77.989.0.20 ; 77.R.2009.0014 (N° récolement)
L'Apocalypse (14) : L'Adoration de l'agneau
Dürer : Nuremberg, 1471 ; Nuremberg, 1528 ; nationalité : Allemande
Allemagne
1496
Hauteur de l'oeuvre en cm 39 ; Largeur de l'oeuvre en cm 27.8 ; Hauteur de la feuille en cm 39.5 ; Largeur de la feuille en cm 28.2
monogramme, inscription, tampon
monogramme, devant en bas : AD ; Filigrane : ' fleur ' in Briquet, 1907, tome II, n° 6 485. ; inscription manuscrite au crayon : B. 67 ; n° 1080 28.11.92 Mayer ; 8. ; tampon, derrière, marque circulaire : KUPFERSTICH SAMMLUNG STRASSBURG
gravure sur bois
Dürer, dans cette quatorzième représentation, revient quelque peu en arrière en reprenant le début du quatorzième chapitre de l'Apocalypse (versets 1 et 3), celui qui selon le récit biblique s'intercale entre les apparitions des deux Bêtes (chapitre 13) et les combats sanglants destinés à mettre un terme au règne des forces démoniaques sur terre (14, versets 14-19). Dürer traite du moment où l'Evangéliste, sujet à une vision, voit apparaître ' sur le mont Sion l'Agneau entouré de cent quarante-quatre milliers de gens ', les élus, ' portant inscrits sur le front leur nom et le nom de son Père ' (verset 1). Le graveur, en revanche, place la lumineuse figure du visionnaire, sur un tertre au premier plan, faisant office de point d'observation, idéal pour découvrir l'apparition céleste. A l'instar de la feuille figurant Saint Jean devant le Seigneur et les anciens (B. 63), l'apôtre est également invité par l'un des vingt-quatre anciens à venir adorer l'Agneau. Celui-ci se tient au-dessus de l'arc-en-ciel représentant le trône de Dieu, et se trouve être entouré des ' quatre Vivants et des Vieillards ' (verset 3). Symbolisant les évangélistes, les quatre figures animales ou humaines apparaissent telles qu'elles sont décrites au chapitre IV de l'Apocalypse (versets 6-8) : ' les quatre Vivants [lion, taureau, homme, aigle], portant chacun six ailes, sont constellés d'yeux tout autour et en dedans ', ce que suggère précisément le motif moucheté placé sur le corps et les ailes des divers êtres animés du Tétramorphe. A gauche de l'image, face à l'Agneau, un évêque tend un calice pour recueillir le sang qui jaillit du flanc de l'animal, et par ce geste, évoque l'aspect eucharistique de la scène. Dans la feuille Saint Jean devant le Seigneur et les anciens, Dürer avait déjà placé au même endroit et à la hauteur de l'Agneau ayant ' sept cornes et sept yeux ' (chapitre V, versets 5-6), l'un des vingt-quatre anciens qui tendait une coupe précieuse vers l'Animal immolé. Ainsi, le graveur s'est inspiré de passages antérieurs de l'Apocalypse : la distribution d'aubes blanches aux martyrs remonte au sixième chapitre (verset 11). Les palmes, symboles des martyrs, en revanche, apparaissent ici pour la première fois et par leur position verticale créent la dynamique de ce chant d'adoration ' devant le trône de Dieu, [en] lui rendant un culte jour et nuit dans son temple ' (7, verset 15).
propriété de la commune, ancien fonds, Strasbourg, cabinet des estampes et des dessins
date d'acquisition inconnue
STRASBOURG, Attraits subtils, 2007-2008 (Galerie Heitz, Palais Rohan)
cat. expo STRASBOURG, Attraits subtils, 2008 (p. 48-49) catalogue établi par Sophie Renouard de Bussiere (Paris, Petit Palais, 1996, p. 65, n° 21.) cat. expo KARLSRUHE, A. Dürer .Druckgraphik, 1994 (Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle, 1994, pp. 76-77, H 4.14.) BRIQUET C. M., Les Filigranes, 1907 (Briquet, 1907, tome II, n° 6 485. ) Adam BARTSCH, Le Peintre graveur, Leipzig, 1866-1876 20, in 12° (67)