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Ra 318 ; 31106 (Ancien numéro)

archéologie ; épigraphie ; romain ; croyances - coutumes

Autel votif dédié à Minerve par Marcus Attius Sabinianus

2e moitié 1er siècle ; 3e siècle

Les tria nomina portés par le dédicant suggèrent pour l’inscription une date comprise entre la deuxième moitié du Ier siècle et la première moitié du IIIe siècle. La formule sacrum, si elle ne peut servir de critère chronologique déterminant, peut néanmoins, associée aux tria nomina et à l’absence de l’épithète dea, être un indice de précocité. (L. Rodriguez, R. Sablayrolles, cat. 2008, n°171)

Europe, France, Occitanie, Gers (Castelnau-Barbarens, lieu de découverte) ; (1766, date de découverte)

Cet autel fut découvert au XVIIIe siècle dans le Gers, sur le site de la colline de l’église de Saint-Guiraud, qui se situe sur le territoire de la commune actuelle de Castelnau-Barbarens. Il fut acquis le marquis d’Orbessan et placé dans son cabinet d’antiquités en même temps que l’autel n° 13. C’est A. Du Mège qui le fit transporter au Musée de Toulouse, avant 1818. (L. Rodriguez, R. Sablayrolles, cat. 2008, n°171) ; (Eglise de Saint-Guiraud) (coordonnées de l'objet) ; Eglise de Saint-Guiraud (coordonnées du site)

Hauteur en cm 66 ; Largeur base en cm 34,6 ; Largeur corps en cm 29,5 ; Profondeur base en cm 19,4 ; Profondeur corps en cm 15

dédicace (latin), corps et base : dans un encadrement mouluré : SACRVM / MINER/VE M. AT/TIVS SA/BINIANV // puis sur la base : S V S L M, Sacrum / Miner/v(a)e. M(arcus) At/tius Sa/binianu//s v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito)., traduction : Consacré à Minerve. Marcus Attius Sabinianus s'est acquitté de son voeu de bon gré et avec une juste reconnaissance. (lecture L. Rodriguez, R. Sablayrolles, cat. 2008, n°171)

