DG 86-66 ; 66 (DG 1986)
Vue de la lieutenance à Honfleur
Français : Plombières-les-Bains, 1814 ; Paris, 1897 ; nationalité : Française
France
Dimensions Hauteur avec cadre : 55.5 ; Largeur avec cadre : 44.7 cm ; Hauteur avec cadre (en cm) 55.5 ; Largeur avec cadre (en cm) 44.7 ; Epaisseur avec cadre (en cm) 4.7
oeuvre en rapport
Elève et suiveur de Corot en qui Baudelaire voyait un peintre 'moins naïf et plus rusé' que son maître, François-Louis Français pratiqua la peinture de paysage dans l'esprit de l'Ecole de Barbizon dont il fut avec Rousseau et Millet l'un des principaux initiateurs. Inlassable voyageur, il sillonna l'Italie et la France, s'attachant aux sites pittoresques de ses Vosges natales, de l'Auvergne et du Morvan, découvert aux côtés de Corot en 1841, de la Provence et de la Normandie. C'est à l'été 1857 qu'il séjourne pour la première fois à Honfleur et plante son chevalet chez la mère Toutain, une auberge d'artistes située au bas de la côte de Grâce. Haut-lieu de la peinture de plein air du XIXe, à l'égal de Barbizon et plus tard de Pont-Aven, la ferme St Siméon accueillit les paysagistes les plus célèbres, de Corot à Monet, en passant par Courbet, Boudin, Jongkind, Diaz et Bazille. C'est ici même que naquit l'impressionnisme. Français y peindra l'un de ses grands chefs-d'oeuvre, 'Le Hêtre de la côte de Grâce, près de Honfleur, effet d'automne' (MBA de Bordeaux), présenté au Salon de 1859. La poésie des sous-bois normands ne le détourna pas pour autant du spectacle quotidien du petit port de Honfleur dont Boudin fit l'un de ses motifs pittoresques les plus récurrents. Le tableau de Dijon nous en donne une élégante vision crépusculaire à mi-chemin entre le romantisme hérité de Corot et l'impressionnisme, déjà perceptible dans les jeux de lumière habilement répartis dans la composition : à droite, sur le quai, le lampadaire suspendu à une potence et l'éclairage de l'échoppe au rez-de-chaussée du bâtiment de la Lieutenance dont la façade sombre et austère crée un effet de masse contrastant avec la vue dégagée du port. A gauche, les lumières scintillant sur les mâtures des bateaux à voiles et leurs reflets dans l'eau du port. S'il emprunte à Corot sa sensibilité mélancolique à la nature qui lui fait préférer les effets de soleil couchant et de brumes nocturnes, Français s'en détache toutefois par son goût du détail et de l'anecdote. Pêcheurs et badauds s'attardent ainsi sur les quais, comme ce promeneur vu de dos, suivi de près par son chien, gambadant gaiement à ses côtés, ou encore cette mère avec ses deux enfants, occupés à converser avec le boutiquier. (Notice de Sophie Barthélémy, 2009) ; en rapport avec : Français, La Lieutenance à Honfleur
propriété de la commune, donation, Dijon, musée des beaux-arts
1986
Galerie, Delestre ; Collection privée, Granville Pierre et Kathleen ; Granville Pierre et Kathleen
Honfleur entre tradition et modernité. 1820-1900. Musée Eugène Boudin, Honfleur. 3 juin - 6 septembre 2010 (Cat. 67, p. 253, ill. coul. p. 145)
Lemoine (Serge), Troisième Donation Granville, 14 juin 1986, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon, 1986 (n°66) Conilleau (Roland), Louis Français, peintre de la nature, 1814-1879, Paris, 1997 (p. 90, ill.) Delarue (Bruno), Les peintres à Honfleur 1818 - 1940, Yport, 2006 (reprod. p. 71) Honfleur entre tradition et modernité. 1820-1900. Honfleur : Musée Eugène Boudin, 3 juin - 6 septembre 2010 (Cat. 67, p. 253, ill. coul. p. 145)