93.7.2514
La Touques (titre actuel) ; Bord de Rivière (la Touques) (titre ancien)
Honfleur, 1824 ; Deauville, 1898
masculin
France
1875
H. 72 cm ; l. 89,6 cm ; E. 8,5 cm ; VOLUM. 0,0548 (avec cadre) ; H. 46 cm ; l. 65 cm (sans cadre)
signé, daté
signé et daté au recto, en bas à droite : E. Boudin / 75
Il s’agit d’une vue générale de la Touques, un fleuve côtier qui se jette dans la Manche à Trouville. Le peintre représente le cours d’eau et ses fonctions essentielles (l’activité qu’il y a sur le fleuve et sur ses berges). La composition s’articule en trois registres qui se succèdent sur toute la hauteur du tableau, au fur et à mesure que l’on s’éloigne dans l’espace de la représentation : au premier plan, la Touques avec ses berges et ses embarcations, pour la plupart au mouillage ; au second plan, le paysage verdoyant avec ses habitations schématiques peintes sur la ligne d’horizon ; au troisième plan, le ciel qui occupe plus de la moitié de la surface picturale de la toile. Au premier plan, la représentation du fleuve occupe presque toute la largeur de la toile. Les bords de la Touques et son activité fluviale ne sont pas ici le sujet principal de l’œuvre. Le sujet principal de la toile c’est le ciel et son reflet dans les eaux du fleuve. Contrairement à la vue du port d’Anvers de la main d’Eugène Boudin également conservée au musée de Soissons, la composition n’est pas scandée par plusieurs verticales (par les mâts des bateaux, des clochers ou des cheminées, par exemple) qui recoupent les registres et qui rythment leur déploiement horizontal. Seul le mât d’un bateau, penché, comme une flèche dirigée vers le haut et à peine perceptible, fait le lien entre le cours d’eau et le ciel. Les différents plans horizontaux sont donc davantage marqués dans cette toile que dans celle représentant Le port d’Anvers vu de la citadelle Nord (inv. : 93.7.2515). Comme dans Le port d’Anvers vu de la citadelle Nord, c’est davantage les variations de la lumière et les mouvements de l’eau qui animent ce paysage qui constituent le sujet de cette représentation que le paysage lui-même au travers de ses caractères topographiques ou architecturaux. Boudin ne se livre pas à une description « réaliste » des bords de la Touques : il se limite, au contraire, à restituer le fleuve dans ses masses et ses principales articulations. Son souci est davantage de restituer une impression reçue dans des conditions atmosphériques précises : celles qui prévalaient probablement lorsqu’il exécuta cette œuvre : ici, un temps nuageux. Sous ce rapport Eugène Boudin s’avoue peintre de la lumière et de ses variations et précurseur dans ce domaine du mouvement impressionniste dont il est considéré comme l’un des initiateurs.
Avec cette vue de la Touques qu'il aimait, comme ses compatriotes Dubourg et Pécrus , Boudin nous donne à voir le fleuve dans presque toute sa largeur. Sur les berges, on distingue plusieurs habitations et aux bords, des embarcations amarrées. Sur le cours d'eau, on distingue une seule embarcation, une barque, où ont pris place plusieurs personnes. Le ciel gris et nuageux se reflète dans les eaux de la Touques.
propriété de la commune, legs, Soissons, musée municipal
13/12/1933
Gérard, Paris (sans doute acquis en 1883 : GERARD, rue de Châteaudun) ; LABARRE Edouard.
Mention obligatoire lors de chaque présentation de l'oeuvre : "Legs Petrot-Labarre".
Boudin, Fondation Anne et Albert Prouvost, Marcq-en-Baroeul, 1980 ; Eugène Boudin 1824-1898, Musée Eugène Boudin, Honfleur, 1992, n°66 ; Eugène Boudin. Préludio do impressionismo, Musée national des Beaux-Arts, Rio de Janeiro, 1996 ; L'impressionnisme : Paris-Normandie, Sources de la modernité 1860-1910, Landesmuseum Joanneum, Graz (Autriche), 1998, cat 18 ; 150e anniversaire du musée, Sortie de réserves, musée Saint-Léger, Soissons, 2007 ; Honfleur, entre tradition et modernité, 1820 - 19000, Musée Eugène Boudin, Honfleur, 2010.
BERGERET-COURBIN Anne-Marie, Eugène Boudin 1824 - 1898, Musée Eugène Boudin, 1992, p. 208 ; POMMIER Edouard, ALEIXO LUSTOSA DE ANDRADE Heloisa (commissariat d’exposition), E.BOUDIN, Prelùdio do Impressionismo, Rio De Janeiro, 1996 ; TAPIE Alain (commissariat d’exposition), Chemins de l’Impressionnisme Normandie-Paris 1860-1910, Graz, 1998 ; ROUSSEL D., “Les principales donations d’oeuvres d’art au musée de Soissons entre 1857 et 1934”, Mémoires du Soissonnais, tome 4, 5e série, 2006-2009