Cet autel fut aussi publié pour la première fois par le marquis d'Orbessan qui pensait que Marcus Attius Sabinianus pouvait être un officier romain de Salvius Julianus, gouverneur de l'Aquitaine troisième sous l'empereur Hadrien. L'auteur donne d'intéressantes précisions quant à la localisation d'origine de cet autel qui "était porté sur une base, entre quatre petites colonnes torses agréablement travaillées, et qui paraissent tenir à l'Ordre dorique, comme on peut en juger par le fragment qui reste". Daniel Cazes Le polissage de la face antérieure de l'autel a fait l'objet d'une finition très soignée, qui l'a rendue lisse au toucher. Les faces latérales et postérieure sont brutes de taille : elles présentent des traces de ciseau grain d'orge très apparente, une étroite bande a été dégagée au ciseau. La taille du ciseau grain d'orge utilisé n'est pas la même sur toutes les faces, elle est de petit module sur les faces latérales, de module légèrement plus important sur la base de la face postérieure, et encore plus importante sur la face postérieure du corps, où se distinguent également quelques traces de broche. Base Les arêtes de la base sont érodées. Modénature : la base est débordante par rapport au corps. Gorge, tore, talon renversé, sur les faces latérales et antérieure ; chanfrein renversé sur la face postérieure. Couronnement - Corniche : Les angles postérieurs et antérieur gauche de la corniche sont brisés (en particulier l'angle postérieur gauche), l'angle antérieur droit est érodé. Modénature : doucine droite, bandeau renversé sur les faces latérales et antérieure ; chanfrein droit, bandeau renversé sur la face postérieure. - Coussin : le coussin se compose d'un bandeau d'attique plus large que haut, encadré de deux pulvilli entièrement disparus. Sur la face antérieure, le haut du couronnement est souligné d'une ligne brisée (deux trapèzes inversés accolés). ÉPIGRAPHIE Le champ épigraphique est délimité sur le corps par un cadre mouluré de forme presque carrée. L'inscription débute sur le corps et s'achève sur la base de l'autel. Sacrum / Miner/u(a)e. M(arcus) At/tius Sa/binianu//s u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito). Consacré à Minerve. Marcus Attius Sabinianus s'est acquitté de son vœu de bon gré et avec une juste reconnaissance. Ordinatio et paléographie La mise en page est médiocre malgré la délimitation soignée du champ épigraphique : l'alignement à gauche contre le cadre est assez bien respecté, mais les mots en fin de ligne sont coupés par des césures aux lignes 2, 3 et 4, la lettre finale du cognomen étant même rejetée sur la base de l'autel avec la formule dédicatoire. La gravure est peu profonde et très irrégulière. La forme des lettres varie ainsi d'une occurrence à l'autre : les M sont le plus souvent très larges (ils occupent la place de deux lettres), sauf le M final de la ligne 1, plus étroit par manque de place ; la forme des S varie d'une lettre à l'autre, entre sinuosité et angularité ; tous les jambages des M sont obliques, sauf ceux qui forment les extrémités du M final de l'inscription, verticaux ; enfin, deux A sur quatre ne comportent pas de barre transversale. Le jambage oblique des R s'appuie sur la panse, et les points de séparation ont une forme triangulaire. H. des lettres : l. 1 : 3,1 ; l. 2 et 3 : 2,9 ; l. 4 : 2,7 à 3 ; l. 5 : 3,2 à 3,3 ; l. 6 : 2,9 à 3,2. COMMENTAIRE La dédicace à la divinité romaine Minerve est introduite par l'adjectif sacrum, formule exceptionnelle sur les autels votifs de l'Aquitaine méridionale, qui illustre une pratique plus évoluée de la latinité. L'abréviation phonétique en -e du datif ae est, en revanche, classique. Le dédicant porte les tria nomina, ce qui en fait un citoyen dont le gentilice, fréquent dans les provinces de Gaule romaine, est bien attesté en Aquitaine. Les Attii sont notamment connus à Aire-sur-Adour par trois dédicaces sur des autels votifs, dont une deo / Marti par un L. Attius Sabinianus . Le cognomen Sabinianus, fréquent et répandu, se rencontre sur quatre autres inscriptions de l'Aquitaine méridionale . Des tegulae et quatre colonnes cannelées auraient été trouvées, selon E. Barry, à proximité du lieu de découverte de l'inscription. Ces éléments d'architecture suggéraient, selon lui, l'existence d'un temple à cet endroit. La situation présumée des découvertes, en milieu rural dans une commune particulièrement riche en vestiges antiques, rend plus probable l'hypothèse d'un sanctuaire privé à l'intérieur d'une villa. Les prospections récentes menées dans le Gers par F. Colléoni n'ont cependant révélé aucun indice aux alentours de Saint-Guiraud. Laetitia Rodriguez et Robert Sablayrolles, 2008

propriété de la commune ; mode d'acquisition inconnu ; Toulouse ; musée Saint-Raymond

Collection privée, Bertrand J., 1779;Collection privée, Marquis d'Orbessan

Toulouse ; musée Saint-Raymond

Toulouse et l'Antiquité retrouvée..., musée Saint-Raymond, Toulouse, 06/1989 - 08/1989

Du Mège (Alexandre), Monumens religieux des Volces Tectosages..., Toulouse, 1814, (pl. 30 bis.) Du Mège (Alexandre), Notice des tableaux, statues, bustes, bas-reliefs et antiquités composant le Musée de Toulouse, Toulouse, s. l. n. d., 1818, (p. 72, n° 32) Du Mège (Alexandre), Notice des monumens antiques et des objets de sculpture moderne conservés dans le Musée de Toulouse, Toulouse, 1828, (n° 31) Alexandre Du Mège, Description du Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, Douladoure Jean-Matthieu, 1835, une autre édition du même catalogue, en 1835, chez F. G. Levrault à Paris (n° 86) Du Mège (Alexandre), "Recueil de quelques inscriptions romaines encore inédites ou peu connues ou perdues aujourd'hui" dans Mémoires de la Société Archéologique du Midi, VI, Toulouse, 1850, (p. 82) Ernest Roschach, Catalogue des musées archéologiques de la ville de Toulouse : musée des Augustins, musée Saint-Raymond, Toulouse, Roux et Cléder, 1892 (n° 190) Rachou (Henri), Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, éd. Privat, 1912, (n° 318) Corpus Inscriptionum Latinarum, vol. XIII, 1916, (435) Catalogue d'exposition Toulouse et l'Antiquité retrouvée au XVIIIe siècle, Toulouse, Musée Saint-Raymond, juin-août 1989, (n° 14) Rodriguez (Laetitia) et Sablayrolles (Robert), Les autels votifs du musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse, catalogue raisonné, 2008, (p. 218-219)