Sainte Anne trinitaire

N°Inventaire

2022.6.1

Domaine

Dénomination

Titre

Sainte Anne trinitaire

Période de création

Matériaux - techniques

Mesures

H. 72 cm, l. 24 cm, P. 14 cm (Totale)

Précisions sujet représenté

Cette sculpture figure une sainte Anne trinitaire enserrant de son bras gauche une petite sainte vierge assise et tenant l’enfant Jésus. Celui-ci tend ses bras vers une grappe de raisin, présentée dans la main droite de sa grand-mère. Elle symbolise sa passion future et l’eucharistie. Cette sculpture, comme à l’accoutumée, pour les vierges trinitaires ne respecte pas des proportions réalistes dans la figuration des trois personnages. Cependant le réalisme se retrouve dans le visage de sainte Anne, légèrement incliné vers la mère et l’enfant, reflet du sentiment maternel. On notera la représentation délicate tout emprunte de grâce des mains de sainte Anne. Un soin tout particulier a été aussi apporté dans la représentation des costumes par le sculpteur notamment dans la transcription des tissus abondants et des drapés chez sainte Anne. La vierge Marie porte le costume des jeunes filles de l’époque. L’enfant Jésus, lui, semble nu. Malheureusement cette sculpture est mutilée, on ne sait rien du visage de l’enfant Jésus ni de celui de la Vierge. Seules les traces d’une abondante chevelure détachée subsistent. L’expert attribue ces mutilations aux guerres de religion mais rien n’est moins sûr. La présence possible d’une couronne sur la tête de la vierge peut aussi laisser penser à un vandalisme révolutionnaire. La sculpture tient une grappe de raisin, ce qui n'est pas le plus répandu. Cela sous-entend peut-être une origine wallone, "haut-mosane". Avant la cession de Givet à Charles Quint en 1555, la ville était une possession méridionale de la principauté épiscopale de Liège.

Historique

Cette sculpture provient vraisemblablement de l'église de l'enceinte fortifiée de Charlemont (Givet). Elle aurait été découverte vers 1905 dans un grenier d'une ancienne maison appartenant depuis plusieurs génération à la famille Colin. Un expert suppose qu'un décapage de surface a sans doute eu lieu au 19ème siècle et a supprimé la polychromie d'origine et a été compensée par l'application de couches de cire ou de vernis teinté (brou de noix ou autre). Les principales lacunes formelles sont la tête de l'Enfant, une section de son avant-bras dextre, l'entièreté de son bras senestre et la partie supérieure de la tête de la Vierge. Le reste est bien conservé, si bien que ces manques n'altèrent pas la lisibilité. Il propose une datation de vers 1510-1520. La forteresse de Charlemont a été construite vers 1555 par Charles Quint. Donc, pour lui, la sculpture ne peut provenir de l'église de l'enceinte fortifiée de Charlemont. Néanmoins, la sculpture peut être antérieure et avoir été déplacée dans l'enceinte fortifiée. L'expert envisage une origine liée à Saint Hilaire ou Notre Dame à Givet ou un village des environs.

Statut juridique

propriété de la commune, achat en vente publique, Charleville-Mézières, musée de l'Ardenne

Date acquisition

2022/12/09 acquis

Ancienne appartenance

AGUTTES

Localisation