7791
Cabinet à poser
Flandres, Anvers
1610
style renaissance
H. 47 ; L. 61 ; Pr. 30
En forme de coffre, ouvrant à deux battants, sur quatre pieds boule griffus, muni de deux poignées latérales. Espace intérieur divisé par des tiroirs encadrant une niche fermée par une porte. Les vantaux fermés masquent totalement les rangées de tiroirs. L'ébène encadre des plaquettes d'ivoire dessiné, carrées ou rectangulaires. La niche centrale n'est plus aujourd'hui qu'un espace cubique vide, dépourvu de son aménagement d'origine. En revanche, le "secret" est conservé sous la forme de trois petits tiroirs, transversaux et superposés, cachés derrière la niche, accessibles par le fond des trois tiroirs de droite de la façade. Les boucles de tirage sont en anneaux ballants maintenus par des mufles de lion, comme les poignées latérales en bronze ciselé.
Le centre de chaque battant est occupé par une grande figure féminine aux attributs symboliques, inscrite dans un portique en plein cintre : celle de droite porte une balance et un parchemin roulé, celle de gauche, un compas et une sphère terrestre. Evocation, sans doute de deux vertus chères à l'esprit humaniste de la Renaissance : la Justice et la Géométrie. L'arc est souligné à la naissance et à la clef d'une feuille d'acanthe et de facettes simulant un relief. Des grappes de fruits et des plumes enroulées achèvent l'encadrement de ce motif central. Aux quatre angles de chacune des portes extérieures, des profils à l'antique, laurés ou casqués, rappellent un décor de médaille. Le reste de l'imagerie est d'un caractère naturaliste dans la pure tradition flamande : fleurs et échassiers sont placés symétriquement, un couple de gens de qualité fait pendant à des mendiants, des paysages allongés, à l'horizon très plat, sont animés de fabriques et de paysans, chasseurs ou pécheurs. Une note onirique est donnée par un cerf et un cheval aux dimensions irréelles, émergeant d'une butte sableuse. Le décor se poursuit selon la même composition sur la façade interne du meuble et au revers des volets. On retrouve les petits paysages sur le devant des tiroirs, entourés de moulures d'ébène ondées. Des frises de plumes forment un réseau qui souligne la division de la façade et sert d'encadrement aux trois compositions allégoriques, placées au milieu des vantaux et de la porte de la niche centrale : guerriers casqués, revêtus d'une armure, portant bouclier, lance ou épée, symbolisent une troisième vertu : la Force.
propriété de la commune, legs, Bordeaux, musée des arts décoratifs et du design
1945
Georges Périé, Bordeaux, 1945
VEDERE, Xavier, Musée des Arts décoratifs, Guide du visiteur, Bordeaux, 1965. (p. 15, n°26.) ; PASQUIER (du), Jacqueline,' Mobilier bordelais et parisien, Bordeaux, Musée des arts décoratifs' Inventaire des collections publiques françaises, 41, R.M.N., Paris, 1997, 187p. (p. 26 à 30, n°5, repr.)