OA.COLL.1893.3
Vase tripode à décor de dragons. (titre factice)
Murata Seimin (1761-1837) ou par un de ses successeurs/suiveurs/imitateurs. Murata Seimin (1761-1837), bronzier de la fin de l’époque Edo spécialisé dans l’usage de la technique de la fonte à la cire perdue. Une grande partie de son œuvre est constituée de sujets bouddhiques, comme un ensemble de sculptures de 500 arhats (disciples du Bouddha historique) conservé au temple Kenchoji à Kamakura. Célèbre pour ses tortues très naturalistes, il réalisait également des vases à fleurs et des bronzes ornementaux zoomorphes. Son style différait de celui des bronziers du début de la période Edo, qui concentraient leurs efforts sur la transposition des bronzes archaïques importés de Chine. L’attention portée aux figures animales (torrtues, oiseaux, poissons, dragons) et à la figure humaine préfigure le langage ornemental des bronzes du début de l’ère Meiji. Par ailleurs, il avait tendance à signer ses œuvres, les bronziers japonais ayant eu tendance jusqu’ici à conserver l’anonymat. Ses œuvres les plus notables sont conservées au Walters Art Museum, au Musée national de Tokyo et au British Museum notamment. Les œuvres de Seimin furent très prisées par les collectionneurs occidentaux après la réouverture du pays au commerce international. Ce phénomène a entraîné l’ajout du nom de Seimin, parfois associé aux dates des ères Bunsei (1818-30) ou Tenpô (1830-1841) par ses successeurs ou ses imitateurs, et ce durant toute la première moitié du XIXe siècle. Les informations rapportées par les Occidentaux de passage au Japon à propos de Seimin et de son école sont contradictoires : le capitaine Frank Brinkley parle de lui dans ses ouvrages sur l’histoire et la culture japonaise publiés en 1902, de même que le métallurgiste britannique William Gowland en 1895. Son nom est associé à la ville de Nagasaki, seul point de contact avec la culture occidentale avant les années 1850, dont il serait peut-être originaire. Son disciple et successeur le plus célèbre fut Kimura Toun, réputé pour ses dragons et très apprécié des milieux japonisants parisiens. Surnommé par Edmond de Goncourt « le créateur du bronze mou », un brûle-parfum surmonté d’un dragon et conservé au musée Cernuschi (M.C. 2082) porte sa signature.
masculin
Japon
époque Edo, Meiji
H. 10 cm ; D. 16,7 cm ; Vol. 0,0022
sous la base en trois sinogrammes gravés en plein dans un cartouche se lisant « seimin chu ».
Jardinière à trois pieds; bas-relief sur la panse, sous une grecque. (description Lansyer) Vase de forme circulaire reposant sur trois pieds en forme de chimères ou de créatures mythologiques tirant la langue. Une frise de têtes de sceptre ruyi, motif d’origine chinoise, décore la partie basse. Sur la panse moulée dont la surface présente un effet de cannelures, des paires de dragons à quatre griffes s’affrontent autour d’une perle enflammée, alternant avec des nuages en haut relief. Une frise de grecque souligne la lèvre. La partie interne en bronze sans patine était destinée à recueillir de l’encens. Il n’est pas impossible que la vasque ait pu comporter à l’origine un couvercle ajouré.
Le vase de Lansyer présente un certain nombre de caractéristiques visibles sur d’autres bronzes attribués à Seimin ou à son école : la frise de grecques au niveau de la lèvre, la manière de représenter les nuages et le style des pieds en forme de têtes de chimères crachant de l’eau ou tirant la langue. On remarque l’utilisation d’un motif auspicieux chinois très récurrent dans l’art ornemental japonais, la tête de sceptre ruyi. La représentation de dragons en assez haut relief sur la panse est également un élément que l’on peut retrouver sur d’autres œuvres, notamment sur deux vases à fleur conservés au Victorian & Albert Museum et au Walters Art Museum. Il s’agissait d’un vase utilisé dans le cadre de l’ornementation florale;le style de Seimin et de ses pairs s’était adapté en particulier aux pratiquants du style Enshû, fondé par Teishôsai à la fin du XVIIIe siècle. Ce style est illustré dans des manuels d’ikebana comme le Sashibana koromo no kaori, publié en 1801 et mettant en scène des bronzes de cette école.
Asie, Asie de l'est, Japon (lieu de création)
la partie interne en bronze sans patine était destinée à recueillir de l’encens.
propriété de la commune, legs, Loches, musée Lansyer
1893
Collections d’Emmanuel Lansyer