2007.0.2551.M ; Inv. 553 ; Chambonnet p. 22, n° 9 ; NC 1679
pot canon
1700-1750
H. 22 cm ; D. 11 cm ; VOLUM. 0,0021 ; D. 11 cm (pied)
inscription, inscription définissant le contenu, latin, sur l'objet
En noir, en minuscules, en romain : Theriaca. M. [Theriaca magna] La thériaque fut longtemps considérée comme une véritable panacée ; on l'utilisait contre les morsures d'animaux venimeux et contre les intoxications, mais aussi en cas de peste et de maladies contagieuses. Préparation connue depuis l’Antiquité, elle est certainement la plus complexe et la plus célèbre. On y réunissait un grand nombre de substances afin d’en faire un remède universel. Daprès Dorvault (1886), il faut « faire avec toutes les matières excepté la térébenthine, le miel et le vin, une poudre fine composée : la poudre de thériacule. Après avoir liquéfié la térébenthine, il faut y ajouter la poudre pour la diviser et délayer le mélange avec le miel chaud, puis le vin d’Espagne pour avoir une pâte molle. Au bout de quelques mois, il est nécessaire de broyer de nouveau la thériaque. » Elle ne diffère du mithridate que par son ajout de chair de vipère et par une dose plus importante d’opium, ainsi que par quelques substances complémentaires comme la racine d’aristoloche, la scille, ou le bitume de Judée. A l’origine, la préparation comptait plus de cent ingrédients, alors qu’en 1884, date de la dernière pharmacopée où figure la thériaque, il n’en reste plus que 57. La thériaque eut une grande renommée, tant pour ses propriétés médicales que pour son pouvoir « magique ». Elle était réputée tuer les vers et les semences vermineuses qui se développent dans les fièvres malignes. Elle est calmante et légèrement sudorifique. Elle était également utilisée dans les attaques de peste, comme défensive du mauvais air. Pour Vitet (1778), « on éprouve très rarement les bons effets qu’on lui attribue […] ; alors c’est le hasard seul qui a favorisé la prescription. » Cazenave relève en 1841 que la thériaque est « un véritable chaos de substances dans l’assemblage desquelles il est bien difficile de trouver une liaison, un but. »
Corps cylindrique à léger rétrecissemnt médian sur large piédouche à deux ressauts et fond concave. Col évasé, bordure ourlée.
Sur une face, peintes de façon ordonnée, deux branches feuillues, ponctuées de baies, délimitent un cartouche recevant l'inscription. Elles sont retenues dans leur partie supérieure par une fleur à quatre pétales. Dans leur partie inférieure, elles se rejoignent au niveau d'une marguerite sous laquelle pend un ruban. La branche et le pourtour des fleurs sont tracés en brun; le reste du décor en bleu soutenu.
voir aussi : Voir le décor des pots canon et chevrettes : 2007.0.2551 (inv. 553) ; 2007.0.2558 (inv. 559) ; 2007.0.2697 (inv. 587) ; 2007.0.2698, 2007.0.2699 (inv. 588) ; 2007.0.2739, 2007.0.2740 (inv. 609) ; 2007.0.3106 (inv. 1056) ; 2007.0.3108 (inv. 1058) ; 2007.0.3453 (inv. 2457) ; 2007.0.3472 (inv. 2474)
France, Rhône, Lyon ? (lieu de création), France, Rhône, Lyon, Hôtel-Dieu, pharmacie (lieu d'utilisation)
La faïence de Lyon a connu deux périodes distinctes d’expansion : la deuxième moitié du XVIe siècle et le XVIIIe siècle. C’est d’ailleurs la marque d’une grande vitalité artistique que de voir des pièces si anciennes. On rencontre ce phénomène à Rouen, Nîmes ou Montpellier, et même les grands centres comme Nevers ne produisent pas de majoliques avant la fin du XVIe. Les premiers eteliers semblent être tenus pas des artisans venus d’Italie. Si aucun document écrit sur les ateliers ou les techniques n’atteste de cette production, les faïences elles-même permettent de nous renseigner. Cependant, la faïence lyonnaise n’est qu’exceptionnellement marquée, et la plupart de ces marques sont muettes. Pour le décor, Lyon est connue pour sa variété et son hétérogénéité (du décor, de la terre, de l’émail et de la palette). Ces influences variées et la mobilité des ouvriers en faïence rendent encore plus difficile l’attribution à Lyon. Grâce à la découverte de pièces nouvelles, de grands progès ont été faits.
Le pot canon est un récipient à usage pharmaceutique qui repose souvent sur un piédouche. Ce pot, apparu au cours du XVIIe siècle, contenait généralement des mélanges de corps gras et de substances résineuses : baumes, onguents, remèdes à base de miel ou de sirop (opiats et électuaires).
propriété de l'établissement public, ancien fonds, Lyon, musée des hospices civils de Lyon
1942
Cité Internationale de la Gastronomie de Lyon, Apothicairerie de la Charité, 19/10/2019
LEMERY François, Pharmacopée universelle, Paris, De Saint et Saillant, 1764 ; BEAUME Antoine, Élémens [sic] de pharmacie théorique et pratique : contenant toutes les opérations fondamentales de cet art, Paris, Chez Samson, 1773, p. 606 ; VITET Louis, Pharmacopée de Lyon, ou Exposition méthodique des médicaments simples et composés, de leurs caracteres, de leurs vertus, de leur preparation et administration, et des espèces de maladies où ils sont indiqués, Lyon, Frères Perisse, 1778, p. 541 ; CAZENAVE Pierre Louis Alphée, Appendice thérapeutique du Codex, Paris, Béchet jeune et Labé, 1841, p. 184 ; DORVAULT François, L'officine ou répertoire général de pharmacie pratique, Paris, Asselin & Houzeau, 1886, p. 468 ; CHAMBONNET François, Les faïences pharmaceutiques conservées dans les établissements hospitaliers de la région lyonnaise, université de Lyon 1, thèse de doctorat en pharmacie, 1978 (année de soutenance), p. 22, n° 9