OA.COLL.1893.13
Grand vase fangzun archaïsant. (titre factice)
inconnu
Chine
Ming
H. 23,5 cm ; l. 15,5 cm
Vase à orifice plus large que la base, à plan carré, ornementé sur les 4 faces. (description Lansyer) Ce grand vase cornet de section carrée en bronze à patine brune correspond à la forme archaïque dite fangzun. Il présente quatre parties en saillie sur le pied, la panse et le col correspondant aux registres du décor, exécuté en bas-relief. Les registres décoratifs médians arborent des masques de taotie sur fond de spirales carrées leiwen, motif évoquant une figure de glouton dépourvue de mâchoire inférieure caractéristique des bronzes archaïques chinois. D’autres motifs rappelant le taotie ou des formes d’animaux très stylisés se distinguent sur fond de spirales carrées leiwen sur les deux parties décoratives supérieures. Au niveau du long col étroit brusquement évasé en forme de trompette, ces motifs sont répartis dans des zones évoquant des feuilles ou des pétales stylisés. Les arêtes en saillie traversant les quatre faces du vase imitent les arêtes de fonte des vases archaïques Shang et Zhou.
Ce vase du musée Lansyer: sa forme carrée et son décor semblent correspondre à d’autres bronzes fangzun archaïsants datés de la dynastie Ming (1368-1644). Les registres décoratifs en forme de feuilles stylisées au niveau du col, le masque de taotie en partie médiane sont des références aux décors des bronzes des Shang et des Zhou. Les vagues en faible relief décorant le pied sont en revanche une caractéristique qui n’apparaît dans les bronzes chinois qu’à partir de la dynastie Song. Les arêtes en saillie traversant chaque section du vase ont un usage uniquement décoratif : elles sont une référence aux arêtes des bronzes Shang et Zhou, qui dissimulaient les marques de la fonte inversée dans un moule segmenté. Or, à l’époque de la réalisation de ce vase, c’est la technique de la fonte à la cire perdue qui est en usage. Ces arêtes sont donc un hommage volontaire au style archaïsant. Ce vase évoque la forme dite fangzun, un type de vase à vin utilisé pour les rites aux ancêtres des dynasties chinoises dynasties Shang (1570-1045 av. N.-E.) et Zhou (1045-256 av. N.-E.). Il s’agit d’une sous-catégorie du vase à vin zun, dont la panse est habituellement arrondie, fang signifiant en chinois « carré ». Des exemples à section carrée sont produits en Chine dès la fin de la dynastie Shang. Le vase zun est l’une des formes les plus anciennes de bronzes archaïques chinois, apparue dès la phase d’Erlitou de la dynastie des Shang. Son importance est soulignée dans le catalogue de la collection de l’empereur Qianlong, le Xiqing Gujian (« Le Miroir des Antiquités dans le Pavillon ») compilé au XVIIIe siècle. Cette typologie fut abondamment reproduite par les bronziers et les céramistes des dynasties chinoises impériales, de la dynastie Song (960-1279) à la dynastie Qing (1644- 1911). Son usage rituel change radicalement à partir des Song, dès lors qu’il est utilisé en guise de vase à fleurs au sein de garnitures d’autel bouddhiques. Celles-ci sont constituées de trois vases en bronze ou en céramique destinés à présenter des fleurs, de l’encens et de la lumière. Au Japon, la stabilité du vase zun était particulièrement appréciée dans le cadre de l’ornementation florale (ikebana), ses proportions étant considérées comme idéales pour abriter les longues branches des compositions de type tatehana ou rikka.
Asie, Asie de l'est, Chine (lieu de création)
Chine probablement
utilisé en guise de vase à fleurs au sein de garnitures d’autel bouddhiques en chine : celles-ci sont constituées de trois vases en bronze ou en céramique destinés à présenter des fleurs, de l’encens et de la lumière, ou ornementation florale (ikebana) au japon.
propriété de la commune, legs, Loches, musée Lansyer
1893
Collections d’Emmanuel Lansyer
Des hésitations persistent sur l’attribution géographique et la datation de cette pièce. Les recherches sur les imitations japonaises des bronzes archaïques chinois étant encore assez sommaires, l’attribution est susceptible de changer.