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Plateforme ouverte du patrimoine

Esquisse pour les Matines

Identification du bien culturel

N°Inventaire

A.2018.1.1

Domaine

Dénomination

Titre

Esquisse pour les Matines

Précision auteur

Sèvres, 1850 ; Barbizon, 1930

Période de création

Millésime de création

1894

Matériaux - techniques

Mesures

H. 0,81 ; l. 0,48 m

Inscriptions

signé

Précisions inscriptions

s.b.d. : E. RENARD

Description

Peintre du Salon Émile Renard est né le 5 octobre 1850 à Sèvres, où il commence ses études de dessin. Ses parents rêvent de le faire entrer comme peintre à la manufacture. Après avoir travaillé quelques temps la peinture sur porcelaine, hanté par une vision plus haute, il vient à Paris suivre les cours de l’École des Arts décoratifs, où il remporte plusieurs récompenses. Après ses succès d’élève, Renard entre chez Cabanel et César de Cock. De retour de la guerre de 1870, il brille de nouveau, à l’École des Beaux-Arts. En 1873 il expose pour la première fois au Salon des Artistes Français, dont il devient membre sociétaire en 1883. Il voyage en Italie et en Tunisie, d’où il rapporte des paysages. Il enseigne ensuite à l’école des Beaux-Arts de Paris, succédant à Tony Robert-Fleury. On lui doit de nombreuses compositions animées, des sujets religieux (comme Le Baptême ou La prise de voile, conservés au musée d’Orsay) et des tableaux d’Histoire, des portraits, des scènes d’intérieurs et des cartons de céramiques. Peintre intimiste, Renard s’attache à rendre l’atmosphère confinée des réunions de famille, comme dans Les communiantes, une toile donnée par son épouse au musée de Senlis en 1931, juste après le décès de l’artiste (mort dans sa résidence secondaire de Barbizon le 2 août 1930). Les tableaux à caractère religieux, parfois de grandes dimensions, sont généralement austères, aux lignes dépouillées. La composition est fondée sur l’utilisation des contrastes d’ombres et de lumières, de blancs et de noirs. Sa carrière est jalonnée de récompenses : il reçoit une médaille de troisième classe en 1876, de deuxième classe en 1889, une médaille d’argent en 1889 à l’Exposition universelle de Paris, une médaille d’honneur en 1911. En 1894, deux tableaux lui valent un véritable et légitime succès d’artiste : sa Communion chez les bénédictines et ses Religieuses descendant à matines. C’est à la suite de l’exposition de cette dernière œuvre qu’il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1895, et qu’il est invité à participer au jury de l’Exposition universelle de 1900. Il expose ensuite à Madrid et Anvers. Un an avant sa mort, il est promu Officier de la Légion d’honneur. Les Matines, de l’esquisse au grand format Cette petite esquisse signée Émile Renard a vraisemblablement été réalisée en 1894, date à laquelle l’artiste expose un grand format du même sujet au Salon des Artistes français. Le tableau monumental, une huile sur toile signée et datée (2,61 x 1,55 cm), fut donné la même année par la Baronne James de Rothschild au musée municipal de Senlis (n° inv. A.00.6.41). Il fut ensuite prêté à deux reprises, d’abord en 1908 pour l’exposition franço-anglaise de Londres (le musée de Senlis conserve dans ses archives la correspondance entre Émile Renard et le maire de l’époque), puis en 1931 à l’occasion de l’exposition rétrospective organisée au Grand palais, à Paris, après le décès du peintre. L’esquisse présentée à l’hôtel des ventes d’Evreux est sans doute le modello du tableau de Senlis. Comme le précise la plaquette de présentation de la Rétrospective de 1931, la scène se déroule non dans un cloître mais dans l’une des tours de la cathédrale Notre-Dame de Paris (cf. vue actuelle de l’escalier située près de la boutique). Dix religieuses descendent un escalier tournant, une lanterne à la main, et se dirigent vers une chapelle pour aller y chanter Matines. L’étude préparatoire présente d’infimes différences, comme la position de la deuxième religieuse, de dos sur le modello et de trois-quarts face sur l’œuvre finale. Les détails sont moins poussés que dans le grand format, mais le traitement de la lumière y est déjà savamment étudié : les noirs profonds et les blancs du vêtement des religieuses, les éclairages indirects des lampes, et les tons ocre rose de la pierre de Notre-Dame. La composition en spirale est très épurée, construite selon un schéma, très simple d’apparence, de lignes ascendantes qui traduisent l’élévation de la prière vers Dieu et inspirent calme et sérénité.

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, Senlis, Musée d'Art et d'Archéologie, achat en vente publique, Musées

Date acquisition

08/04/2018

Ancienne appartenance

Vente publique, dimanche 8 avril 2018, 14h30, Hôtel des ventes d’Evreux, lot 167.

Informations complémentaires

Bibliographie

p. 91 ; p. 168-169 ; tome IV, repr. p. 113 ; PREVOST-MARCILHACY Pauline (dir.), Les Rothschild - Une dynastie de mécènes en France, Paris, Louvre éditions / BNF / Somogy éditions d’art, 2016, p.125

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