2007.0.2715.M ; Inv. 595.9 (série de 12) ; Chambonnet p. 26, n° 29
chevrette
H. 24 cm ; l. 17 cm ; P. 22 cm ; VOLUM. 0,009
inscription, inscription définissant le contenu, français, sur l'objet
En brun, en minuscules, en romain : S. MOU DE VEAU. [Sirop de Mou de Veau] Le sirop de mou de veau appartient à la classe des médicaments émollients. « Ce sirop est un bouillon de mou de veau [poumon de veau] fait avec soin, auquel on ajoute des dattes, des jujubes, des raisins secs, de la racine de grande consoude, de réglisse, des feuilles de pulmonaire, et que l’on épaissit en consistance de sirop avec le sucre candi. Cette composition adoucissante est très renommée pour ses bons effets dans les maladies de l’appareil pulmonaire [...] Il calme la toux, il établit une expectoration salutaire, il soulage dans la phtisie. » Le sirop de mou de veau s’obtient en mettant pendant 6 heures au bain-marie le mou de veau, des dattes, des jujubes, des raisins secs, du réglisse, du consoude, du pulmonaire, du sucre et de l’eau. Dorvault rappelle que « les sirops sont des liquides de consistance visqueuse formés par une solution concentrée de sucre dans de l’eau, du vin, du vinaigre, soit purs, soit chargés de principes médicamenteux. Les inventeurs des sirops se sont proposés deux but : 1° conservation des substances médicamenteuses sous une forme commode ; 2° administration facile de substances âcres, amères ou repoussantes par elles-mêmes. »
Pot de grande taille. Col concave, bord à ressaut. Anse elliptique à enroulement. Long bec droit incliné à 45°. Panse arrondie et régulière, juchée sur un large piédouche à étranglement haut.
Pas de décor, hormis une arabesque mêlée à la première lettre pour en faire une lettrine et une arabesque isolée placée à la fin de l'inscription.
voir aussi : 2007.0.2707, 2007.0.2708, 2007.0.2709, 2007.0.2710, 2007.0.2711, 2007.0.2712, 2007.0.2713, 2007.0.2714, 2007.0.2715, 2007.0.2716, 2007.0.2717, 2007.0.2718 (inv. 595) ; voir aussi : 2007.0.2958, 2007.0.2959 (inv. 749)
France, Rhône, Lyon (lieu de création), France, Rhône, Lyon, Hôtel-Dieu, pharmacie (lieu d'utilisation)
La faïence de Lyon a connu deux périodes distinctes d’expansion : la deuxième moitié du XVIe siècle et le XVIIIe siècle. C’est d’ailleurs la marque d’une grande vitalité artistique que de voir des pièces si anciennes. On rencontre ce phénomène à Rouen, Nîmes ou Montpellier, et même les grands centres comme Nevers ne produisent pas de majoliques avant la fin du XVIe. Les premiers eteliers semblent être tenus pas des artisans venus d’Italie. Si aucun document écrit sur les ateliers ou les techniques n’atteste de cette production, les faïences elles-même permettent de nous renseigner. Cependant, la faïence lyonnaise n’est qu’exceptionnellement marquée, et la plupart de ces marques sont muettes. Pour le décor, Lyon est connue pour sa variété et son hétérogénéité (du décor, de la terre, de l’émail et de la palette). Ces influences variées et la mobilité des ouvriers en faïence rendent encore plus difficile l’attribution à Lyon. Grâce à la découverte de pièces nouvelles, de grands progès ont été faits.
La chevrette était surtout utilisée pour la conservation des sirops. C’est le pot de pharmacie par excellence, car seuls les apothicaires avaient le droit de s’en servir et de l’exposer à la fenêtre de leur boutique. La forme de la chevrette vient d’Italie et s’inspire de celle de la cruche. Son origine remonte au Moyen-Âge; Elle présente une panse ronde ou ovoïde, sa hauteur varie généralement de 18 à 29 cm, et sa contenance de un à trois litres et demi. Son ouverture était fermée avec du parchemin, du papier, de la toile, du cuir ou un couvercle de faïence. Le bec verseur était lui obturé par un morceau de bois ou de liège pour une meilleure conservation des sirops et des miels. C’est ce bec comparable à la corne d’une chèvre qui lui a donné son nom. Dans les modèles français, un anneau rond unit le goulot au corps du vase, alors qu’en Italie c’est un lacet qui remplit cette fonction. La base, comme celle du pot canon, se termine parfois par un piédouche. Ce dernier avait deux fonctions : donner à la chevrette un aspect plus élégant et permettre de la tremper dans l’eau chaude lorsque les sirops se solidifiaient.
propriété de l'établissement public, ancien fonds, Lyon, musée des hospices civils de Lyon
1942
Cité Internationale de la Gastronomie de Lyon, Apothicairerie de la Charité, 19/10/2019
LEMERY François, Pharmacopée universelle, Paris, De Saint et Saillant, 1764 ; BEAUME Antoine, Élémens [sic] de pharmacie théorique et pratique : contenant toutes les opérations fondamentales de cet art, Paris, Chez Samson, 1773 ; VITET Louis, Pharmacopée de Lyon, ou Exposition méthodique des médicaments simples et composés, de leurs caracteres, de leurs vertus, de leur preparation et administration, et des espèces de maladies où ils sont indiqués, Lyon, Frères Perisse, 1778 ; DORVAULT François, L'officine ou répertoire général de pharmacie pratique, Paris, Asselin & Houzeau, 1886, p. 884, p. 917 ; CHAMBONNET François, Les faïences pharmaceutiques conservées dans les établissements hospitaliers de la région lyonnaise, université de Lyon 1, thèse de doctorat en pharmacie, 1978 (année de soutenance), p. 26, n° 29 ; FAKRI-SFEIR Liliane, "Le XVIe siècle, par les Italiens au goût de l'Italie", Les faïences de pharmacie lyonnaises au musée des hospices civils de Lyon (XVIe-XIXe siècles), 1994, p. 14