Tableau ; cadre
Tableau avec cadre : Vue du château de Chamarande
Île-de-France ; Essonne (91) ; Chamarande ; château ; direction des archives et patrimoine mobilier
91132
Dourdan
Château ; direction des archives et patrimoine mobilier
PA00087855
Dans la salle de lecture du château.
Peinture ; menuiserie
Toile (support) : peinture à l'huile ; bois : taillé, peint, doré
Huile sur toile, bois peint et doré (cadre).
Paysage ; château
Vue de Chamarande (château et parc). Oeuvre typique non pas tant de l'école de Barbizon, caractérisée par sa touche large, une matière picturale rugueuse et une composition parfois étouffante privilégiant les coloris sombres, que la manière tardive de Camille Corot, faite d'irréalité, marquée par de beaux accords gris-vert bruns, une lumière fine et argentée, une limpidité remarquable de l'atmosphère et une fusion des formes concourant au charme prenant de son oeuvre. On retrouve dans cette toile les traits prégnants chez le maître de Lavieille : une transition habile entre tradition néo-classique et courant naturaliste, alliant observation précise de la nature, jeux de lumière et effets d'atmosphère, selon une exécution trahissant la maîtrise des fondamentaux de la peinture de paysage et du dessin en même temps que la pratique propre à l'école de Barbizon, à savoir la peinture sur le motif en extérieur, retravaillée longuement en atelier. Il n'es ressort pas moins de ce tableau une touche précisément très romantique - sans lyrisme démesuré toutefois - du fait de la combinaison subtile entre les thèmes chers à l'école de Barbizon (le réalisme des scènes rurales, la représentation des paysans et des animaux) et une approche quasi impressionniste (dont témoignent les détails à peine esquissés : personnages, troupeau de vaches), fu fait aussi du touché et de la palette chromatique du peintre qui introduit à la fois un grand dynamisme et une transparence exceptionnelle dans ce tableau. Cette toile est très significative de la forte proximité entre Corot et son ancien élève, qui suit tout particulièrement ici l'art magistral d'une composition ordonnée à partir d'une alternance de lignes verticales (arbres, château) et horizontales (étang, prairie, personnages et bétail, colline en arrière-plan), en maniant avec dextérité le contraste ombre/lumière (illuminant le château, point central du tableau), la finesse de la touche et la limpidité de l'atmosphère.
H = 119 ; la = 170
Signature ; date
Signé et daté : Eugène Lavieille 1874.
3e quart 19e siècle
1874
Ce tableau d'Eugène Antoine Samuel Lavieille (29.11.1820-04.01.1889), peintre renommé de la seconde moitié du XIXe siècle. Elève de Camille Corot (1796-1875) dès 1841 - avant de devenir son ami - il se fit le chantre de la nature dans ses peintures d'extérieur : forêts, berges de rivières, bateaux, scènes rurales, qui composent la majeure partie de sa production. S'associant aux peintres de l'école de Barbizon à partir de 1847-1852, il connut les plus grands peintres de son époque : Corot, Millet, rousseau, Daubigny, Diaz de la Pena, Ziem, Daumier mais aussi Nadar et Carjat. Il vécut à la Ferté-Milon, Ville-d'Avray, dans le Perche, en Normandie, la Seine-et-Marne (près de Moret-sur-Loing), au pays basque - autant de lieux qui hanteront ses toiles jusqu'à la fin de sa vie. Représenté au Salon des artistes vivants dès 1844, il s'y fit connaître puis célébrer (médaillé en 1849, 1864 et 1870), parvenant ainsi à vivre de la vente de ses toiles à l'Etat comme aux villes (Marseille, Lille, Dijon, Melun, Rouen, Dole, etc...) ; ses louanges furent chantées par nombre de critiques d'art et d'écrivains contemporains, tels que Baudelaire ou Gautier. Il obtint enfin la Légion d'Honneur en 1878. Cette toile est de facto tout à fait représentative de l'oeuvre comme de l'art du peintre, fidèle suiveur de son maître Corot, quoique moins diversifié dans sa production, et constitue en soi un authentique document d'archives sur le château et son parc eu milieu du XIXe siècle, même si certains éléments semblent quelque peu fallacieux (comme l'atteste la proximité trompeuse de la colline du Belvédère avec le château, à l'instar du tableau d'Hubert Robert sur le même sujet. A noter qu'un autre parc de l'Essonne fut peint par Eugène Lavieille en 1867 : le parc de Gillevoisin, à proximité de Chamarande, toile de petit format conservée dans l'Hérault, collection particulière). On peut donc supposer qu'Eugène Lavieille séjourna de manière périodique dans les environs entre 1867 et 1874, date de réalisation du tableau. Il fut présenté au salon de 1874 sous ce titre Le Château de Chamarande, étant alors propriété du baron Zmous de Rivière. Acheté par le Conseil général en 1995 et 199, ce tableau a été déposé par la Mission Chamarande aux Archives départementales à l'occasion de l'ouverture au public de ce service en septembre 1999. Longtemps exposé dans le hall d'accueil, il ensuite été déplacé ponctuellement dans les magasins de conservation puis raccroché en salle de lecture lors de l'inauguration de la mise en ligne des archives numérisées en décembre 2009. Cette acquisition se doubla en 1998 de celle d'un autre tableau Vue du château de Chamarande d'Hubert Robert, célèbre peintre de ruines qui contribua notamment à l'aménagement des parcs de Chamarande et de Méréville.
Propriété du département
Inscrit au titre objet
2011/05/06 : inscrit au titre objet
Commission départementale des objets mobiliers : 31/03/2011.
Cabanne, P., Schurr, G., Dictionnaire des petits maîtres de la peinture 1820-1920, l'Amateur, 1996, vol. 1-2.
Documentation de la conservation des antiquités et objets d'art de l'Essonne
Dossier individuel