, 1950, 4°/1070 ; Corbeil et Essonnes, les origines de la fusion, Georges Michel, 1976, 8°/1306 ; Etrechy Etampes pittoresque, M. Legrand, t. 2, p. 1180-1229, 1907, 8°/682-3 ; Pré-inventaire, Archives départementales, 1976, 2W/29
Dossier individuel