80.2.15
Vue Perspective du Port et de la Ville de Bordeaux
MAROLLES Antoine-Alexandre : ?, 1705 ; ?, 1753 ; nationalité : Française
1738
Hauteur en cm 80 ; Largeur en cm 145 ; Hauteur en cm (avec cadre) 113 ; Largeur en cm (avec cadre) 182
A droite : Signé et daté (en bas à droite, sur une pierre) Légendé (en haut, dans un cartouche ; en bas, dans un cartouche), "A. Marolles fecit. 1738" "Vue et perspective du port et de la ville de Bordeaux" "Vue de la Place Royale" ; Légende en majuscules sur une banderolle dans le ciel. "Vue et perspective du port et de la ville de Bordeaux"
Dessin à la plume (encre noire) et lavis sur papier ; "Vue et perspective du port et de la ville de Bordeaux", depuis les hauteurs de Lormont. Au premier plan, dans un parc planté d'arbres : ruines et personnages. Dans le ciel : les armoiries du Roi. En bas de ce dessin principal, dans un cartouche rocaille "Vue de la place Royale " (en majuscules et minuscules).
Europe, France, Nouvelle-Aquitaine, Gironde, Bordeaux (lieu de création)
Louis XV (utilisateur), Dessin commandé par les jurats de Bordeaux pour être offert à Louis XV ; Ce grand dessin à la plume sur vélin, d’une extrême finesse et d’un format hors norme, présente, outre la vue du port et de la ville de Bordeaux, qui occupe la majeure partie de la composition, une vue de la future place royale inaugurée cinq ans plus tard en 1743. Il fut spécifiquement commandé à Marolles par les jurats de la ville pour être offert au roi – qui n’était jamais venu à Bordeaux et ne connaissait donc pas ces atouts. De ce dessin, très apprécié par Louis XV, découla en quelque sortes les suites de la carrière de Marolles (l’obtention d’une charge de dessinateur du roi et l’accès à une riche clientèle privée…) mais aussi la construction la fameuse place que tout le monde connait aujourd’hui.
propriété de la commune, legs, Bordeaux, musée des arts décoratifs et du design
1980 entrée matérielle
Mme adrien marquet (Redécouvert en 1910 par Ernest Labadie (1885-1917), qui l’aurait acheté 300 francs chez un marchand de gravures de Versailles, ce dessin passa ensuite dans la collection d’un autre amateur bordelais, maurice chaumette. À son décès, en 1929, l’œuvre est acquise par adrien marquet (1884-1955), maire de Bordeaux, puis offerte au musée des Arts décoratifs en 1980 par sa veuve.)
Connu de Paul Courteault, ce dessin figura dans l’exposition d’iconographie bordelaise qui marqua l’ouverture du musée d’art ancien en 1928 (Exposition d’iconographie bordelaise, Musée d’Art Ancien, 30 mai – 30 juin 1928, n°378, p. 24). Robert Mesuret, chargé de la réorganisation des musées de la ville de Bordeaux, le site dans un article paru en 1969 (cf. R. Mesuret, « Les vues des provinces occitanes dans les salons de l’académie royale de Paris », Mémoires de la Société des sciences et Belles Lettres de Toulouse, 1969, p. 214). Jacqueline du Pasquier, enfin, consacra une notice à cette œuvre importante des collections dans le catalogue de l’exposition qui se tient au musée en 1996 (cf. J. du Pasquier, RMN, Paris, 1996, p. 12-13). En définitive, l’étude la plus complète disponible sur ce dessin qui fait également un point sur la nomenclature (peut fournie) des œuvres de Marolles est due à Henri Boucher qui lui consacre un développement important dans son article paru en 1929 (cf. Henri Boucher, « A. A. Marolles », Gazette des Beaux-arts, 1929, juillet, p. 150-173 – voir pages 151 et suivantes). Boucher, cite notamment des sources plus anciennes qui font référence à notre dessin comme le Mercure de France (cf. Mercure de France : dédié au Roy, 1739, vol. 127, mars, p. 538-539) et le Livret du Salon de 1739 (cf. Jean-Baptiste Reydellet, Explication des peintures, sculptures, et autres ouvrages de messieurs de l'Académie royale (...), Paris, 1739, p. 168). Il est étrange, comme le fait remarquer Henri Boucher, que le catalogue du Salon de 1739 ne mentionne que la vue de la Place Royale sans indiquer celle du port. « Marolles aurait-il fait une vue séparée de la place indépendamment de la vue qui nous occupe ? ». Un dessin à la plume sur vélin – de taille beaucoup plus modeste (38 X 46,5 cm) et antérieur d’une année — passé en vente sur le marché de l’art parisien en 2014 (Tajan, Paris, 14 mai 2014, lot 43), vient conforter cette hypothèse.
(Exposition d’iconographie bordelaise, Musée d’Art Ancien, 30 mai – 30 juin 1928, n°378, p. 24)
- (Mercure de France : dédié au Roy, 1739, vol. 127, mars, p. 538-539; Jean-Baptiste Reydellet, Explication des peintures, sculptures, et autres ouvrages de messieurs de l'Académie royale (...), Paris, 1739, p.168 - Henri Boucher, "A. A. Marolles 1705?-1752", Gazette des beaux-arts : courrier européen de l'art et de la curiosité, 1929, juillet, p. 150-173; Exposition d’iconographie bordelaise, Musée d’Art Ancien, 30 mai – 30 juin 1928, n°378, p. 24 - Robert Mesuret, « Les vues des provinces occitanes dans les salons de l’académie royale de Paris », Mémoires de la Société des sciences et Belles Lettres de Toulouse, 1969, p. 214; Jacqueline du Pasquier, Le gôut de Bordeaux [cat. exp.], Paris, RMN, 1996, p. 12-13)