88.10.1
Portrait de Gabrielle Wenger (1853-1944), belle-mère de l'artiste
Versailles, 1868/06/18 ; Alençon, 1916/06/29
masculin
1896
H. 143 cm, l. 95 cm (avec cadre) ; H. 131 cm, l. 81 cm
Signé et daté ; "Lacombe 96" (recto, En haut à droite) ; Signé à droite en haut
Joëlle Ansieau a documenté la vie de Gabrielle Wenger et les liens qu'elle entretient avec son gendre Georges Lacombe. Gabrielle Wenger est une personnalité importante du milieu artistique versaillais. Elle organise des réceptions, où elle reçoit des artistes versaillais et parisiens, et assiste aux différents concerts et événements artistiques locaux. Georges Lacombe participe lui aussi pleinement à la vie mondaine versaillaise. Il y est né, y a étudié et s'est engagé dans la vie locale à la fois sportive et artistique. C'est notamment en participant aux manifestations musicales organisées par Gabrielle Wenger qu'il a fait sa connaissance et rencontré sa fille, Marthe Wenger, qu'il épouse en 1897. Ces deux personnalités ont une telle influence dans la vie mondaine de Versailles que "L'Écho de Versailles" consacre même un article au mariage de Georges Lacombe et Marthe Wenger, détaillant les personnalités politiques et artistiques qui y assistent. Malgré le départ de l'artiste de Versailles pour Alençon en 1897, il est resté proche de Gabrielle Wenger, qui peut presque être aussi considérée comme "mécène" : pour la décoration de son hôtel, il sculpte pour elle le "Lit" (Paris, Musée d'Orsay), la "Marie-Madeleine" (Lille), et peint "Le Printemps" (États-Unis, Pasadena) et "L'Automne" (Suisse, Genève). Gabrielle Wenger est représentée de profil, assise sur un tabouret, dos au clavier d'un piano placé à gauche, les mains croisées sur ses jambes. Son visage est tourné vers le spectateur, son expression est franche et grave. Elle porte une longue robe verte à courtes manches bouffantes, bordée de fourrure marron à l'encolure, et resserrée sous la poitrine par une ceinture de tissu jaune. Le choix de l'artiste de représenter Gabrielle Wenger près d'un piano n'est pas anodin. En effet, elle est présente lors des concerts et des réceptions tenus à l'Hôtel des Réservoirs, à Versailles. Au cours de ces soirées, auxquelles assiste également Georges Lacombe, ses talents musicaux ont été souvent soulignés, notamment dans la revue "L'Écho de Versailles". Georges Lacombe affectionne l'utilisation du pastel, notamment pour le portrait. Il utilise cette technique une première fois vers 1888-1892 pour un portrait de son père, Jean-Baptiste Lacombe, et continue de l'utiliser par la suite pour portraiturer les membres de la société versaillaise qu'il fréquente. Le style expressif de l’artiste nabi se caractérise par une économie de moyens. Dans son œuvre préparatoire, il cerne les contours de la figure en quelques traits épais affirmant ainsi la planéité de la représentation. Dans le portrait au pastel, il inverse sa position, comme s’il avait calqué le dessin, et ajoute des aplats de couleurs. Les coloris sombres sont rehaussés de touches de lumière et font ressortir par contraste le visage et les bras nus de Gabrielle Wenger.
1896
propriété de la commune, achat, Versailles, musée Lambinet
1987/04/10 acquis
Collection particulière : Maldan Georges (1987/04/10)
Texte de description tiré du Mémoire de recherche de Clémence Pinquier, mai 2022.
"Georges Lacombe (1868-1916)", Versailles > Musée Lambinet (1984/05/28 - 1984/07/08) ; "Versailles, vie artistique, littéraire et mondaine 1889-1939", Versailles > Musée Lambinet (2003/12/02 - 2004/02/29) ; "Les univers de Georges Lacombe", Versailles > Musée Lambinet (2012/11/13 - 2013/02/17)
Gendre Catherine, Ansieau Joëlle. Georges Lacombe (1868-1916), 1984. musée Lambinet, (p. 47, n° 23) ; Gendre Catherine. Musée Lambinet Versailles, 1997. Versailles, (p. 87, n° 135) ; Ansieau Joëlle. Georges Lacombe (1868-1916), catalogue raisonné, 1998. Somogy éditions, (p. 11, n° 37) ; Gendre Catherine. Versailles, vie artistique, littéraire et mondaine 1889-1939, 2003. (p. 69 et 172, n° 87) ; Roussel-Leriche Françoise. Les univers de Georges Lacombe, 2012. Silvana Editoriale, (p. 178, cat. 137)