M.P.Lav.1894-245
Saint François de Paule
RIBERA : Jativa, 1591 ; Naples, 1652
Espagne
1650
Hauteur en cm 76 ; Largeur en cm 65.6
annotation
annotation en bas à droite : Sur la pancarte que tient le saint : CHARI/TAS.
Identifié dans tous les catalogues du musée comme une représentation de saint François d'Assise (1182-1226), ce tableau figure en fait saint François de Paule. Né ne 1416, à Paola (Paule), en Calabre, Francesco Martotilla, ermite dès l'âge de quatorze ans, fonde cinq années plus tard une communauté vouée à la pauvreté et à l'humilité, qui deviendra l'ordre des Frères minimes, approuvé en 1474. Venu en France à la demande de Louis XI, pour tenter de guérir le roi malade, il décide, après la mort de celui-ci (1483), de fonder des couvents à Amboise et à Montils-les-Tours. Décédé à Plessis-les-Tours en 1507, François de Paule est canonisé dès 1519. Le saint ascète apparaît ici en buste, les épaules couvertes d'une robe de bure et la tête d'un capuchon agité par le vent; sa main gauche serre un bâton tandis que la droite tient une pancarte sur laquelle est inscrite sa devise : Charité. L'homme à barbe blanche, le visage marqué par l'âge, a le regard extatique tourné vers les cieux comme pour intercéder humblement auprès de Dieu. Pérez Sanchez et Spinosa (1978, pp. 131-132) ont dénombré pas moins de huit versions de cette composition, toutes du XVIIème siècle et ' de mains différentes', parmi lesquelles ils placent celles d'Amiens. On doit ajouter à cette liste la version maltaise; ils ne retiennent aucune de ces toiles comme l'original du maître. Cependant la qualité de l'exemplaire amiénois, révélée par une récente restauration, pourrait permettre d'y voir une oeuvre autographe, malgré le manque d'empâtements. Dans cette composition, Ribera se montre fidèle à ses principes picturaux de représentation de figures emblématiques : il tente de concentrer tous ses effets sur le personnage en buste et son expression. Un réalisme radical impose la silhouette et le caractère monochrome du tableau, au fond uni et sombre, fait émerger avec d'autant plus d'efficacité le visage du saint homme, principal objet de l'oeuvre. notice de Matthieu Pinette
Sept copies du 17e siècle sont signalées par Pérez Sanchez et Spinosa (1978) : Naples, église Saint-François-de-Paule ; Naples, coll. du duc de Bovino ; Cadix, coll. José Marques de Acanda ; Cambridge (Mass), Fogg Art Museum ; Grenade, cathédrale ; Saint-Petersbourgh, musée de l'Ermitage ; Pau, coll. part. Une autre version à Malte, au musée national des Beaux-Arts de la Valette.
propriété de la commune, don manuel, Amiens, musée de Picardie
1890
Collection privée, Lavalard, Frères, 1890, (Déposé au musée Lombard de Doullens jusqu'en 1988.)
Amiens, musée de Picardie, Couleurs d'Italie. Peintures méridionales des musées d'Amiens, 1998-1999. (p.5 (atelier de Ribera))
Horsin-Déon L., 'Cabinet de MM. Lavalard', dans P. Lacroix, Annuaire des artistes et des amateurs, Paris, 1862. (p.147) Catalogue des tableaux composant la collection Lavalard Frères de Roye au musée de Picardie, Amiens, 1894. (p.52, n° 245 (Ribera)) Catalogue descriptif des tableaux et sculptures du musée de Picardie, Amiens, Impr. Piteux Frères, 1899. (pp.242-243, n° 245 (Ribera)) Catalogue descriptif des tableaux et sculptures du Musée de Picardie, Amiens, Impr. Picarde, 1911. (p.148, n° 241 (Ribera)) Boinet Amédée, Le Musée d'Amiens. musée de Picardie. Peintures, Paris, 1928. (p.11) Foucart (Borville) Jacques, Les Lavalard, Amiens, 1977. (pp.18, 46, n° 241, p.52) Pérez Sanchez Alfonso E. et Spinosa Nicola, L'opera completa del Ribera, Ed. Rizzoli, Milan, 1978. (p.132, n° 299 (d'après Ribera)) Pinette Matthieu, Couleurs d'Italie, couleurs du Nord. Peintures étrangères des musées d'Amiens, 2001, musée de Picardie / Somogy éditions d'art, (280 p. ; ouvrage accompagné d'un CD-Rom contenant l'intégralité des notices). (p.71, ill.)