POP

Plateforme ouverte du patrimoine

Chapiteau au lion

Identification du bien culturel

N°Inventaire

985.1.2

Dénomination

Titre

Chapiteau au lion

Période de création

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm 54 ; Largeur en cm 40 ; Profondeur en cm 38

Description

Ce chapiteau de demi-colonne offre un abaque convexe dont le dé central, de taille importante, est orné d'une fleur à huit pétales et repose sur une tablette découpée en dents de scie dans sa partie inférieure. Sur la corbeille figure un lion, le corps sculpté de profil et la tête de face. Il lève sa patte antérieure droite et retourne sa queue sur le dos. La forme de la tête, surmontée de petites oreilles pointues, demeure comme celle des pattes sommaire et maladroite. Deux trous de trépan indiquent la pupille des yeux que cerne un sillon. De simples petites incisions marquent la crinière. L'animal, traité en aplat, est campé sur un feuillage de faible relief composé de petites palmettes et de tiges plates verticales terminées par un enroulement. Sous la patte antérieure gauche du lion, deux tiges resserrées par une barrette d'où s'échappent quelques palmettes, dessinent un motif plus élaboré. Ce chapiteau, ainsi que le n° inv. 985.1.1 ont été découverts lors de la restauration d'une maison communale de Curtil-Saint-Seine, où ils étaient remployés comme montant de fenêtre. Grâce à l'intervention de C. Sapin qui publia leur découverte dès 1984, ils entrèrent dans les collections du musée en 1985. Cette maison fut construite dans les années 1804-1807 par l'entrepreneur de Saint-Seine-L'Abbaye, Nicolas Rémond, qui peu de temps auparavant avait démoli Saint-Gilles : la provenance des deux œuvres paraît ainsi bien assurée. C. Sapin a rapproché ce chapiteau et le n° inv. 985.1.1 avec le groupe de chapiteaux déposés dans le collatéral nord de l'actuelle église de Saint-Seine et du fragment du pilastre n° inv. Arb. 1158. L'étude de ces sculptures a permis de repérer des motifs communs qui autorisent à les appréhender comme un ensemble homogène. Le chapiteau à l'orant est le point de départ de cette étude comparative. Un chapiteau de l'église de Saint-Seine présente un décor ornemental géométrique avec les mêmes rubans de besants. Un autre chapiteau du même groupe, malheureusement très mutilé, présente sur chaque face un ou deux personnages émergeant d'un décor de rinceaux et abrité sous une arcature en plein cintre. Les compositions symétriques, l'attitude statique des personnages tendent à dater l'activité de cet atelier vers la fin du XIe siècle. Le style de la gueule du lion et de la tête de l'orant évoque par sa tendance à simplifier le rendu des volumes, les chapiteaux à masques et protomes présents en Bourgogne dès 1100, alors que la transcription de certains détails explicites, indique le début du XIIe siècle. Il faut aller à Saint-Cydroine, dans l'Yonne, pour trouver un chapiteau, figurant deux personnages identiques, stylistiquement très proche de l'orant du musée. Leur posture, leur tenue vestimentaires détaillée et leur physionomie sont semblables ; le rendu des volumes est quasiment inexistant : les corps sont sculptés en méplat. Dans le Brionnais, à Anzy-le-Duc, deux personnages se tenant mutuellement la barbe portent encore cette tunique courte ceinte à la taille et plissée sur les cuisses ainsi que des bottines échancrées ; cependant ici, l'anatomie révèle une plus grande maîtrise de la taille : les volumes des membres sont rendus et les corps présentés dans une position beaucoup plus complexe. Ainsi, les deux chapiteaux du musée et ceux déposés dans l'église de Saint-Seine-l'Abbaye furent très vraisemblablement sculptés par un petit atelier local, actif dans les toutes premières années du XIIe siècle. (Frédérique Bouvard)(JANNET Monique et JOUBERT Fabienne (dir.), Sculpture médiévale en Bourgogne - Collection lapidaire du Musée archéologique de Dijon, EUD, 2000)

Contexte historique

Lieu de création/utilisation

Europe, France, Bourgogne-Franche-Comté, Bourgogne, Côte-d'Or, Saint-Seine-l'Abbaye (lieu d'utilisation)

Précisions utilisation

Saint-Gilles

Découverte / collecte

Europe, France, Bourgogne-Franche-Comté, Bourgogne, Côte-d'Or, Curtil-Saint-Seine (lieu de découverte) ; Découverte fortuite ; (1984, date de découverte)

Précisions découverte

Découvert lors de la restauration d'une maison du village de Curtil-Saint-Seine en 1984-1985, où il était remployé comme montant de fenêtre.

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, achat, Dijon, musée archéologique

Date acquisition

1985 acquis

Ancienne appartenance

Curtil-Saint-Seine Commune de

Informations complémentaires

Bibliographie

Jannet M-Joubert F, sculpt médiévale bourg, 2000, JANNET Monique et JOUBERT Fabienne (dir.), Sculpture médiévale en Bourgogne - Collection lapidaire du Musée archéologique de Dijon, EUD, Dijon, 2000, 424 p. (Notice 8) Bourgogne médiévale, Mâcon 1987, Bourgogne médiévale, La mémoire du sol : 20 ans de recherches archéologiques. Catalogue de l'exposition, Mâcon 1987 (n° 17) Jeanlin 1986, M. Jeanlin, "Dijon, Musée Archéologique. Chapiteaux roman", Revue du Louvre, 4/5, 1986, p. 252-254 (p. 253-254) Sapin 1984, C. Sapin, "Les chapiteaux de Curtil-Saint-Seine", Bulletin monumental 132, 1984, p. 436-437 (p. 436-437)

Chapiteau au lion_0