2016.9.142 ; 142 (Autre numéro)
Hauteur en cm 46 ; Largeur en cm 11.75 ; Profondeur en cm 10.9 ; Poids en g 791.9
Pot à khôl en os de chameau gravé, à armature métallique filigranée et ciselée. Objet flanqué d'un bâtonnet en bois et d'un miroir
Pour les populations du Proche et Moyen Orient, le dromadaire joue un rôle essentiel : bête de bât, il nourrit aussi l'homme de son lait et de sa viande. Il lui donne également son poil et son cuir qui deviennent des vêtements, ses os utilisés pour faire des bijoux, des coffrets et des manches de couteaux. L’os de camélidé ressemble beaucoup à l’ivoire, dans ses propriétés comme dans son rendu visuel. Les os sont d’abord nettoyés, parés, puis bouillis ou laissés à tremper plusieurs jours pour obtenir un aspect propre et blanchi. Les morceaux sont ensuite assemblés et le produit final est poli. Après polissage, un dessin peut être gravé sur l’os. Après avoir dessiné le motif point par point, on dépose de l’encre noire ou colorée afin de révéler le motif.
Afrique, Afrique du nord, Libye (lieu de création), (lieu d'utilisation), Afrique, Afrique du nord (lieu d'utilisation)
Le pot à khôl (ou étui à khôl) est un objet dont les femmes (et dans certains pays les hommes) se servent pour conserver et appliquer un fard pour les yeux. Le produit porte des noms différents selon les pays ; c'est le nom de khôl (ou kohol) qui est le plus souvent utilisé en France. Le mot arabe "Al-kohl" désigne, à l'origine, la poudre d'antimoine qui sert à se farder. Lorsque les médecins soumettaient cet antimoine à de fortes chaleurs, il produisait un gaz qui fut appelé "alcohol", un terme qui devint synonyme d'esprit, au sens d'esprit du vin, ou de spiritueux. Vers le XVIe siècle, ce mot finit par désigner l'ensemble des boissons produites par distillation, puis l'ensemble des boissons alcoolisées. C'est avec ce sens que le mot est revenu vers le monde arabe, sans doute au XIXe siècle, sous la forme d'"al-couhoul", qui appartient surtout au vocabulaire administratif. Le khôl regroupe un nombre considérable de formules (sulfure d'antimoine, de plomb argentifère ou galène, fusain, safran, noir de fumée et charbon) et avait des visées cosmétiques et thérapeutiques. Cependant, le composant le plus fréquent des khôls traditionnels reste le sulfure de plomb, devant celui d'antimoine ; ils sont aussi noirs l'un que l'autre mais l'antimoine séduisait par son éclat, un noir plus brillant que le plomb. Ce dernier était plus facile à se procurer et a probablement été moins cher que le sulfure d'antimoine. Cette poudre minérale est parfois mélangée à une graisse animale ou végétale afin d'en faciliter l'application et l'adhérence. Ce pot était destiné à être offert en cadeau de mariage.
20e siècle
propriété de la commune, don manuel, Grasse, musée international de la parfumerie
2016 acquis ; 2017 entrée matérielle
Collection privée, LEBLANC Françoise, 2008, 2017, (Achat à Tripoli en novembre 2008)