RF 23328, recto
Paolo et Francesca
né en 1780 ; mort en 1867
masculin
France
H. en m 0,250 ; L. en m 0,187
Mine de plomb et pinceau, lavis brun clair. Six lignes d'annotations manuscrites à la mine de plomb en bas au centre
poésie lyrique, Dante : La Divine Comédie : L'Enfer
oeuvre en rapport
propriété de l'Etat, legs, musée du Louvre département des Arts graphiques
1932
Koechlin, Raymond dernière provenance : Koechlin, Raymond
Ce dessin est une étude pour le tableau du musée Condé. Sous la Restauration s'exprime pleinement le goût pour les sujets dits troubadours: (tendance qui) consiste à évoquer des scènes du passé national ou des épisodes célèbres de la littérature médiévale ou renaissante. La minutie du style, l'attention aux détails renforcent le caractère de vérisme de ces revival, souvent peints ou dessinés avec une précision qui rappelle les scrupuleuses factures des oeuvres hollandaises du Siècle d'or. Ingres s'adonnera particulièrement à cette veine, et Paolo et Francesca, sujet tiré de Dante, sera celui auquel il s'attachera le plus : huit peintures au moins et une douzaine de dessins. Celui du Louvre est sans doute le premier en date : Ingres y a inscrit les lignes du chant V de l'Enfer de Dante évoquant le sujet -un couple d'amoureux surpris et assassinés par le mari jaloux- , mais la traduction n'est pas celle d'Artaud de Montor qu'il utilisera ensuite (et à qui il dédiera un dessin de même sujet en 1816). L'archaïsme de la mise en scène et du décor (particulièrement du siège où est assise la jeune héroïne, qui sera remplacé par un simple banc dans les versions futures) permet de situer le dessin vers 1815 (Vigne, 1995, fig. 111, le situe plus tôt, et Méjanès, 1980, également). (L.-A. Prat, Ingres, Paris, Musée du Louvre, 5 Continents éditions, 2004, (Cabinet des dessins ; 4), n° 9, p. 79). Chaudonneret, 1979, p. 3, repr. p. 2 ; Condon et al., 1983-1984, p. 70, fig. 1 R. Koechlin ; legs au Louvre en 1932.