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Ra 344 ; 30903 (Ancien numéro)

archéologie ; sculpture ; romain ; croyances - coutumes

Autel circulaire orné de têtes animales et d'une guirlande de laurier

romain

(Mauritanie, lieu de découverte)

Grâce au catalogue de 1865, on connaissait vaguement la provenance de cette œuvre, l'"ancienne Mauritanie ", c'est-à-dire le Maroc et une partie de l'Algérie actuels, le lieu exact de découverte restant indéterminé. Marc Commelongue, que nous remercions ici de son information, en a trouvé une mention plus précise dans le Journal de Toulouse des 22 et 23 décembre 1841 : l'autel en question y est dit envoyé à la Société archéologique du Midi de la France par Julien Dispan (officier de la marine française selon Ernest Roschach). Dans les années 1830-1840, la Société archéologique du Midi de la France contribuait très activement à l'enrichissement du Musée des Antiques et elle y déposa, comme bien d'autres œuvres, ce monumental autel sculpté.

Hauteur en cm 84 ; Diamètre en cm 70

La faible mouluration inférieure appelle la pose de cet autel sur une base qui était indépendante et qui fait défaut pour apprécier les proportions du monument. Peut-être faut-il aussi imaginer une partie supérieure formant table, le plan supérieur étant assez grossièrement traité (ou usé ?) et simplement évidé d'une petite cupule irrégulière en son centre ; mais l'œuvre était peut-être achevée ainsi. L'autel est essentiellement un imposant tronc de cône aux côtés faiblement inclinés, d'aspect presque cylindrique, qui évoque la partie basse d'un fût de colonne. Le haut est traité à la façon d'un chapiteau dorique, richement mouluré, avec un rang continu d'étroits denticules qui rappelle plutôt les corniches d'ordre corinthien. Le gorgerin est orné d'une frise où alternent des rosaces à six pétales et des patères. Au-delà de l'ornement, ces dernières évoquent les offrandes faites sur l'autel. De même, au-dessous, surgissant du fût, quatre têtes d'animaux sur lesquelles passe une guirlande de laurier régulièrement et symétriquement ondée rappellent les sacrifices rituels païens. Ces têtes étaient sculptées selon une importante saillie qui les a évidemment rendues fragiles. Soit parce qu'elles ont été intentionnellement bûchées, soit, plus naturellement, parce que l'on a fait rouler l'autel, elles sont aujourd'hui presque totalement cassées. Sur certaines, les oreilles conservées, les traces des cornes, l'arrachement triangulaire du bas plaident en faveur de la représentation de béliers plutôt que de taureaux. Daniel Cazes, 2003

(tête d'animal, guirlande de laurier)

propriété de la commune ; dépôt ; Toulouse ; musée Saint-Raymond

1830 acquis

Société Archéologique du Midi de la France

Toulouse ; musée Saint-Raymond

Périple méditerranéen, musée Saint-Raymond, Toulouse, 28/11/2003 - 04/04/2004 Périple méditerranéen, musée archéologique de Tarragone, 04/2005 - 08/2005 Périple méditerranéen, musée archéologique de Barcelone, 09/2005 - 01/2006

Journal de Toulouse politique et littéraire, 30e année, n° 306, 22 et 23 décembre 1841. Ernest Roschach , Musée de Toulouse. Catalogue des antiquités et des objets d'art, Toulouse, Imprimerie Viguier, 1865 (p. 97, n° 224) Henri Rachou, Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, Editions Privat, 1912 (p. 140, n° 344) Périple méditerranéen. Antiquités d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse. Exposition, musée Saint-Raymond, Toulouse, 2003 (p. 111, n° 203)