Bateau
Goélette
Toumelin
Bateau Trois-Mâts goélette dit Le Toumelin
Martinique ; Martinique (972) ; Le Marin
97217
Patrimoine maritime
Ferrociment ; acajou
Caractéristiques : 3 mâts en pin d’Oregon de 17,90, 18,70 et 17,50 m ; 9 voiles : 1 clinfoc, 1 foc, 1 trinquette bômée, 1 wishbone de misaine, 1 wishbone de grand-mât, 1 voile d’étai de grand-mât, 1 voile d'étai mât d'artimon, 1 voile aurique d'artimon, 1 voile de Flèche. Accastillage de pont : 11 Winchs ; 6 bastaques. Machinerie : moteur diesel actuel IVECO Aifo 8281 M 32,10 Série 15 1948, 280 cv à 2100 tr/mn, 8 cylindres en V (moteur d’origine, IVECO Aifo 521 S TURBO, type n°000 848 de 208 cv, 6 cylindres en ligne). Gouvernail : 2 systèmes hydrauliques (1 barre extérieure, 1 barre intérieure) ; 1 pilote automatique. Aménagements intérieurs. Château arrière : carré (4,70 x 5,30), cuisine (1,70 x 2,70), coin navigation (1,70 x 1,70). Salle des machines sous le cockpit (2,30 x 6,30). 4 cabines (couchettes double et simples avec cabinet de toilette, 3,20 x 2,90). 1 poste d’équipage avant (4 x 4) comprenant 2 couchettes doubles, 2 couchettes simples, 2 wc, 2 douches. 1 compartiment étanche et des cales. Le bateau a été construit sur une structure temporaire constituée d’un « mannequin » en bois aux formes de la coque ; des pièces de bois suspendues à un portique sont complétées par un lattage horizontal en bois. Sur cette structure temporaire ont été disposées 4 couches de grillage à maille hexagonale, des fers à béton verticaux et horizontaux ont été placés tous les 5 cm, puis encore 4 couches de grillage à mailles hexagonales. Les cloisons intérieures, varangues, membrures et barrots de pont notamment ont été construits de la même manière. 400 000 ligatures maintiennent les croisements des fers à béton. La structure devenue rigide, la majorité des couples et lattes du mannequin a pu être enlevée. La coque a été ensuite cimentée avec un mortier composé pour 1/3 de ciment prise mer et 2/3 de sable rond de rivière. Le « cimentage » manuel a commencé par l’intérieur puis l’extérieur. La coque, ensuite placée sous une couverture de plastique, a été pulvérisée d’eau. Après le ponçage de la coque et du pont, les résines ont pu être posées : 1 couche de brai époxy (œuvres vives et carène), 5 couches de résines époxy sur l’ensemble, 3 couches de polyuréthane (œuvres mortes de la coque). La mise en œuvre du ferrociment a permis une épaisseur de coque entre 25 et 28 mm, une élasticité intéressante sans déformation, une résistance quasi-identique à celle de l’acier, une durabilité du matériau en milieu marin et un poids de coque inférieur à celui d’une construction traditionnelle en bois.
L = 22,60 m; (coque) ; l = 28,50 (hors-tout), l = 18 (flottaison) ; la = 6,30 m ; tirant d’eau = 2,80 m ; surface du pont 100 m² ; jauge brute = 58,90 tonneaux ; voilure, surface totale = 480 m2.
En état de marche
Numéro d'inscription : 35504/425 ; Numéro d'immatriculation : 740 689X.
Lieu d’exécution : Languedoc-Roussillon, 34, Marseillan ; Languedoc-Roussillon, 34, Cap d’Agde
2e moitié 20e siècle
1971
Pour son projet de construction, Pierre Brenet s'inspire de la ligne des derniers Terre-Neuvas, ces grands voiliers qui pratiquaient la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve (Canada) et amenaient le poisson vers l'Europe et la Caraïbe, notamment à Saint-Pierre de la Martinique. Sa volonté d’utiliser la technique du ferrociment peu utilisée en France pour le construire le conduit à travailler avec les ingénieurs Bigot (Canada) et Carius (États-Unis) pour la mécanique de ferraillage, avec l’ingénieur Brun (Français ayant travaillé aux États-Unis) et les Ciments Lafarge en France. IL crée en 1971 un chantier naval à Marseillan dans l'Hérault. dans le but d’y construire plusieurs bateaux. Le projet de construction du Toumelin est déclaré et les plans techniques déposés auprès des Affaires maritimes de Sète. Les travaux commencent par la construction de portiques et l’installation de Mannequins. La construction de la coque débute alors. En 1975 celle-ci est transportée et mise à l'eau au Cap d'Agde. Le carénage du Toumelin est réalisé en 1984. Le gréement est posé en 1985. Les aménagements se poursuivent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La fin des travaux est déclarée en 1988. Le navire est expertisé, jaugé et homologué en 1ère catégorie NUC (Navire à Utilisation Collective) à Marseille par les Affaires maritimes le 16 novembre 1988 puis le 26 janvier 1989, et enregistré par les douanes le 3 février 1989. Entre 1975 et 1989, Pierre Brenet a construit à Marseillan 13 bateaux en ferrociment dont la longueur varie entre 13 et 23 mètres. En 1989, Le Toumelin quitte Sète pour traverser l'Atlantique en assurant l'accompagnement logistique de la Mini-transat des 6m50 dont l'arrivée était à Fort-de-France. Depuis, le voilier n'a pas changé de propriétaires. Il doit son nom à Jacques-Yves Le Toumelin, célèbre navigateur connu notamment pour son tour du monde à bord de son voilier Kurun entre 1949 et 1952. Le bateau est bien documenté grâce à ses propriétaires (archives et presse), Mme Danièle Brenet (Pierre Brenet est décédé en 2014) et son fils Johann.
Propriété privée
Inscrit au titre objet
2018/07/18 : inscrit au titre objet
Intitulé de l’arrêté : Le voilier Trois-Mâts goélette « Les Toumelin », 23 mètres, matériau des coques ferro-ciment, conçu et construit par Pierre BRENET entre 1971 et 1986.
Arrêté n°2018-07-009.
Fiche CAOA manquante à la MPP. Se renseigner auprès de la Conservation des antiquités et des objets d'art.
Les étapes de la construction du « Toumelin ». Loisirs nautiques. Novembre 1987, 1 page.
Archives privées Brenet. Noé-Dufour Annie (conservatrice des Antiquités et Objets d'Art de la Martinique, 2015-2018), notice Palissy 2016.
Dossier individuel
2016
2018