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Les Saltimbanques (L'enfant blessé)
Strasbourg, 1832 ; Paris, 1883 ; Doué d'un talent précoce, Gustave Doré s'adonne très tôt aux différentes techniques artistiques. S'il envoie ses oeuvres au Salon à partir de 1848, c'est à ses illustrations des grands textes littéraires à l'instar de la Divine Comédie de Dante qu'il doit sa grande renommée. A partir de 1854, l'artiste commence à peindre le monde des marginaux parisiens mais c'est vingt ans plus tard, qu'il exécute l'une de ses plus célèbres toiles.
masculin
France
1874
H. 224 cm ; l. 184 cm (240 x 201 x 6 cm avec cadre)
signé, daté, cachet de vente
signé et daté en bas à droite : G. Doré 1874 ; cachet de vente au verso : atelier Gve Doré, cachet ovale de la vente de l'atelier Doré, 10 au 15 avril 1885
L'oeuvre met en scène un couple de saltimbanques accablés par l'accident de leur enfant qui vient de chuter lors de son numéro de funambule. La mère, une cartomancienne coiffée d'une couronne et vêtue d'une longue robe, serre très fort le garçon, dont elle a entouré la tête d'un linge humide, et assiste impuissante à son agonie. Un peu en retrait, le père, sous son habit de lumière et son masque de clown blanc, laisse transparaître le chagrin qui l'étreint par son regard fixe et hagard. Alors que leurs compagnons de spectacle regardent de loin, inquiets mais restant à l'écart, les animaux, eux, ne peuvent cacher ce que leur instinct leur fait pressentir. L'opposition entre les habits d'apparat chamarrés et colorés et la gravité de l'instant ressentie par tous, confère une incroyable force dramatique à la toile. Cette toile reste l'une des plus puissantes de l'oeuvre de Gustave Doré, par la simplicité de son sujet et la forte charge émotionnelle et symbolique qui s'en dégage.
propriété de la commune, achat, Clermont-Ferrand, musée d'art Roger-Quilliot
1937