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Plateforme ouverte du patrimoine

Sainte Christine de Bolsena

Identification du bien culturel

N°Inventaire

M.P.Lav.1894-231

Domaine

Dénomination

Titre

Sainte Christine de Bolsena

Précision auteur

GUARINO : Sant'Agata Irpina, 1611 ; Gravina ou Solofra, 1654

Ecole-pays

Italie

Anciennes attributions

Ancienne attribution : SACCHI Andrea ; Ancienne attribution : STANZIONE Massimo

Période de création

Millésime de création

1640

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm 121.6 ; Largeur en cm 97.5

Précisions sujet représenté

La toile représente sainte Christine, dont plusieurs attributs (le serpent et le flèche) rappellent le martyre symbolisé également par la longue palme. Selon La Légende dorée de Jacques de Voragine et d'autres sources, la sainte, issue d'une famille noble originaire de la ville de Bolsena (Toscane) et qui vécut sans doute au IIIème siècle, fut l'objet de maints supplices commandés par son propre père, incapable d'obtenir qu'elle sacrifie aux idoles : attachée à une roue, enfermée dans une tour, précipitée dans un lac avec une meule au cou puis plongée dans de l'huile bouillante, elle fut aussi jetée dans une fosse avec des serpents - les reptiles se contentèrent de la lécher! -, et devint enfin la cible d'archers, mais à chaque fois des interventions miraculeuses la protégèrent. Ce n'est qu'après cette longue série de sévices que le crâne de la jeune martyre fut finalement fendu. Autrefois donné à Andrea Sacchi (Nettuno, 1599 - Rome, 1661) par les catalogues du musée, le tableau pour lequel P. Pouncey (com. écrite) avait suggéré le nom du Napolitain Massimo Stanzione (Orta di Atella, vers 1585 - Naples, vers 1658) a été finalement rendu à un élève de ce dernier, Francesco Guarino, par Raffaello Causa et Pierre Rosenberg (com. écrite et orale, rapportées par Auffret, 1982-1932). Ainsi que l'a avancé Riccardo Lattuada (cat. exp. Naples, 1984-1985), cette figure, à l'expression fière et altière, est vraisemblablement le portrait d'une femme de la noblesse napolitaine qui a choisi de se faire représenter sous l'aspect de la sainte dont elle portait le prénom; de tels portraits aristocratiques, sous la forme d'allégories religieuses se référant aux saints patrons de leurs modèles, étaient fréquents à cette époque. Guarino lui-même en a réalisé plusieurs, comme une Sainte Cécile (Naples, Musée national de Capodimonte), qui passe pour être le portrait de Giovanna Frangipane della Tolfa, ou encore un Saint Georges (dépôt de la Banco di Napoli au Musée national de Capodimonte). Cette puissante silhouette, qui s'impose par sa stature autant que par sa calme détermination, soulignée encore par la forte présence lapidaire du dé qui lui sert d'appui, participe de la nombreuse série de saintes effigies, en demi-figure, produites par Guarino comme par bon nombre d'artistes napolitains du XVIIème siècle. Le tableau concentre une certaine sévérité (coloris sombres, fort clair-obscur, expression froide et distante de la sainte) et un grand raffinement (port élégant, mains délicates), qui témoignent des diverses influences dont bénéficie Guarino. Ce dernier synthétise parfaitement les enjeux de la peinture napolitaine vers le milieu du siècle, entre le naturalisme et le ténébrisme d'inspiration caravagesque, hérités de Ribera, et l'élégance proposée par Stanzione. Cette figure, sorte de transposition chrétienne de l'effigie païenne de Cléopâtre - autre malheureuse victime du serpent ayant inspiré les caravagesques napolitains -, fait également songer aux saintes peintes par le français Simon Vouet (Paris, 1590 - Paris, 1649) pendant son séjour en Italie ( 1612-1627); des oeuvres de cet artiste étaient en effet parvenues à Naples et des peintres comme Stanzione, Guarino ou Cavallino, ont pu y être sensibles (Auffret, 1982-1983). Lattuada (cat. exp. Naples, 1984-1985) propose une datation de la toile peu après 1640 du fait de son chromatisme; l'artiste utilisera des gammes plus éclatantes dans les dernières années de sa production. Notice de Matthieu Pinette

Contexte historique

Genèse

objet en rapport

Historique

en rapport avec : Sainte Cécile, Saint Georges

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, don manuel, Amiens, musée de Picardie

Date acquisition

1890

Ancienne appartenance

Collection privée, Lavalard, Frères, 1890

Informations complémentaires

Exposition

Naples, Museo di Capodimonte et Museo Pignatelli, Civilità del Seicento a Napoli, 1984-1985. (pp.326-327, n° 2.131 (notice de Riccardo Lattuada)) Amiens, musée de Picardie, Couleurs d'Italie. Peintures méridionales des musées d'Amiens, 1998-1999. (pp.5, 8 (notice de Matthieu Pinette))

Bibliographie

Catalogue des tableaux composant la collection Lavalard Frères de Roye au musée de Picardie, Amiens, 1894. (p.49, n° 231 (Sacchi)) Catalogue descriptif des tableaux et sculptures du musée de Picardie, Amiens, Impr. Piteux Frères, 1899. (p.239, n° 232 (Sacchi)) Gnoli Umberto, 'L'arte italiana in alcune gallerie francesi di provincia ; note di viaggio', Rassegna d'arte, 9, 1908. (n° 9, p.156 (Sacchi)) Catalogue descriptif des tableaux et sculptures du musée de Picardie, Amiens, Impr. Picarde, 1911. (p.146, n° 228 (Sacchi)) Foucart (Borville) Jacques, Les Lavalard, Amiens, 1977. (p.45, n° 228 (Sacchi)) Auffret Isabelle, 'Quelques tableaux italiens du XVII° siècle au musée de Picardie', Musées d'Amiens, 3, 1983, pp. 17-21. (pp.17-18) Brejon de Lavergnée Arnaud et Volle Nathalie, Musées de France. Répertoire des peintures italiennes du XVIIe siècle, Paris, 1988. (p.189) Pinette Matthieu, Couleurs d'Italie, couleurs du Nord. Peintures étrangères des musées d'Amiens, 2001, musée de Picardie / Somogy éditions d'art, (280 p. ; ouvrage accompagné d'un CD-Rom contenant l'intégralité des notices). (pp.72-73, ill.)

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